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​Ice, pinces, tenailles et roulette russe


​Ice, pinces, tenailles et roulette russe
Tahiti, le 13 février 2020 - Trois individus ont été présentés en comparution immédiate jeudi pour répondre de lourds faits de “séquestration”, “menace de mort”, “extorsion”,  “violence avec arme” et “détention d’armes”, le tout commis le 31 janvier à Faa’a sur fond de trafic d’ice et de règlement de compte. Les trois hommes, tous déjà connus de la justice, ont demandé un renvoi et seront jugés le 2 mars. 
 
Le 2 février, un homme se présente à la gendarmerie de Punaauia pour porter plainte. Il explique aux enquêteurs que, deux jours auparavant, il a été séquestré par trois hommes dans une maison à Faa’a. Il désigne l’auteur principal des faits comme le boss d’un trafic d’ice. Il explique qu’il s’est retrouvé violenté par les trois prévenus qui ont menacé de lui “couper” les doigts et de le “défigurer” tout en exhibant des pinces et des tenailles prévues à cet effet. But de l’opération, faire en sorte qu’il ne soit pas identifiable une fois son éventuelle "exécution" accomplie. Les prévenus l’ont également menacé de mort en exhibant une arme, allant jusqu’à envisager de lui faire découvrir la “roulette russe”

Représailles

La victime, intermédiaire pour le compte du boss du trafic, explique qu’elle a procédé à une transaction qui a mal tourné avec des hommes issus d’une autre filière, et s’est donc retrouvée redevable de la somme d’un million de Fcfp. C’est pour cette raison qu’elle a été séquestrée et violemment menacée. 
 
L’homme, pour échapper aux menaces, a fini par proposer aux trois prévenus de leur donner les six scooters qu’il possédait à son domicile. Les agresseurs l’ont donc accompagné pour saisir les deux-roues ainsi que divers objets dont un groupe électrogène et une enceinte musicale. Ils ont ensuite libéré la victime qui a par la suite décidé de porter plainte, de peur de subir des représailles supplémentaires. 

Semi-automatique

Lors des perquisitions, les enquêteurs de la Brigade de recherches (BR) de Faa’a avaient notamment mis la main sur un revolver et un pistolet à air comprimé ainsi que sur des cartouches 9 mm sans qu’une arme de ce type, semi-automatique, ne soit cependant retrouvée. 
 
Placés en garde à vue, les trois individus avaient reconnu les faits tout en donnant des versions “amoindries” du récit donné par la victime.
 
Présentés en comparution immédiate jeudi pour répondre de ces faits rares du fait de leur violence, les trois prévenus ont demandé un délai pour préparer leur défense. Tous ont en commun de ne pas travailler, d’avoir des enfants, un casier judiciaire et de vivre chez leurs parents. 
 

Le commerce de l'ice "prospère"

Demandant à ce que les trois hommes soient placés en détention provisoire dans l’attente de leur prochaine comparution le 2 mars, le procureur de la République s’est alarmé de voir se dérouler sur le territoire des faits que l’on voit “plutôt en métropole” en rappelant que le “commerce de l’ice” ne cesse de “prospérer”
 
Après en avoir délibéré, les magistrats ont ordonné le placement en détention provisoire des trois prévenus, dont deux seront jugés en état de récidive légale pour avoir déjà été condamnés pour des faits de violences. 
 

Rédigé par Garance Colbert le Jeudi 13 Février 2020 à 18:57 | Lu 8388 fois