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​Coup d’envoi de Matari’i i ni’a à Tautira


La pirogue Fa’afaite accueillie par les enfants sur la plage de Tautira (Crédit : Anne-Charlotte Lehartel).
La pirogue Fa’afaite accueillie par les enfants sur la plage de Tautira (Crédit : Anne-Charlotte Lehartel).
Tahiti, le 18 novembre 2025 – Ce mardi, l’éducation et la culture étaient à l’honneur au parc Tatatua de Tautira à l’occasion du lancement des célébrations de Matari’i i ni’a, marqué par l’accueil de la pirogue Fa’afaite et son équipage. Sous la direction de Te Fare Tauhiti Nui, plus de 300 élèves de Tahiti ont bénéficié d’ateliers animés par des professionnels et des bénévoles attachés à transmettre leurs connaissances. Les activités se poursuivent mercredi et vendredi pour les scolaires, tandis que le grand public est attendu jeudi à Papeete et samedi à Tautira.
 

Entre pluie et soleil, l’abondance était bien présente à Tautira, ce mardi, pour l’ouverture de cette semaine de célébrations autour de Matari’i i ni’a. Plus de 300 élèves des établissements scolaires de Taiarapu à Pirae, sans oublier les Centres des jeunes adolescents (CJA) et les Instituts d’insertion médicoéducatifs (IIME), étaient réunis au parc Tatatua pour accueillir la pirogue Fa’afaite et son équipage avec une haie d’honneur, ‘autī à la main. La cérémonie a été marquée par la prestation des élèves de Raiarii Tane, qui ont captivé la foule avec un hīmene rū’au et un ‘aparima exécutés avec brio.
 
“C’est une grande émotion de lancer Matari’i i ni’a chez nous aujourd’hui avec l’arrivée de Fa’afaite. Les enfants sont enthousiastes !” nous a confié le maire délégué de Tautira, Ueva Hamblin. Tous attendaient effectivement avec impatience de découvrir les 13 ateliers organisés à leur intention par la Maison de la Culture - Te Fare Tauhiti Nui sous l’égide du ministère, en partenariat avec plusieurs associations environnementales et culturelles, ainsi que la Direction de la santé.


​Navigation et traditions


En quoi consiste un rāhui ? Comment faire des nœuds marins ? Quels sont les fruits et légumes de saison ? Voici un aperçu des sujets abordés. Les élèves de Tautira ont partagé leurs connaissances autour des percussions traditionnelles, tandis que Siméon Bourgeois, pêcheur du district, confiait ses astuces pour attacher convenablement les hameçons. “La plupart des enfants découvrent ces techniques. Moi-même, c’est mon père qui m’a appris”, glisse-t-il.
 
La navigation traditionnelle était le thème central de cette première journée à travers plusieurs ateliers animés par les membres de l’association Fa’afaite i te ao mā’ohi. “On présente les principales étoiles que nous utilisons pour naviguer dans le ciel de Matari’i i ni’a, qui marque le retour de la saison de l’abondance avec la profusion en mer comme sur terre. On aborde aussi le temps du calendrier polynésien, en sachant que le début du cycle commence avec Matari’i i ni’a”, présente Sabrina Blanchard en tant que ihitai, tout comme Tino, venu parler du rituel des offrandes en s’appuyant sur des maquettes réalisées par ses soins : “On explique aux enfants en quoi ça consiste, en lien avec les traditions de Matari’i i ni’a et des marae, pour qu’ils y mettent du cœur et du sens. C’est notre rôle d’acquérir de l’expérience au sein de Fa’afaite pour pouvoir la partager au plus grand nombre.” Des visites à bord de la pirogue traditionnelle étaient également au programme.
 
Pour les scolaires, les activités se poursuivent à Tautira ce mercredi avec l’intervention de la fédération des sports et jeux traditionnels, puis vendredi où l’accent sera mis sur l’agriculture et la pêche. Pour le grand public, rendez-vous est donné jeudi à Papeete et samedi à Tautira.

Ronny Teriipaia, ministre de l’Éducation et de la Culture : “Célébrer et transmettre”

“L’un des objectifs phares du ministère de l’Éducation et de la Culture, c’est la transmission. Il est important de transmettre à nos enfants tous ces savoir-faire et ce patrimoine qui appartient au peuple polynésien et du Pacifique. C’est la raison pour laquelle le gouvernement souhaitait faire de Matari’i i ni’a un jour férié, pour qu’on puisse célébrer avec ferveur, passion et amour notre culture. Quand je vois ces élèves chanter un hīmene rū’au, ça me touche profondément : c’est l’âme du peuple polynésien qu’on entend à travers ce chant ! C’est très gratifiant pour toute la communauté éducative et les acteurs de la culture. En cette période d’abondance, ça montre que notre mobilisation sur ces sujets porte ses fruits.”




Rédigé par Anne-Charlotte Lehartel le Mardi 18 Novembre 2025 à 15:18 | Lu 925 fois