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L'assemblée de Polynésie adopte le schéma directeur des transports collectifs de l'île de Tahiti


L'assemblée de Polynésie adopte le schéma directeur des transports collectifs de l'île de Tahiti
PAPEETE, le 17 août 2017 - L'assemblée de Polynésie française a approuvé hier à 47 voix le schéma directeur des transports collectifs et déplacements durable de l'île de Tahiti.

Le schéma directeur des transports collectifs et déplacements durables de l'île de Tahiti a été adopté jeudi 17 août à 47 voix pour et 10 abstentions.

Ce schéma directeur identifie "trois problèmes majeurs" actuels : "la congestion des réseaux", "l'absence d'aménagements facilitant la circulation des transports en commun" et "l'insuffisance de moyens alloués au réseau des transports publics ce qui conduit l'opérateur à privilégier les services pour lesquels la fréquentation est la plus élevée".

Ainsi ce schéma directeur définit quatre axes de travail répartis en 22 actions. A savoir "engager un projet de transports publics viable et répondant au besoin de la population"; "réaliser les aménagements nécessaires à la mise en œuvre du projet de transports"; "Mettre en place le dispositif matériel facilitant l'usage des transports publics"; "Programmer, suivre et accompagner la mise en œuvre du schéma directeur."

FIABILITE DES HORAIRES

Lors de cette assemblée, Sylvana Puhetini, présidente du groupe Rassemblement pour une majorité autonomiste (RMA) rappelle que "l’application de ce schéma directeur est suspendue à la fin de la délégation de service public qui est prévue en décembre de cette année. Autrement dit, on est déjà en retard mais les derniers détails sont en train de se régler par le dialogue avec les trois opérateurs de DSP" [délégation de service public, NDLR]. La Présidente du groupe s'est également prononcée en faveur d'un accompagnement des délégataires du service public "car il faut que le Pays accompagne ces délégataires sinon, on se retrouvera dans la situation que l’on connaît aujourd’hui où l’opérateur privé ne renouvelle pas ses bus car son premier souci reste la rentabilité – ce qui est normal – et c’est la qualité de service public qui en pâtit et les usagers qui sont lésés." L'élue s'est également prononcée en faveur de l'aménagement d'une voie de bus ou encore d'un travail sur la fiabilité des horaires.

"IL NE S'AGIT QUE D'AMELIORER LE SYSTEME QUI EXISTE"

De son côté l'UPLD s'est abstenu. Tina Cross, représentante du groupe, explique "depuis les commissions nous nous sommes toujours abstenus, parce que bien que nous partagions les constats du gouvernement : c’est-à-dire que le service public attendu par les usagers n'est pas à la hauteur, que les problèmes des transports en communs, non seulement, pèsent sur les usagers, mais cela pèse aussi sur les autres usagers en saturant le réseau routier. Là où nous ne sommes pas d'accord, c'est que dans leur schéma directeur, il ne s'agit que d'améliorer le système qui existe c’est-à-dire améliorer les bus, acheter plus de bus. Nous nous demandons pourquoi n'il y a t-il pas eu plus d'imagination à ce sujet ? Si c'est juste pour améliorer le système actuel et redéfinir la délégation de service public, cela ressemble un peu à une volonté de reconduire le monopole des actuels délégataires du service public des transports collectifs."
Jean Temauri représentant du Tahoeraa Huiraatira a voté pour le projet de délibération portant approbation du schéma directeur. "Nous ne connaissons que trop bien la situation pour y être confronté chaque matin. Le littoral de Tahiti est en effet devenu, au fil des années, un vaste territoire urbain sous l’influence de la grande ville de Papeete. Toute l’île porte dès lors, les stigmates d’une urbanisation non maîtrisée qui a été accompagnée par une politique des transports uniquement basée sur la mise en place d’infrastructures de types "voies rapides".Il faut ajouter à cela, une faillite générale des transports collectifs urbains, totalement "non attractif" et un déficit d’aménagement de base - trottoirs, traversées, jalonnement, éclairage. A charge dès lors au pays, d’offrir toutes les garanties nécessaires, pour permettre le lancement de ces projets … un énième appel à projet, dont est si friand d’ailleurs notre gouvernement…"

C'est ainsi que plus d'un an après que le texte ait été examiné et qualifié de " trop schématique sur le long et moyen terme et pas assez directif sur le court terme" par le Conseil économique, social et culturel (CESC), le schéma directeur a été adopté par l'assemblée de la Polynésie française.

Rédigé par Marie Caroline Carrère le Jeudi 17 Août 2017 à 17:00 | Lu 2579 fois