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​Préavis de grève à la CCISM



Tahiti le 19 juin 2023 - Un préavis de grève a été déposé à la chambre de commerce, d’industrie, des services et des métiers. Le président de la CCISM considère que les agents sont “manipulés” et ce “à quelques semaines des élections des membres de la chambre”. Si aucun accord n'est trouvé, la grève prendra effet ce jeudi 22 juin à 0 heure.  
 
À la veille du renouvellement des membres de la chambre de commerce, d'industrie, des services et de métiers (CCISM), le syndicat A ti’a i mua a déposé vendredi dernier un préavis de grève. Le siège de la chambre ainsi que toutes ses antennes comme le site Prism à Pira'e, l'agence de Ra'iatea et celle de Nuku Hiva sont concernés.

​Mise en place d'un audit

Le personnel de la CCSIM, au travers de son syndicat, a quatre points de revendication. D’abord, la “revalorisation de la situation” des ressources humaines avec la mise en place d'un audit concernant particulièrement ce service et la “séparation entre les compétences des ressources humaines et la direction des affaires financières”. Le syndicat explique en effet qu'il y a beaucoup de “turn-over” au sein de la direction générale et que l'on dénombre également plusieurs démissions, comme un conseiller en entreprise, qui était l’un des plus anciens employés avec plus de vingt ans de boîte. A ti’a i mua considère que cet audit apportera des améliorations dans les services et permettra la réduction du nombre d'arrêts maladie au sein de la CCISM. “Il y en a énormément et c'est bien la première fois (…). Ces arrêts sont le symptôme du mal-être des employés, il y en a qui sont en arrêt depuis plusieurs mois”, précise le syndicat. Des arrêts maladie dus également, selon le syndicat, au “manque de respect” émanant de la direction générale.

Le respect du code du travail

Les agents demandent également à ce que le “fonctionnement” des “instances représentatives du personnel” soit “efficient” et que le code du travail ainsi que les accords d'entreprise soient respectés.
 
Le syndicat indique qu'un déménagement était prévu dans les anciens locaux du magasin d’ameublement situé sur le trottoir en face, mais qu'il s'y est opposé pour des raisons de sécurité. “Le comité d'hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT) n'avait pas été réuni, il en est de même pour la commission de sécurité.” De plus, “c'est un open space et les usagers ont besoin d'avoir un peu de confidentialité”, nous précise-t-on.
 
Les salariés réclament aussi la mise en place “de meilleures conditions de travail d'accueil des usagers” ainsi que pour les employés du siège. A ti’a i mua dénonce le fait que “les conseillers soient débordés” et qu'il faut embaucher. Selon le syndicat, la chambre aurait pour seule réponse : "Il n'y a pas de sous”. “Par contre, pour les copains on peut ouvrir des postes à la direction et cela ne dérange personne", nous indique-t-on. Le syndicat ajoute qu'avec plus de conseillers, “les usagers seraient bien mieux accueillis”.

​“Le personnel est manipulé”

Contacté, le président de la CCISM Stéphane Chin Loy considère que le personnel “veut faire un tour de force”, mais qu'ils seront “peu nombreux” à suivre le mouvement. “Il n'y a rien qui remet en cause le fonctionnement de la CCISM”, assure-t-il. Il considère d'ailleurs que le “personnel est manipulé”. Il estime qu'il n'y a pas de “hasard puisque nous sommes à quelques semaines des élections des membres de la chambre”. “C'est tout ce qu'ils ont trouvé pour nous casser”, renchérit-il. Selon lui, tout cela est “téléguidé" par l’un des colistiers d'une des deux autres listes en lice.
 
Le président considère que pour la mise en place de l'audit, le délégué de A ti’a i mua “se croit investi d'une mission de sauvegarde”. Il rappelle qu'un audit a déjà été effectué il y a “au moins deux ans”. Concernant la démission d'un des plus anciens employé, Stéphane Chin Loy affirme que “c'était la volonté de l'agent et que cela n'avait rien à voir avec le reste”. Enfin, il regrette qu'il y ait autant d'arrêts maladie car “c'est nous tous qui payons cela”. Stéphane Chin Loy n'hésite d'ailleurs pas à tacler les agents : “Ils ont pris le pli”.
 
Le président Stéphane Chin Loy rappelle que le dernier préavis de grève au sein de la CCISM remonte à 2001-2002. Si aucun accord n'est trouvé, la grève prendra effet ce jeudi 22 juin à 0 heure.

Rédigé par Vaite Urarii Pambrun le Lundi 19 Juin 2023 à 14:35 | Lu 2835 fois