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Tourisme : "Nous devons ramer très rapidement pour accrocher la vague de la reprise"


Michel Monvoisin, le président du GIE Tahiti Tourisme, et Paul Sloan, son directeur général
Michel Monvoisin, le président du GIE Tahiti Tourisme, et Paul Sloan, son directeur général
PAPEETE, le 5 décembre 2014 - Paul Sloan, directeur général du GIE Tahiti Tourisme, a répondu à nos questions sur le tourisme nord-américain et la stratégie du GIE pour le développer. Nous l'avons rencontré à l'occasion du Tahiti Travel Exchange qui se déroule en ce moment à Tahiti et qui rassemble les meilleurs agents de voyage américains en charge de vendre la destination Polynésie :

Le marché nord-américain est-il toujours aussi important pour notre tourisme ?

"Oui, la région représente 40% des arrivées de touristes, c'est le premier marché source devant la France. Aujourd'hui nous recevons à Tahiti 10 tours operators et plus de 100 agents de voyage des États-Unis et du Canada, qui sont là pour vivre les îles lors d'un voyage et devenir des "Tahiti Tiare specialists", des agents certifiés et spécialisés dans la vente de notre destination."

Il y a un renouveau dans le tourisme américain, comment l'expliquez-vous ?

"Absolument. Une partie de l'explication se trouve dans l'amélioration de l'économie globale et américaine, (en plus d'une amélioration de la desserte avec la côte Est et le Canada grâce à des partenariats entre ATN et des compagnies américaines, précise Michel Monvoisin,) mais il y a aussi le charme continu de Tahiti en tant que marque."

Quel est notre avantage par rapport à Hawaï, qui est moins chère et américaine ?

"Souvent les gens qui viennent ici cherchent l'authenticité, ici nous recevons en un an le même nombre de visiteurs que Hawaï en une semaine, donc c'est une expérience totalement différente. Des gens qui sont allés plusieurs fois à Hawaï et qui recherchent une expérience polynésienne plus authentique, avec une culture vibrante et moins de touristes, choisissent nos belles îles. Mais ils rechercheraient aussi des projets comme le Mahana Beach. N'oublions pas que tous nos hôtels combinés ici ont une capacité plus faible que le seul MGM Grand de Las Vegas. Donc nous sommes toujours une toute petite destination."

On parle beaucoup du tourisme chinois, mais ils ne représentent qu'une poignée de milliers de touristes chaque année. Faut-il se concentrer sur les États-Unis ?

"Il faut que nous nous concentrions sur tous nos marchés primaires, qui incluent les USA, le Canada, la France, le Japon, l'Australie/Nouvelle-Zélande, les autres marchés européens comme les Royaume-Unis ou l'Italie qui grossissent très vite. Nous avons de nombreux marchés et il ne faut en négliger aucun.

Pour la Chine, comme vous le savez, nous approchons les 4000 visiteurs cette année, et nous travaillons encore sur les derniers détails de l'exception de visa. Mais tous les pays dans le monde chassent le marché chinois, donc nous allons nous attaquer à une toute petite part de celui-ci, qui sont les voyageurs les plus haut de gamme, les plus expérimentés, qui ont l'habitude des autres destinations et qui recherchent la même chose que nos touristes actuels : l'expérience polynésienne authentique."


La nouvelle marque Tahiti Tourisme lancée cette année commence-t-elle à payer ?

"Cette nouvelle marque va devenir mondiale, et en 2015 nous allons lancer une campagne de "branding" internationale, avec une image qui va maintenir celle de ces beaux hôtels que nous avons, mais qui va surtout insister sur quelque chose que nous n'avons jamais vraiment exploité, qui est celle de la culture polynésienne et de la beauté naturelle des îles. Une grande partie de la nouvelle marque va jouer sur ça : la culture et la beauté des îles.

Ce qui explique la crise du tourisme, il y a bien sur eu l'instabilité politique, mais surtout la crise économique mondiale a touché les destinations les plus chères, comme la nôtre, de plein fouet. Mais la reprise est là dans le monde, et nous devons ramer très rapidement pour accrocher cette vague. Toutes les autres destinations, tropicales ou des destinations comme Las Vegas, mettent des sommes que vous n'imaginez même pas dans leurs budget communication car c'est maintenant qu'il y a une demande forte. Il y a tous ces gens qui ont les moyens et qui n'ont pas voyagé depuis plusieurs années."


Rédigé par Jacques Franc de Ferrière le Vendredi 5 Décembre 2014 à 16:18 | Lu 1828 fois