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Yvelines: dix ans de prison pour un ex-policier qui a tué sa compagne d'une balle dans la tête


Versailles, France | AFP | jeudi 31/05/2018 - Il plaidait l'accident: un ancien policier a été condamné jeudi à dix ans de prison pour avoir tué sa compagne, qu'il assure avoir abattue involontairement d'une balle dans la tête en la menaçant "par jeu" avec son arme de service.

La cour d'assises des Yvelines ne l'a pas condamné pour meurtre, crime pour lequel il était poursuivi et encourait la perpétuité, mais pour violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner.
L'avocat général avait requis une peine de 12 à 15 ans de prison contre quelqu'un qui "a tout à fait le profil de celui qui tue dans le cadre d'un crime passionnel".
L'accusé, aujourd'hui âgé de 28 ans et qui comparaissait libre, a toujours invoqué un "jeu" pour effrayer sa compagne, âgée de 22 ans à l'époque. "C'était accidentel", a-t-il justifié.
Ce soir d'octobre 2011, alors qu'il avait retiré le chargeur du pistolet, une balle chambrée, c'est-à-dire engagée dans le canon, était partie lorsqu'il avait appuyé sur la détente.
"Ça paraît improbable mais c'est ce qu'il s'est passé. J'étais convaincu qu'il n'y avait pas de cartouche chambrée", a-t-il assuré.
Plusieurs témoignages sont toutefois venus affirmer que le couple allait mal. Sa petite amie s'était confiée à des proches sur son souhait de quitter l'accusé, "jaloux et possessif".
Les jours précédant le drame, elle avait échangé des dizaines de SMS avec un ancien flirt qu'elle envisageait de rejoindre à Lyon.
Mais pour l'avocat de la défense, Me Jean-Yves Liénard, "il n'y a pas un seul élément qui vienne dire que l'accusé savait" que sa compagne allait le quitter. "Aucun des nombreux SMS (qu'elle a envoyés) ne vient dire +je l'ai prévenu+", a-t-il souligné.
Décrit par l'expert psychiatre comme "immature", "inhibé" et à la "personnalité infantile", il a toujours nié être au courant des intentions de sa compagne, même si deux mois avant les faits il avait surpris une conversation Facebook dans laquelle elle évoquait son mal-être et l'existence d'un rival.
L'accusation a également insisté sur le profil "méticuleux, maniaque" de l'accusé, qui a pourtant alors "accumulé les négligences".
A l'école de police, il a toujours reçu la note maximale dans le volet sécurité des évaluations au tir. Le soir des faits, "il y a non-respect de cinq règles de sécurité sur six", a rappelé l'avocat général.
Me Liénard avait appelé les jurés à condamner son client pour "homicide involontaire", soit cinq ans maximum.

le Vendredi 1 Juin 2018 à 04:14 | Lu 525 fois