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​Le haussaire préoccupé par l'ice


Tahiti, le 19 novembre 2019 - Le conseil de prévention de la délinquance a fait mardi un bilan à mi-parcours du plan biennal de lutte adopté l’année dernière. Alors que la délinquance globale est "contenue", le haut-commissaire Dominique Sorain a jugé "préoccupante" l’augmentation des trafics de drogue et notamment d’ice.
 
Le Conseil de prévention de la délinquance a défini l’année dernière un plan biennal en quatre axes pour faire face aux problèmes du non-respect de la loi et de l’insécurité sur la période 2018-2020. L’instance rassemble les autorités du Pays, de l’Etat et de la justice en Polynésie française. Mardi matin, un bilan à mi-parcours des actions mises en œuvre a été fait en présence de tout le monde, au cours d’une réunion organisée à la présidence sous la houlette du haut-commissaire Sorain, du président Fritch et du procureur général Thomas Pison.

Quatre priorités ont été identifiées dans le cadre du plan de prévention de la délinquance 2018-2020 : la lutte contre les addictions, la prévention de la délinquance des mineurs, la réduction des violences intrafamiliales, et la lutte contre l'insécurité routière. "Nous avons ciblé ces priorités parce qu’il y a des domaines particuliers ici qui font l’objet d’inquiétudes et qui nécessitent des réactions très fortes : trafic de drogue, la sécurité routière, les violences intrafamiliales, la délinquance des mineurs. C’est pour cela qu’on se concentre sur ces sujets", a souligné Dominique Sorain à l’issue de ce conseil de prévention de la délinquance. "Même si la délinquance globale est contenue en Polynésie française, il y a des domaines particuliers qui sont préoccupants et notamment – j’insiste beaucoup – le trafic de drogue" et notamment d’ice : "Il augmente. Il ne faut pas se le cacher. Il y de plus en plus de trafic. On en trouve de plus en plus. C’est bien sûr parce qu’il y a l’action des services. Mais on constate aussi une augmentation de la consommation. Et ce dans toutes les couches de la société. (…) Il nous faut trouver des solutions pratiques, applicables sur le territoire."

Pour le reste des axes du plan de prévention de la délinquance, le haut-commissaire a récapitulé mardi : "Sur les atteintes aux biens, nous sommes plutôt en-dessous de la moyenne nationale, sur les violences aux personnes, nous sommes dans la moyenne nationale et en-dessous de certains territoires ultramarins."

​Les violences aux personnes

​Le haussaire préoccupé par l'ice
Les atteintes volontaires à l’intégrité physique (AVIP) restent stables entre 2018 et 2019.
Le nombre de faits constatés pour 1000 habitants en Polynésie française est de 8,62 quand le ratio national est de 8,35.
Il y a eu trois femmes et un homme, tués à la suite de violences conjugales en 2018. Deux femmes ont été tuées à la suite de violences conjugales depuis le début de l’année 2019.
En Polynésie française, on recense 2 549 victimes de violences en 2018 dont 1 336 victimes de violences dans la sphère familiale (65%) et 917 victimes de violences conjugales.
Sur les 9 premiers mois de 2019, on recense 101 cas de violences physiques crapuleuses, 1560 cas de violences physiques non-crapuleuses et 189 cas de violences sexuelles en Polynésie.
L’année dernière, il y a eu 3,7 victimes de coups et blessures pour 1 000 habitants au fenua contre 1,5 dans l’Hexagone.

​Atteintes aux biens

L’analyse du premier semestre de l’année 2019 fait ressortir une stabilité en matière d’atteintes aux biens (AAB). De même, la répartition par type d’AAB garde les mêmes proportions. Le nombre de faits constatés pour 1000 habitants en Polynésie française est de 16,08 quand le ratio national est de 26,83 et plus de 20 en moyenne sur le reste de l’Outre-mer.
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​Insécurité routière

Le nombre d’accidents et de blessés a baissé en 2019, mais le nombre de tués reste élevé. En effet, au 31 octobre 2019, on recense 29 tués contre 30 tués à la même période en 2018, soit une baisse de - 3,3%.
En matière de délinquance routière, les forces de l’ordre ont intensifié les contrôles depuis le début de l’année. En matière de conduite sous l’empire d’un état alcoolique et/ou de consommation de stupéfiants, le nombre d’infractions relevées reste élevé.


Rédigé par Jean-Pierre Viatge le Mardi 19 Novembre 2019 à 14:58 | Lu 2605 fois