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Les bébés prématurés ont besoin de vos dons


"Pendant les deux premières semaines, le moral des parents est en dents de scie. Mais pour que bébé soit bien, il faut que maman soit bien", souligne Noélani. Photo d'illustration AFP
"Pendant les deux premières semaines, le moral des parents est en dents de scie. Mais pour que bébé soit bien, il faut que maman soit bien", souligne Noélani. Photo d'illustration AFP
PAPEETE, le 28 décembre 2017. Depuis plus d'un an, l'association Les Prémas de Polynésie soutient moralement et matériellement les parents d'enfants prématurés. L'association a lancé cette semaine un appel aux dons pour des petits triplés. Poussettes, matelas à langer, lait, eau… seront les bienvenus.


13 bébés nés prématurément ont passé Noël dans le service néonatalogie de l'hôpital du Taaone. Les fils pour les nourrir ou leur prodiguer des médicaments paraissent immenses à côté d'eux. Il y a près de 5 ans, c'est le fils de Noelani Taea qui était né un peu trop tôt. A la naissance, il faisait 1.29 kilo. Aujourd'hui, c'est un garçon plein d'énergie. "On n'imagine pas à quel point, les enfants nés prématurément sont forts", souligne-t-elle.

En 2016, elle a fondé l'association Les Prémas de Polynésie avec Hina Lau, aussi maman d'un petit garçon prématuré. Le but : venir en aide aux parents d'enfants prématurés. "Deux fois par mois, le samedi matin, nous organisons un café-préma", explique Noélani. "C'est un moment de dialogue et d'écoute. Les parents d'enfants prématurés osent nous dire des choses qu'ils ne peuvent pas évoquer avec les professionnels de santé ou leurs proches." Les deux mamans ont suivi une formation organisée par l'association SOS Préma France.

Noélani se souvient du "choc" et de la "culpabilité" après la naissance de son fils. "C'était un choc car on n'est pas préparée à mettre au monde un enfant aussi tôt. J'avais l'impression d'une grossesse inachevée. En tant que maman, on passe ensuite par une grande phase de culpabilité. On se reproche de ne pas s'être assez reposée…"

Une aide matérielle
L'association Les Prémas de Polynésie apporte aussi une aide matérielle aux familles et récolte les dons de tables à langer, chaises hautes, et de habits. "Les vêtements de prématurés coûtent très cher ici. Quand ils sont dans le service néonatalogie, les bébés sont pris en charge par le service. Mais quand ils sortent, ils sont encore tout petits : ils font parfois seulement 2 kilos."

Cette semaine, l'association a fait un appel aux dons pour des triplés qui sont nés il y a quelques semaines. La famille, originaire des îles Sous-le-Vent, a besoin d'une poussette double et une poussette triple mais aussi de chaises hautes, matelas à langer, couches, lait et bouteilles d'eau.

L'association aide également beaucoup les familles venant des îles. Certaines mamans arrivent en évasan. Transportées rapidement, elles n'ont parfois pas eu le temps de prendre des vêtements pour elles ou leurs bébés. Noélani et Hina leur fournissent donc le nécessaire.

Ce samedi, l'association fêtera Noël dans le service de néonatalogie. "Une prémabox" sera offerte aux parents de bébés prématurés. Dedans : des compresses, du sérum physiologique, des crèmes... L'association a consulté un pédiatre pour mettre tout le matériel nécessaire pour les soins d'un bébé né prématuré à la sortie de la maternité. Cette "prémabox" sera ensuite offerte aux parents d'enfants prématurés dans le besoin.

L'association Kiwanis a aidé les Prémas de Polynésie à confectionner cette box. L'Ordre de Malte les aides aussi en fournissant des petits draps, des couvertures et des gigoteuses et leur permet d'entreposer des dons dans leur local.
Avoir un enfant prématuré, c’est aussi vivre la déchirure de laisser son enfant dans le service de néonatalogie. Les mamans doivent quitter le service entre trois jours à une semaine après la naissance. Les mamans des îles sont hébergées à l'hôpital tant que leur enfant reste au service néonatalogie mais elles se retrouvent seules, loin de leurs familles. "Elles font face à beaucoup de difficultés. Pendant les deux premières semaines, le moral des parents est en dents de scie. Mais pour que bébé soit bien, il faut que maman soit bien. Les bébés sont de vraies éponges et ressentent les émotions de leur maman lors du peau à peau". Par leurs visites, Noélani et Hina aident ces mamans dans le premier combat que mènent leurs enfants.


L'association recherche des partenaires pour l'aider à fournir des dons aux parents d'enfants prématurés. Si vous souhaitez apporter des dons, vous pouvez contacter Noélani au 89 60 62 51 ou envoyer un message sur la page Facebook Les Prémas de Polynésie.

Rédigé par Mélanie Thomas le Jeudi 28 Décembre 2017 à 10:28 | Lu 12579 fois