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La plongée de loisir se professionnalise


Les Polynésiens pourront dorénavant se former plus facilement à l'encadrement de la plongée.
Les Polynésiens pourront dorénavant se former plus facilement à l'encadrement de la plongée.
PAPEETE,le 10 NOVEMBRE 2017-
L’Assemblée de la Polynésie française a adoptée à une large majorité hier une loi portant sur l'exercice de la plongée subaquatique de loisir. Cette loi devrait faciliter pour les Polynésiens l'accès à l'encadrement cette activité puisqu'ils sont condamnés aujourd’hui à devoir aller se former en métropole.

Il était temps, après un quart de siècle de silence, le cadre règlementaire qui permet de définir les conditions d’exercice de la plongée de loisir vient enfin d'évoluer ! En effet, les membres Tahoeraa et le RMA ont voté hier en faveur du texte de loi qui permet que l’encadrement de cette activité soit davantage accessible aux Polynésiens, car ils doivent actuellement partir en métropole.

Au vu de l’évolution technique, des technologies, des types de mélanges utilisés pour la plongée et des pratiques, la nécessité de redéfinir un cadre cohérent s’imposait pour la Polynésie française. La plongée de loisir qui, au départ, était bénévole et associative, s’est développée avec un public de militaires, de sportifs entraînés et spécialisés, et s’est largement démocratisée ces 20 dernières années. C’est aujourd’hui une pratique touristique courante, ouverte à tous, commerciale et de loisir, qui accueille donc en majorité un public en moins bonne condition physique, qui ne recherchent ni l’exploit, ni des plongées d’exception, mais simplement le plaisir de pouvoir découvrir les fonds marins polynésiens.

En outre, le Pays souhaite clairement que l’encadrement de cette activité soit bien plus accessible aux Polynésiens, condamnés aujourd’hui à devoir aller se former en métropole. Il s’agit de créer de l’emploi pour la jeunesse, et notamment celle des îles. Par ce nouveau cadre, la Polynésie se dote enfin d'une filière de professionnalisation propre et continue de créer les brevets locaux qui permettent l'encadrement contre rémunération.

DES CONFRONTATIONS PASSIONNEES

Ce texte est porté à la fois par le ministère des Sports, au travers de la Direction de la Jeunesse et des Sports, et par le ministère du Tourisme. Les débats techniques sur les standards de sécurité, d’encadrement, de suivi médical des encadrants, ont occupé une grande partie de l’année, en concertation avec l’ensemble des représentants des professionnels. Des confrontations, passionnées pour le moins, et des échanges de points de vue ont été nombreux entre les professionnels qui ont une approche et parfois même une pratique très différentes de la même activité.
Cette loi s'inscrit dans la stratégie de développement du tourisme, qui comporte un vaste chantier règlementaire engagé cette année autour de plusieurs des textes qui, aujourd'hui, encadrent l'activité touristique (hébergement, transport, distribution…), et qui datent de plus de 20, 25 ou 30 ans. D’autre part, le ministère des Sports et la Direction de la Jeunesse et des Sports ont souhaité cette année créer le métier de guide professionnel polynésien d’activité physique de pleine nature, dont les mentions guide d’activité lagonaire et guide de plongée subaquatique ont été validées en Conseil des ministres en octobre dernier.


ENVIRON 50% DE CROISSANCE POUR LA FILIERE

En moyenne, aujourd'hui, seuls 18% des touristes pratiquent la plongée dans nos eaux, mais ils représentent les 3/4 de la clientèle des 66 centres répartis sur 17 îles. Les 2/3 d’entre eux détiennent des titres internationaux. Cela représente 120 000 plongées par an et 150 emplois en ETP (équivalent temps plein).

En répondant à la demande des principaux opérateurs touristiques, le Pays a l’ambition, d'ici 3 à 5 ans, d'atteindre environ 50% de croissance pour la filière, en toute sécurité pour les visiteurs, et en s’adaptant à la diversité des niveaux d’aptitudes de ces plongeurs occasionnels internationaux.

le Vendredi 10 Novembre 2017 à 09:49 | Lu 4590 fois