Plusieurs captages d’eau ont été sécurisés, dont celui de Hopeume à Afaahiti (Crédit : Anne-Charlotte Lehartel).
Tahiti, le 16 octobre 2025 - Mené par le RIMaP-Polynésie, l’exercice Ārai de gestion de crise post-cyclonique a mobilisé 200 militaires à Tautira pendant une semaine. Les simulations tactiques ont été complétées par des mises à l’épreuve logistiques, ainsi que par des missions Tā’amura’a en lien avec la commune de Taiarapu-Est, lesquelles ont permis de sécuriser l’accès à plusieurs captages d’eau au bénéfice de la population.
Tentes, camions, barbelés. Le site de la salle omnisports de Tautira s’est temporairement transformé en camp militaire dans le cadre de l’exercice Ārai (Prévention) organisé par le Régiment d’infanterie de marine du Pacifique-Polynésie (RIMaP-Polynésie), épaulé par plusieurs services de soutien des Forces armées en Polynésie française (FAPF). Du 10 au 17 octobre, ce sont donc 200 soldats et une quarantaine de véhicules qui ont été déployés au sud de Tahiti dans la continuité de l’exercice Cyclonex.
Tentes, camions, barbelés. Le site de la salle omnisports de Tautira s’est temporairement transformé en camp militaire dans le cadre de l’exercice Ārai (Prévention) organisé par le Régiment d’infanterie de marine du Pacifique-Polynésie (RIMaP-Polynésie), épaulé par plusieurs services de soutien des Forces armées en Polynésie française (FAPF). Du 10 au 17 octobre, ce sont donc 200 soldats et une quarantaine de véhicules qui ont été déployés au sud de Tahiti dans la continuité de l’exercice Cyclonex.
Se préparer à intervenir
L’objectif reste le même : se préparer à intervenir en cas de crise à l’approche de la saison cyclonique. Un poste de commandement a été établi sur place avec une quinzaine de personnels mobilisés pour coordonner les actions sur le terrain et anticiper les besoins, comme nous l’a indiqué le commandant Hugues, chef des opérations du RIMaP-Polynésie : “On simule le passage d’un cyclone sur une trajectoire Huahine-Presqu’île avec un déploiement sur ces deux lieux. Le but, c’est de rétablir ce qui a été détruit : les moyens de communication, les liaisons, l’électricité, l’eau courante, etc. Chaque compagnie déployée a des missions spécifiques. (...) On joue aussi la manœuvre future, avec le passage du cyclone en dépression sur Rurutu et la préparation d’une intervention sur l’île.” Points de situation, gestion tactique, ressources humaines, moyens logistiques, rien n’est laissé au hasard pour être le plus efficace possible.
Plusieurs unités ont été mobilisées, dont trois chiens et leurs maîtres du détachement cynotechnique de Papeari, formés à la protection des installations et à la recherche d’explosifs. Le campement intègre un poste de secours, tandis que des auxiliaires sanitaires sont déployés sur le terrain. En parallèle des incontournables rations de survie, les militaires ont pu compter sur les moyens de la Direction du commissariat d’Outre-mer (DICOM), dont une cuisine de campagne, des douches d’appoint ou encore une laverie sur remorque ; des détails “primordiaux” pour favoriser la récupération physique et mentale entre deux interventions.
Des captages sécurisés
À Tautira comme à Huahine, un télépilote de drone est intervenu pour effectuer des missions de reconnaissance. Car pour rendre cet exercice plus concret, des services ont été rendus à la commune de Taiarapu-Est, qui a sollicité l’aide des militaires pour faciliter l’accès à plusieurs de ses captages d’eau. Changement de décor : après le soleil ardent de Tautira, cap sur les hauteurs de Afaahiti sous la pluie. Des aléas qui n’ont pas empêché les militaires d’effectuer leur mission à la force des bras, armés de pelles, de machettes et de tronçonneuses. “Vingt soldats ont travaillé pendant quatre jours depuis lundi matin pour dégager un chemin d’accès, puis pour déblayer et nettoyer le captage. C’est intéressant de mêler l’exercice de déploiement à ce type de travaux, qui ont autant de sens pour la population que pour nos soldats, qui s’entraînent toute l’année à ce genre d’intervention”, remarque le capitaine Kainoa. Une démarche appréciée par la municipalité, comme nous l’a confirmé Elvis Maraiauria, agent hydraulique : “Ce captage alimente le lotissement Hopeume et le contrebas de la dorsale, soit une soixantaine de foyers. Avant, on y accédait en rappel suite à des éboulements. On va pouvoir rapporter plus facilement du matériel pour intervenir”. Ce type d’opération grandeur nature permet également au RIMaP-Polynésie de tester et d’adapter son propre matériel.
Dans une démarche plus ludique, ce vendredi, la matinée de clôture de l’exercice Ārai sera dédiée à la jeunesse de Taiarapu-Est. Quatre-vingts enfants bénéficieront d’une visite guidée du campement, avant de tester un parcours sportif ou encore de découvrir le fonctionnement des jumelles de vision nocturne, toujours dans une démarche de sensibilisation aux missions de l’armée.
Colonel François Reynaud, commandant du RIMaP-Polynésie : “Travailler avec les communes”
“Nous avons cette capacité, sur demande du haut-commissariat, à intervenir en cas de crise grave, notamment climatique. En 24 à 48 heures, on doit être capable de se déployer partout en Polynésie avec un module équivalent à celui-ci pour intervenir en appui des communes et des pouvoirs publics pour rétablir l’énergie, l’eau, évacuer des populations sinistrées et les mettre à l’abri. C’est le cœur de notre engagement. (...) Le régiment effectue une quinzaine de missions Tā’amura’a par an en Polynésie pour aider les communes dans leurs projets d’infrastructures pour lesquels elles manquent de main-d’œuvre. On a profité de cet exercice pour voir avec Taiarapu-Est ce qui pouvait l’intéresser, donc l’effort de cette semaine a été sur des captages d’eau à déblayer, des tranchées à creuser, etc. Dans le cadre de ces entraînements réguliers, un des points essentiels, c’est de travailler avec les communes : leur expliquer qui nous sommes, comment nous travaillons et ce dont nous avons besoin en cas de déploiement.”









































