Tahiti, le 22 décembre 2025 - Ce mardi, le Conseil économique, social, environnemental et culturel de la Polynésie française va rendre son avis sur le projet de délibération portant approbation du schéma d’organisation sanitaire 2026-2031. Un avis qui devrait être défavorable sur la copie proposée par le gouvernement.
Après le vote du schéma d’orientation sanitaire (SOS) 2016-2021, validé par le CESC en 2015, le gouvernement Fritch avait préparé le suivant, mais à la faveur de la bascule à l’assemblée de la Polynésie française en 2023, le gouvernement Brotherson avait souhaité retravailler le texte pour présenter sa copie, au plus tard, le 30 juin 2025.
Il est finalement arrivé sur les tables du Cesec récemment et engage le Fenua de 2026 à 2031. Problème, les membres de la société civile s’apprêtent cette fois-ci à voter contre.
La feuille de route du Pays en matière de santé, outil de référence pour les acteurs de ce secteur afin d'améliorer la qualité, l'accessibilité et l'efficience de l'organisation sanitaire, ne semble pas convenir après un SOS lacunaire que la Chambre territoriale des comptes (CTC) avait dénoncé en 2019 comme “non abouti” et manquant “d’objectifs identifiés” et “d'indicateurs précis”.
L’ambition du gouvernement Brotherson lors du report de sa construction de deux ans était de “prendre en considération les orientations du gouvernement concernant la prise en charge du handicap et des personnes âgées” en corrigeant l’une des principales lacunes relevées par la Chambre territoriale des comptes, à savoir le pilotage des actions. En 2019, la CTC reprochait un suivi “qui ne permet pas une vision d'ensemble faute d'un outil de suivi unique et dédié”.
Après le vote du schéma d’orientation sanitaire (SOS) 2016-2021, validé par le CESC en 2015, le gouvernement Fritch avait préparé le suivant, mais à la faveur de la bascule à l’assemblée de la Polynésie française en 2023, le gouvernement Brotherson avait souhaité retravailler le texte pour présenter sa copie, au plus tard, le 30 juin 2025.
Il est finalement arrivé sur les tables du Cesec récemment et engage le Fenua de 2026 à 2031. Problème, les membres de la société civile s’apprêtent cette fois-ci à voter contre.
La feuille de route du Pays en matière de santé, outil de référence pour les acteurs de ce secteur afin d'améliorer la qualité, l'accessibilité et l'efficience de l'organisation sanitaire, ne semble pas convenir après un SOS lacunaire que la Chambre territoriale des comptes (CTC) avait dénoncé en 2019 comme “non abouti” et manquant “d’objectifs identifiés” et “d'indicateurs précis”.
L’ambition du gouvernement Brotherson lors du report de sa construction de deux ans était de “prendre en considération les orientations du gouvernement concernant la prise en charge du handicap et des personnes âgées” en corrigeant l’une des principales lacunes relevées par la Chambre territoriale des comptes, à savoir le pilotage des actions. En 2019, la CTC reprochait un suivi “qui ne permet pas une vision d'ensemble faute d'un outil de suivi unique et dédié”.
Une vision polynésienne de la santé
Après le double report en 2020 et 2023, il devenait essentiel pour le gouvernement de présenter sa copie qu’il présente comme “une révision profonde indispensable au regard des évolutions démographiques, épidémiologiques et organisationnelles qui affectent le système de santé polynésien et des nouveaux enjeux auxquels il convient de faire face : pénurie de soignants, structures hospitalières sous tension, vieillissement de la population, fléau de l’ice et accroissement constant des dépenses de santé”.
Aussi, la copie du gouvernement Brotherson entend axer la politique de santé du Pays sur les prochaines années sur quatre piliers : passer d’une logique centrée sur la maladie à une approche fondée sur la promotion de la santé et la prévention ; passer d’un système fragmenté à un système intégré et de proximité ; passer d’une gouvernance verticale à une gouvernance partagée ; et passer d’une approche technique à une culture du lien, du sens et de la confiance.
Ce qui interpelle de suite avec la copie du gouvernement, c’est la présentation de ce nouveau Schéma d’organisation sanitaire. D’une copie de 73 pages, certes rébarbative à éplucher, qui composait le SOS 2016-2021, le gouvernement est passé à une brochure de 32 pages, graphique, concise, certainement trop d’ailleurs, déclinant la thématique du “Va’a Ora” à toutes les sauces dans une “vision polynésienne d’une santé holistique et harmonieuse”. On attendait un programme de santé général, on a un programme culturel, sans la moindre ligne budgétaire, et rien ou si peu pour le handicap et les personnes âgées alors que ces deux pivots étaient brandis pour justifier la reprise du SOS proposé par l’ancien gouvernement.
