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​Un écovillage pour les 40 ans de TSP


Les jeunes de Taaone et Fautaua Val mobilisés pour le ramassage de déchets (Crédit : Anne-Charlotte Lehartel).
Les jeunes de Taaone et Fautaua Val mobilisés pour le ramassage de déchets (Crédit : Anne-Charlotte Lehartel).
Tahiti, le 16 novembre 2025 – Les solutions face aux défis de la gestion des déchets étaient au cœur des célébrations des 40 ans de la Tahitienne des services publics, “Tāmā te Fenua”, samedi, à la mairie de Pirae. En parallèle, plusieurs ramassages ont été menés par des associations de quartier de Paea jusqu’à Mahina.
 

Samedi, la Tahitienne des services publics (TSP) et ses partenaires avaient donné rendez-vous au grand public dans les jardins de la mairie de Pirae, transformés en écovillage pour célébrer les 40 ans de l’entreprise et “rendre hommage à chaque maillon de la chaîne”.

L’occasion pour le président directeur-général du groupe – qui associe Enviropol et Technival, soit 230 collaborateurs – de rappeler le chemin parcouru et les défis actuels en matière de collecte et de gestion des déchets, depuis le rachat d’une société spécialisée dans la vidange de fosses en 1985. “Notre groupe a relevé un certain nombre de défis en montant en compétences. Rien n’est figé en matière d’environnement : il faut sans cesse s’adapter pour que les déchets ne soient plus une fin, mais un commencement”, souligne Pierre Baudry, citant la préoccupation majeure du moment en exemple. “Les batteries au lithium, c’est un véritable souci, car elles entrent sur le territoire comme partie intégrante des voitures ou des téléphones, mais c’est impossible de les faire repartir lorsqu’elles sont usagées. Les concessionnaires locaux travaillent sur des programmes de régénération, et nous aussi en matière de recherche et développement”.


Diverses solutions


En attendant de surmonter cette difficulté, d’autres solutions à l’œuvre au Fenua étaient présentées sous forme d’ateliers thématiques. Parce que le meilleur déchet reste celui qu’on ne produit pas, l’association Nana Sac Plastique a partagé toutes sortes d’astuces “écologiques et économiques” à appliquer au quotidien dans sa cuisine ou dans sa salle de bain. Sur le stand de la Direction de l’environnement, l’accent était mis sur la nouvelle réglementation en matière de plastiques à usage unique, amorcée le 1er juillet 2025 avec la mise en œuvre des premières interdictions qui vont progressivement se durcir jusqu’au 1er janvier 2028. La lutte contre l’obsolescence programmée était également à l’honneur grâce à la mobilisation des bénévoles de Tātā’i, dont la trousse à outils a permis de sauver plusieurs équipements électro-ménagers.
 
Ce rassemblement a aussi été l’occasion de rappeler les missions de chacun. “Technival ne gère pas que les déchets verts, mais aussi les déchets spéciaux, c’est-à-dire dangereux comme la peinture, l’amiante, les piles, les huiles usagées, ou encore l’assainissement et la vente de solutions comme des poubelles, des composteurs, des broyeuses à verre, etc.”, expliquent Tea Lemaire, responsable performance opérationnelle, et Ariinui Prout, responsable de développement au sein de l’entreprise impliquée dans des projets innovants depuis plusieurs années, dont l’élevage de mouches soldat noires à des fins de bioconversion. “Les larves vont digérer la matière, notamment les déchets alimentaires, et s’enrichir en protéines, lipides et nutriments, et donc offrir une alternative pour l’alimentation animale. Le résidu de digestion permet d’abonder les sols en agriculture”, précise Jade Tetohu, en tant que chargée de projet.
 
Certaines solutions vertueuses pour l’environnement intègrent une dimension sociale. C’est le cas des projets menés par l’association Te Torea, comme nous l’a confié Belinda, jeune femme sans domicile fixe qui a rejoint le programme depuis février : “On fait de la récupération de vêtements pour fabriquer des sacs, des bobs, des tabliers. C’est un projet qui me plaît et qui me permet de me tourner vers l’avenir. La couture et le recyclage, j’aimerais en faire mon métier, en sachant que j’ai commencé à coudre à 8 ans et que c’est ma passion.”


Une mobilisation citoyenne


En marge des ateliers, plusieurs ramassages de déchets ont été menés par des associations de quartier de Paea, Punaauia, Papeete, Arue et Mahina, sans oublier Pirae avec Team Taaone et Team Fautaua Val, représentée par Turere Pittman. “Nous avons impliqué nos enfants car c’est la nouvelle génération : on veut leur inculquer de bonnes valeurs par rapport à l’environnement. On a ramassé et trié toutes sortes de déchets, comme des bouchons, des canettes, des bouteilles, des papiers et même des batteries de vapoteuses. On incite la population à respecter la beauté de nos îles !” lance la référente.

Des rencontres avec les Ambassadeurs de l’environnement ont ponctué la journée, qui s’est achevée par un concert sur la place de l’hôtel de ville. Prochains rendez-vous pour TSP et ses partenaires lors de la Semaine européenne de réduction des déchets (SERD), mardi 25 novembre à Papeari et mercredi 26 à Tipaerui pour deux journées de sensibilisation autour des déchets électriques et électroniques.



Rédigé par Anne-Charlotte Lehartel le Dimanche 16 Novembre 2025 à 16:28 | Lu 1319 fois