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La précarité étudiante à la loupe


Tahiti, le 3 mars 2021 - La DPDJ et Avenir Étudiant ont signé ce matin la convention qui officialise leur partenariat. Avec le soutien de l’ISPF, ils vont mener une étude d’ampleur pour affiner leur diagnostic de la précarité étudiante en Polynésie. Au total, près de 5 000 étudiants post-bac vont répondre à un questionnaire anonyme en ligne.
 
La Délégation pour la prévention de la délinquance de la jeunesse (DPDJ) et le syndicat Avenir Étudiant ont signé ce matin une convention, aboutissement de plusieurs mois de travail en commun. Dans les locaux de la DPDJ, le délégué Teiva Manutahi et le coordinateur des actions d’Avenir Étudiant Léonard Puputauki Jr sont revenus sur leurs projets passés avant de faire la présentation de leur vaste enquête sur la précarité rencontrée par les étudiants. “Il est toujours possible d’améliorer les choses, encore faut-il en avoir une lecture fine. On ne veut pas naviguer à vue, il faut interroger la jeunesse pour ne pas se tromper de cible et répondre aux attentes” a ainsi déclaré Teiva Manutahi.
 
4,7 millions d’aide pour 107 étudiants
Une étude en entraîne une autre. En octobre 2020, les deux acteurs avaient déjà lancé une enquête sociale en lien avec la précarité étudiante. Dans les résidences Outumaoro et Paraita, la DPDJ avait sondé 450 étudiants. Parmi eux, 107 se sont avérés vivre dans une situation précaire. Début 2021, ils ont pu bénéficier de bons alimentaires, de produits d’hygiène ou encore de vêtements financés par un budget total de 4,7 millions de Fcfp débloqué par le Pays. À noter que la majorité de ces étudiants “aidés” étaient originaires des îles. “L’étude nous a montré qu’il y a une grosse différence de coûts entre les étudiants qui viennent des îles et ceux qui habitent à Tahiti”, a expliqué Léonard Puputauki Jr. Le coordinateur des actions du syndicat n'a pas manqué de se féliciter de cette opération : “Je pense que ça a été un bon coup de pouce pour eux, ça leur a permis de remplir le frigo pendant deux-trois mois”.
 
Manger ou étudier
Convaincus que les étudiants ont des ressources et des informations à communiquer, Avenir Étudiant et la DPDJ vont donc lancer une deuxième enquête sur la précarité des jeunes post bac. Une étude d’une autre ampleur qui “doit confirmer que sur les 5 000 étudiants interrogés, un quart d’entre eux se trouvent en difficulté”. Boursier ou non, à l’UPF comme dans le privé, c’est l’ensemble des étudiants du fenua qui seront sollicités. À travers un questionnaire anonyme préparé par l’ISPF, l’étude présentera un état des lieux concret sur le parcours parfois très compliqué d’un étudiant. “Certains jeunes consacrent la quasi-totalité de leur budget pour les denrées alimentaires du mois et le forfait internet. Très peu d’étudiants ont un budget loisir. À un moment donné il faut qu’ils choisissent entre manger et étudier”, a expliqué Teiva Manutahi.

Depuis le 22 février, tous les étudiants de l’université ont accès à un repas complet à 120 Fcfp par jour. Avenir Étudiant espère bientôt la mise en place d’un deuxième repas au même prix, un petit-déjeuner qui viendrait s'ajouter au déjeuner.

Rédigé par Etienne Dorin le Mercredi 3 Mars 2021 à 16:53 | Lu 844 fois