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Les Job Academy rencontrent un franc succès


Tehotu passe un entretien individuel avec Laëtitia pour rédiger son CV et sa lettre de motivation. Il cherche un emploi immédiatement.
Tehotu passe un entretien individuel avec Laëtitia pour rédiger son CV et sa lettre de motivation. Il cherche un emploi immédiatement.
PAPEETE, le 6 septembre 2017 - Proposées et mises en place par le club Face Polynésie, les Job Academy ont été organisées à plusieurs reprises sur le territoire. À Faa'a notamment, avec l'association Honuareanui. Une première session a eu lieu en mars. Devant le succès, l'opération a été reconduite. Une deuxième session est en cours. Elle a commencé il y a une semaine avec 26 candidats, ils sont 48 aujourd'hui.

Naumi Tapi de l'association Hotuareanui à Faa'a suit de près les candidats de la Job Academy. Ce sont "ses jeunes" qu'elle porte, pousse, pique, rappelle et accompagne pour qu'ils trouvent leur place dans le monde du travail. "À Faa'a, entre le magasin Nuutania et Hervé Matériaux, j'ai 368 personnes sans emploi", regrette-t-elle. "Pourtant je sais qu'ils sont capables de beaucoup de choses, je les vois, je les connais."

Pour eux, elle donne du temps et s'engage. Elle tient compte des erreurs passées pour avancer. "Hier ça n'allait pas parce qu'on n'a pas fait de suivi. On tenait pas dans le temps. On change." Elle a saisi l'opportunité de la Job Academy dont la deuxième session vient de s'ouvrir à Faa'a.

Réunions et entretiens

Le concept de la Job Academy est simple : des candidats volontaires assistent à des réunions collectives puis sont reçus en entretien individuel. "C'est un outil de la fondation métropolitaine que nous avons complètement adapté à la Polynésie", explique olivier Pôté, le directeur du club Face. "Cela dure entre deux et quatre mois en fonction des besoins identifiés, on n'est surtout pas dans le one shot." Naumi Tapi sourit.

Le club Face, né en octobre 2016, réunit les plus grosses entreprises de Polynésie qui veulent participer au retour à l'emploi des jeunes et des exclus. Il existe déjà une soixantaine de clubs Face dans le monde. En Polynésie, le club compte une trentaine de membres adhérents, les entreprises, auxquels s'ajoutent des membres de droit, les institutions et des membres d'honneur comme le Séfi ou le CFPA. "Ce chiffre augmente à chaque conseil d'administration qui est trimestriel", précise au passage Olivier Pôté. "On gagne trois ou quatre membres adhérents des membres d'honneur. Par exemple, l'AFD ou l'association des sports adaptés et handisports nous rejoignent bientôt."

80% de réussit à la première session


Une première session de Job Academy a été organisée à Faa'a en mars dernier. Vingt candidats s'étaient présentés. Ils sont seize à l'issue de l'opération à avoir pris le chemin de la professionnalisation. "On en a au RSMA, en formation, certains ont trouvé un CDD, un CDI un SEI…", rapporte Naumi Tapi visiblement grisée par les résultats de sa première promotion.

"Une autre session s'est faite dans le quartier de Timiona à Pirae dans la vallée de Tiotoro, une autre se prépare à Hitimahana et à Faa'a nous avons lancé la deuxième session le 28 août", explique Laëtitia Gras du club Face entre deux entretiens individuels.

Les entretiens collectifs consistent notamment en des rencontres avec les parrains de promotion, des chefs d'entreprises adhérents du club Face. Lors des premières sessions, treize collaborateurs des entreprises adhérents ont été sollicitées.

Les entretiens individuels permettent d'évaluer le parcours scolaire et professionnel des candidats pour connaître les besoins, détecter la motivation, puis il faut chercher des formations ou des annonces. "Si la personne est employable tout de suite on fait le CV et la lettre de motivation, on peut même organiser des simulations d'entretien d'embauche." En fin de session, les candidats sont récompensés par un certificat de formation et participent à la visite d'une entreprise.

"À la maison on est douze (…) "

Tehotu, 24 ans, habitant de Faa'a, à la recherche d'un emploi. "Je viens de terminer au RSMA. Ce qui m'a énormément apporté car j'ai pu passer des diplômes gratuitement que je n'aurais jamais pu me payer ailleurs. J'ai entendu parler de la Job Academy par ma cousine, la semaine dernière. Je suis venu tout de suite car je suis à la recherche d'un emploi. À la maison on est douze, mon père vient de perdre son boulot, il ne reste qu'une seule personne au RSMA. Laëtitia m'a proposé une formation, mais je ne peux pas attendre. J'ai fait mon CV et ma lettre de motivation avec elle, ça m'a bien aidé. L'association Hotuareanui va faire les photocopies et je vais les déposer. Je cherche comme étalagiste dans les magasins de Faa'a. Je ne peux pas aller plus loin, je n'ai qu'un vélo, je suis en train de passer mon permis mais je ne l'ai pas encore."

Rédigé par Delphine Barrais le Mercredi 6 Septembre 2017 à 10:53 | Lu 2575 fois