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​Teahupo’o passe en mode compétition


L’équipe de la mairie s’est mobilisée pour nettoyer et végétaliser le PK 0 (Crédit : Anne-Charlotte Lehartel).
L’équipe de la mairie s’est mobilisée pour nettoyer et végétaliser le PK 0 (Crédit : Anne-Charlotte Lehartel).
Tahiti, le 5 août 2025 – Du 7 au 16 août, le petit village du “bout de la route” sera propulsé au cœur de la planète surf à l’occasion de la Lexus Tahiti Pro. Entre les préparatifs liés à l’événement et l’arrivée d’une forte houle à la veille de la cérémonie d’ouverture, l’effervescence était palpable, ce mardi, de la marina à la pointe, en passant par le PK 0.

 
Pendant que les surfeurs s’en donnaient à cœur joie à l’embouchure de la rivière Fau’oro et à la passe de Hava’e à la faveur de la vigilance orange pour forte houle, à la veille de la cérémonie d’ouverture de la Lexus Tahiti Pro, l’ambiance était aux derniers préparatifs, ce mardi, à Teahupo’o.
 

​“Toujours le même enthousiasme”


À la marina, le parking principal affichait déjà presque complet. “Il y a beaucoup de demande”, confirme Rémi Di Giorgio, en tant que prestataire nautique. “Comme chaque année, on sent l’effervescence monter à l’approche de la compétition, en plus de la houle en cours. Il faut rester professionnel et ne pas prendre de risque, surtout quand on transporte des spectateurs. On sait qu’on va bien tourner à cette période avec l’attractivité de la compétition, mais il y a aussi le Fenua ‘Aihere et le Pari qui sont très demandés avec un retour aux sources.”
 
Plusieurs jet-skis de la Water Patrol étaient sur le plan d’eau pour assurer la sécurité des surfeurs, dont les athlètes locaux et étrangers. Pour la compétition, 14 sauveteurs aguerris seront coordonnés par Moana David, au rendez-vous de l’étape polynésienne depuis 1999 : “C’est toujours le même enthousiasme, avec toujours autant de monde, voire plus. C’est déjà l’effervescence avec des vagues de 4 à 5 mètres ce matin. C’est un bon entraînement pour l’équipe, qui est en forme et parée pour l’événement. Ce n’est pas évident d’assurer la sécurité de tout le monde dans ces conditions... En compétition, c’est différent : il y a des zones à respecter et on prévoit toujours une marge supplémentaire.”
 
Durant l’événement, seuls les bateaux attribués aux médias sont autorisés à s’approcher de la zone d’impact, au plus près de la vague et des surfeurs. Pêcheur chevronné, Éric Labaste pilotera l’un d’eux. “J’ai l’habitude de travailler à Teahupo’o, mais ça fait dix ans que je n’ai plus participé à la compétition. On vérifie que tout est opérationnel pour s’assurer de ne pas avoir de problème technique”, explique-t-il concernant le transport de photographes et de vidéastes.
 


​“On a fait nos stocks”


Au PK 0, les forains ont improvisé une digue de protection pour préserver les baraques, mais la houle n’est pas venue troubler les préparatifs. Elle est même plutôt de bon augure. “On a fait nos stocks pour assurer les services du midi et du soir. Depuis la compétition Open et les Trials, on a bien tourné, donc on est prêt à continuer sur cette lancée. Les bons jours, on n’a pas assez de places assises : les gens sont obligés de patienter. Si les journées de compétition tombent le week-end, c’est sûr, il va y avoir du monde !”, se réjouit Bélina Reva, épaulée par sa famille pour faire face aux pics d’affluence.
 
Des agents communaux et des bénévoles associatifs étaient à pied d’œuvre pour nettoyer et végétaliser la fin de la route, malgré la pluie. “Tous les ans, on soutient l’organisation de cet événement qui a des retombées économiques pour nos forains et nos artisans, les hébergeurs, les prestataires nautiques, les commerces, etc. On se mobilise pour que ce soit un rendez-vous festif et chaleureux, où tout le monde est le bienvenu”, remarque la maire déléguée de Teahupo’o, Roniu Tupana-Poareu, elle-même sur le terrain.  
 
L’attractivité croissante de Teahupo’o depuis les Jeux olympiques, décuplée lors de l’étape locale du championnat du monde de la World Surf League (WSL), a nécessité la mise en œuvre de nouvelles habitudes, contraignantes pour les usagers, mais vitales selon l’élue : “On a pris des précautions au niveau de la sécurité pour organiser le stationnement des véhicules à l’entrée du PK 0. Cette décision fait suite à un accident évité de justesse. Ce n’est pas réservé à la compétition : c’est valable toute l’année.”
 
De l’autre côté de la passerelle piétonne, les va-et-vient sur le chemin qui mène à la pointe Fare Mahora se sont intensifiés entre les visiteurs de passage et les professionnels hébergés dans le secteur. La scène et les chapiteaux réservés aux athlètes sont montés, les séries et le palmarès sont affichés. Tout est prêt pour le coup d’envoi des festivités et de la compétition avec 36 surfeurs en lice, dont cinq Polynésiens.
 

Hurley Delord, résidente de la pointe Fare Mahora : “J’ai grandi avec cet événement”

“C’est assez impressionnant, mais ça fait toujours du bien de rencontrer de nouvelles personnes. Au final, notre endroit n’est pas si isolé... C’est ça qui est magique à Teahupo’o ! On répond volontiers aux questions des gens, qui cherchent à aller voir la vague, ou qui trouvent que notre maison est jolie et notre jardin bien entretenu. On se joint aux cérémonies. Parfois, on en profite pour vendre des cocos glacés du jardin. On habite au bord de l’eau, donc c’est sûr qu’on va tomber dans le surf ou le bodyboard. J’ai grandi avec cet événement : on est en vacances pour encore quelques jours, donc on va pouvoir suivre la compétition.”

Rédigé par Anne-Charlotte Lehartel le Mardi 5 Août 2025 à 15:12 | Lu 1616 fois