Tahiti Infos

​“Faire entendre la voix” des entrepreneurs


Tahiti, le 13 novembre 2025 - À l'occasion de la première édition des “Journées de l'entrepreneur.e”, qui se déroule jusqu'à vendredi à l'hôtel Hilton de Faa'a, le président de la Chambre de commerce, d'industrie, des services et des métiers (CCISM), Kelly Asin-Moux, a souligné la nécessité, pour la “communauté d'entrepreneurs” en Polynésie, d'acquérir de la “visibilité”.
 
Organisée par la Chambre de commerce, d'industrie, des services et des métiers (CCISM), la première édition des “Journées de l'entrepreneur.e” s'est ouverte mercredi au sein de l'hôtel Hilton de Faa'a en présence de dizaines d'entrepreneurs du Fenua qui pourront échanger durant trois jours de débats.
 
À cette occasion, le président de la CCISM, Kelly Asin-Moux, a insisté sur la nécessité, pour les entrepreneurs polynésiens, de se sentir soutenus : “Dans tous les échanges et les discours que l'on peut avoir, il est important de remettre l'église au milieu du village et aujourd'hui, l'église, ce sont les entrepreneurs. Il fallait les mettre en avant, faire entendre leurs voix. C'est la raison pour laquelle la CCISM a fait le choix d'organiser ces trois jours et cela permet aussi aux chefs d'entreprise que nous sommes d'échanger avec nos pairs et de sentir qu'il y a un soutien et une communauté des entrepreneurs qui est présente et qui a besoin de se faire entendre.”
 
Pour le président de la CCISM, il était important de revenir sur la notion de “visibilité” : “L'année dernière, nous sommes passés par la réforme du régime des non-salariés (RNS), par une réforme fiscale et cela fait beaucoup d'un coup. En termes de visibilité, tout cela est devenu un peu brumeux et il est important que les entrepreneurs sachent où aller avec l'ensemble de ces réformes.”
 
“Ne pas casser la machine”
 
Également présent lors de l'ouverture de ce colloque, le ministre de l'Économie, Warren Dexter, a lui aussi insisté sur la notion de visibilité : “Je pense que c'est une condition sine qua non si l'on veut que les entreprises soient le plus prospères possible, il faut qu'elles soient suffisamment informées des mesures qui sont prises et les y associer dans la mesure du possible pour obtenir leur adhésion, sinon cela ne marche pas.”
 
Le ministre a par ailleurs évoqué la nécessité de trouver un “équilibre” : “Dans notre politique, nous sommes beaucoup axés sur la redistribution des richesses car nous avons une société qui est fortement inégalitaire. Il faut cependant faire attention à ne pas casser la machine à création de richesses car si l'on décourage les initiatives privées dans les mouvements de masse, il n’y a plus de richesses à partager et à répartir. Il faut trouver le juste équilibre.”
 

“Garantir la pérennité du soutien de l’État”

Alexandre Rochatte, haut-commissaire de la République en Polynésie française
 
Pourquoi avoir insisté, lors de votre discours, sur le soutien de l’État au Pays ?
 
“Je crois qu'il est important pour les entrepreneurs de savoir que la compétence dans le domaine économique, c'est le Pays, mais que l’État vient en appui de cette politique publique comme beaucoup de politiques publiques en Polynésie française. C'est important car c'est aussi gage de stabilité puisque, aujourd'hui, l'un des sujets de ces trois journées, c'est la visibilité. Cette dernière passe par le fait de savoir comment le soutien mis en place va être continué et je viens aussi pour garantir cette pérennité dans le soutien de l’État à travers des instruments comme la défiscalisation. Même s'il y a des débats au niveau national, ils ne visent pas à la supprimer. Il y a des économies qui sont faites dessus, un travail qui est fait sur les différents secteurs sur lesquels la défiscalisation doit s'appliquer, mais l'on a aussi d'autres domaines comme France 2030 dont j'ai parlé et puis, le poids très important de la dépense dans le Pays qui fait que pour la consommation qui est l'un des vecteurs importants du PIB en Polynésie, ce poids des salaires, notamment des fonctionnaires de l’État, est très important.”
 
Selon vous, l'un des secteurs d'avenir en matière d'économie, c'est l'économie bleue ?
 
“J'ai insisté sur les secteurs dans lesquels le gouvernement, avec l’État, souhaite vraiment prolonger cette visibilité, donc sur l'économie bleue et le numérique qui sont des secteurs extrêmement importants au-delà du tourisme qui est un secteur majeur. L'économie bleue, c'est directement issu de l'Unoc et des déclarations qui ont été faites à Nice mais pas seulement, c'est aussi le travail qui est fait depuis très longtemps avec le Pays, l’État, les acteurs économiques, mais aussi à travers le cluster maritime, qui visent à travailler sur le développement de ces économies bleues. C'est-à-dire que l'on connaît les ressources, qu'on les préserve mais que l'on est en même temps capable de les exploiter au mieux et d'en faire un secteur économique qui est prospère.”

Rédigé par Garance Colbert le Jeudi 13 Novembre 2025 à 10:16 | Lu 874 fois