Malgré les aléas mécaniques, cette voiture illumine le quotidien de Wendy Pratt depuis 37 ans (Crédit : Anne-Charlotte Lehartel).
Tahiti, le 11 novembre 2025 - Entre sa carrosserie jaune et son immatriculation à trois chiffres, la Coccinelle de Wendy Pratt ne passe pas inaperçue sur les routes de la Presqu’île, quand ses escapades ne la mènent pas un peu plus loin. Ce modèle emblématique de la marque Volkswagen “fait partie de la famille”. Son acquisition en 1988 est d’ailleurs liée à la naissance de sa première fille, qui prend aujourd’hui plaisir à la conduire, tout comme sa sœur cadette. Attachez vos ceintures et en route avec “Choupette” !
Pour retrouver la piste de la Coccinelle jaune, il faut s’aventurer sur les hauteurs de Afaahiti où elle coule des jours paisibles en compagnie des chevaux, des paons, des poules et des lapins de sa propriétaire. D’origine américaine, Wendy Pratt est arrivée en Polynésie française avec ses parents à bord d’un voilier en 1976. Elle a fait carrière dans l’aéronautique au sein des compagnies Union de Transports Aériens (UTA), puis Air France en tant qu’hôtesse de l’air et cheffe de cabine principale. Depuis la pandémie de Covid-19, elle se consacre pleinement à ses animaux et à ses hébergements touristiques blottis en pleine nature.
Pour retrouver la piste de la Coccinelle jaune, il faut s’aventurer sur les hauteurs de Afaahiti où elle coule des jours paisibles en compagnie des chevaux, des paons, des poules et des lapins de sa propriétaire. D’origine américaine, Wendy Pratt est arrivée en Polynésie française avec ses parents à bord d’un voilier en 1976. Elle a fait carrière dans l’aéronautique au sein des compagnies Union de Transports Aériens (UTA), puis Air France en tant qu’hôtesse de l’air et cheffe de cabine principale. Depuis la pandémie de Covid-19, elle se consacre pleinement à ses animaux et à ses hébergements touristiques blottis en pleine nature.
Un nouveau départ
À 61 ans, sa passion pour les Coccinelle, héritée de son enfance aux Antilles américaines, est intacte. D’autant que ce modèle jaune, acheté d’occasion à 350 000 francs en 1988, a une histoire toute particulière. “Elle a eu plusieurs vies, car elle a connu 13 propriétaires avant moi. Je l’ai achetée à un passionné qui mettait des moteurs de Porsche dans des Coccinelle. Comme moi, sa femme était enceinte de cinq ou six mois quand on est passé devant la voiture garée en bord de route à Punaauia. J’avais une Coccinelle rouge en mauvais état et je voulais une voiture plus fiable pour aller accoucher à l’hôpital, étant donné que j’habitais à Mataiea. Ils la vendaient pour la même raison ! Elle m’a tout de suite plu : elle était assortie à mon walkman”, s’amuse Wendy Pratt.
Après toutes ces années de vie commune, les anecdotes ne manquent pas. À commencer par la réaction de son père juste après cette acquisition spontanée : “J’ai fait un chèque et je suis rentrée avec, toute fière ! Mais mon papa était vexé que je ne l’aie pas consulté avant, en tant que mécanicien. J’ai enchaîné les pannes au point que j’ai voulu la pousser dans la mer à un moment donné... Mais finalement, il a réglé les problèmes les uns après les autres et elle est toujours là aujourd’hui. Elle me fait penser à lui.”
Entre simplicité et curiosité
Importée d’Allemagne, cette Coccinelle a été mise en circulation en 1973. “Elle était orange à l’origine, mais je l’ai toujours connue jaune”, confie Wendy Pratt, qui a fait le choix de conserver cette couleur unique et solaire, qui lui donne fière allure. Sa plaque à trois chiffres (540 P) figure parmi les plus anciennes encore en circulation à Tahiti. Quant à son compteur kilométrique à cinq chiffres, il affiche 16 000 km... après avoir déjà fait un tour complet. À bord, les curiosités ne manquent pas. Fournie sans ceinture de sécurité à l’époque, elle en est désormais dotée. Le démarrage se fait grâce à l’ajout d’un bouton à proximité de ceux qui commandent les essuie-glaces et le klaxon au son authentique. Malgré ses deux portes, cette petite voiture peut accueillir jusqu’à cinq passagers. Pour se rafraîchir, Wendy Pratt peut compter sur “la clim”, à savoir deux petites ouvertures latérales.
Autre particularité propre à ce type de véhicule : le moteur est positionné à l’arrière, tandis que le coffre se trouve à l’avant. Son précédent propriétaire l’a dotée d’un moteur un peu plus performant que celui d’origine, ce qui ne l’empêche pas de plafonner à 60 km/h en l’absence d’une cinquième position sur la boîte de vitesse ; tant mieux, car “elle ne freine pas aussi bien qu’une voiture moderne”. Puissante et robuste, elle est relativement passe-partout, y compris sur des chemins cabossés. Récemment, elle a même permis de remorquer un SUV, “alors qu’habituellement, c’est plutôt elle qu’on tire !”, ironise Wendy Pratt au sujet des mésaventures inévitables avec un véhicule ancien, qui présente toutefois l’avantage de s’appuyer sur une mécanique simple, sans électronique. “On s’est fait beaucoup d’amis en la poussant. On est content quand on arrive à destination ! Elle est caractérielle, alors on a toujours un bidon d’essence, de liquide de frein et d’huile. On trouve des pièces aux États-Unis assez facilement et pour pas trop cher. Le souci, c’est de trouver des gens qui veulent bien travailler dessus”, poursuit la passionnée.
“Elle fait partie de la famille”
Son secret de longévité ? Elle appartient à “une autre époque, avant la société de consommation, où les voitures étaient faites pour durer”, estime Wendy Pratt. Affectueusement surnommée “Choupette” en référence aux films de Walt Disney, cette voiture de collection a une valeur sentimentale. “Elle fait partie de la famille. On nous le demande souvent, mais non, on n’a pas prévu de la vendre. Ma fille aînée de 37 ans l’a utilisée pendant plusieurs années et ce sera la sienne plus tard. En ce moment, je l’utilise pour aller nourrir mes animaux et ma plus jeune fille de 19 ans, qui vient de passer le permis, l’utilise aussi pour aller au lycée”, remarque Wendy Pratt. À terme, mère et filles devraient rouler chacune dans leur Coccinelle, deux autres modèles étant en cours de rénovation. Une belle façon de perpétuer ce qui tend à devenir une tradition familiale, tout en permettant à ceux qui les croisent de faire une brève, mais sympathique marche-arrière dans le passé.
Une voiture mythique
Propulsée fin décembre 1945, après la Seconde Guerre mondiale, la “voiture du peuple” détient des records en termes de durée et de volume de production. “Volkswagen n’a arrêté la production de la VW Coccinelle au Mexique qu’en 2003, après que 21 529 464 véhicules ont été fabriqués, dont environ 15,8 millions en Allemagne”, peut-on lire sur le site français du groupe. Entre tendance et nostalgie, le Fenua compte aussi ses passionnés : d’autres Coccinelle se promènent sur les routes polynésiennes, comme nous l’a confirmé Wendy Pratt qui les croise le plus souvent lorsqu’elle n’est pas elle-même à bord de son bolide jaune.






