Aussi, la copie du gouvernement Brotherson entend axer la politique de santé du Pays sur les prochaines années sur quatre piliers : passer d’une logique centrée sur la maladie à une approche fondée sur la promotion de la santé et la prévention ; passer d’un système fragmenté à un système intégré et de proximité ; passer d’une gouvernance verticale à une gouvernance partagée ; et passer d’une approche technique à une culture du lien, du sens et de la confiance.
Ce qui interpelle de suite avec la copie du gouvernement, c’est la présentation de ce nouveau Schéma d’organisation sanitaire. D’une copie de 73 pages, certes rébarbative à éplucher, qui composait le SOS 2016-2021, le gouvernement est passé à une brochure de 32 pages, graphique, concise, certainement trop d’ailleurs, déclinant la thématique du “Va’a Ora” à toutes les sauces dans une “vision polynésienne d’une santé holistique et harmonieuse”. On attendait un programme de santé général, on a un programme culturel, sans la moindre ligne budgétaire, et rien ou si peu pour le handicap et les personnes âgées alors que ces deux pivots étaient brandis pour justifier la reprise du SOS proposé par l’ancien gouvernement.
Le Cesec refuse de se prononcer sur un résumé
Ce sont d’ailleurs les principaux reproches qui sont adressés au gouvernement dans l’avis provisoire du Cesec qui doit être voté ce mardi. Pas de budget, pas de calendrier prévisionnel dans la réalisation des objectifs et aucun bilan des SOS passés pour faire état de leur avancement et les motifs ayant empêché leur réalisation.
Autre critique majeure du Cesec, “les rédacteurs estiment qu’il n’est pas opportun de faire adopter par l’assemblée de la Polynésie française un document qui lierait le Pays malgré l’absence de visibilité des conséquences budgétaires réelles”. Le SOS 2026-2031 s’apprête à être validé en conseil des ministres sans même un passage par Tarahoi pour que les élus polynésiens puissent s’exprimer dessus.
Enfin, c’est la partie allégée qui a été transmise au Cesec, d’où les 32 pages façon brochure de santé, sans bilan, échéancier, ni prévisions budgétaires, ce qui déplaît fortement aux représentants de la société civile, amenés à se prononcer sur un “résumé” plutôt que sur la copie définitive.
“Tant la société civile que les représentants à l’assemblée de la Polynésie française qui seront amenés à se positionner sur ce projet doivent pouvoir appréhender l’architecture et le coût estimatif de l’ensemble des opérations projetées, quand bien même les dépenses seront nécessairement amenées à évoluer dans les cinq années de la mise en œuvre du SOS”, conclut l’avis prévisionnel du Cesec qui devrait donc aboutir ce mardi à un avis défavorable des représentants de la société civile.
Autre critique majeure du Cesec, “les rédacteurs estiment qu’il n’est pas opportun de faire adopter par l’assemblée de la Polynésie française un document qui lierait le Pays malgré l’absence de visibilité des conséquences budgétaires réelles”. Le SOS 2026-2031 s’apprête à être validé en conseil des ministres sans même un passage par Tarahoi pour que les élus polynésiens puissent s’exprimer dessus.
Enfin, c’est la partie allégée qui a été transmise au Cesec, d’où les 32 pages façon brochure de santé, sans bilan, échéancier, ni prévisions budgétaires, ce qui déplaît fortement aux représentants de la société civile, amenés à se prononcer sur un “résumé” plutôt que sur la copie définitive.
“Tant la société civile que les représentants à l’assemblée de la Polynésie française qui seront amenés à se positionner sur ce projet doivent pouvoir appréhender l’architecture et le coût estimatif de l’ensemble des opérations projetées, quand bien même les dépenses seront nécessairement amenées à évoluer dans les cinq années de la mise en œuvre du SOS”, conclut l’avis prévisionnel du Cesec qui devrait donc aboutir ce mardi à un avis défavorable des représentants de la société civile.
Les orientations majeures du SOS 2026-2031
- Promouvoir l’alimentation saine et les pratiques locales
- Intégrer l’activité physique quotidienne à l’école, au travail et dans les communes
- Définir une offre de soins primaires adaptée à chaque île
- Déployer la télésanté
- Créer un centre de coordination de santé numérique des îles
- Créer une cellule unique de programmation des évasans
- Mettre en place la plateforme polynésienne One Health
- Développer les filières de soins de suite et d’hospitalisation à domicile
- Lancer le programme hôpital vert
- Structurer les parcours pathologiques prioritaires
- Moderniser les statuts des professionnels de santé et améliorer les conditions d’exercice dans les archipels
- Communiquer la santé à travers la langue, les arts et les symboles du Fenua
- Rationaliser les dépenses et mutualiser les achats, les moyens et la logistique du système de santé



































