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Un homme relaxé à Papeete pour outrage à Emmanuel Macron


Tahiti, le 26 juillet 2021 – Un homme de 44 ans souhaitait accueillir Emmanuel Macron à Tahiti avec une banderole aux propos virulents. Les gendarmes l’avaient remarqué car il insultait publiquement le président de la République devant l’aéroport. Placé en garde à vue, il était jugé en comparution immédiate à Papeete lundi après-midi.
 
L’homme de 44 ans, domicilié sur l’île de Raiatea, avait dressé une pancarte avec des propos virulents devant l’aéroport de Tahiti-Faa’a et copieusement et publiquement insulté le président de la République. C’est aux alentours de 14 heures, bien avant l’atterrissage d’Emmanuel Macron, que les gendarmes du dispositif de surveillance du convoi officiel remarquent cet individu au comportement agressif, différent des autres manifestants. Il hurle en direction des militaires.

Le major est dépêché sur place. L’homme fuit et se réfugie sur le terrain privé où se trouvent les membres et les soutiens du Tavini Huira’atira et de l’association 193. Ces derniers font comprendre aux gendarmes qu’il ne fait pas partie des leurs. Il se rendra de lui-même à la brigade et sera placé en garde à vue dans l’après-midi, sans même voir passer le cortège présidentiel.
 
Appel du parquet
 
« J’essaie d’éveiller les consciences. Pour certains des propos que j’ai tenu, il y avait l’objectif de dénoncer ce ‘vaccin expérimental’ que l’on fait tester sur des humains plutôt que sur des rats », se justifie devant la barre du tribunal de Papeete cet antivaccin qui avait participé à la manifestation le samedi matin. Né en métropole, cela fait maintenant dix ans qu’il vit en Polynésie. Exerçant comme skipper, il est diplômé d’un DEUG d’Histoire. Le président le confronte à ses déclarations : « Pensez-vous que beaucoup de personnes auraient utilisé les mots que vous avez employé ? Vous êtes historien de formation et vous parlez tout de même de fascisme pour qualifier le président de la République…»

Le procureur renchérit : « Vous devriez le savoir car vous résidez ici depuis longtemps mais en Polynésie, il est dans la culture de ne pas salir la représentation de l’autorité publique. Il n’y a pas non plus le souhait de ternir l’image de la France. » Huit mois de prison dont quatre avec sursis, et le prononcé d’un mandat de dépôt sont requis à l’encontre du manifestant, avec l’interdiction définitive d’exercer dans la fonction publique et la privation de ses droits civils et civiques pour une durée de trois ans.

« Il a utilisé sa liberté d’expression à mauvais escient, et a tenu des propos bien maladroits. Mais il ne faut pas verser dans l’excès vis-à-vis de la situation et de l’intension même », déclare quant à elle l’avocate de la défense, qui plaide pour la réalisation d’un travail d’intérêt général (T.I.G.).

Le manifestant sera finalement relaxé par le tribunal pour l’ensemble des faits reprochés, au motif « qu’aucun élément du dossier ne permettait de prouver que les propos étaient directement adressés au Président de la République », dans l’exercice de ses fonctions. Le parquet a confirmé à Tahiti Infos avoir interjeté appel de la décision dans la journée.

 

Rédigé par Valentin Guelet le Lundi 26 Juillet 2021 à 18:38 | Lu 8384 fois