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Virus : l'inquiétude monte au Japon et en Corée du Sud, optimisme en Chine


Pékin, Chine | AFP | jeudi 20/02/2020 - La Chine s'est félicitée jeudi d'une baisse spectaculaire du nombre des nouvelles contaminations par le coronavirus, mais l'inquiétude monte au Japon, avec la mort de deux ex-croisiéristes, et en Corée du Sud, avec un premier mort et un cas de transmission massive.

La commission nationale (ministère) de la Santé a fait état de 114 décès supplémentaires en Chine en 24 heures, ce qui porte à 2.118 le nombre total des morts au niveau national (hors Hong Kong et Macao).
Mais elle a surtout annoncé un nombre quotidien de nouvelles contaminations au plus bas en près d'un mois : 673 - ou même seulement 394, en tenant compte d'un ajustement effectué par les autorités de la province du Hubei (centre), le berceau de l'épidémie.
Au total, plus de 74.500 personnes ont été contaminées en Chine depuis l'apparition du nouveau coronavirus en décembre. Ailleurs dans le monde, l'épidémie a fait 11 morts au total et la contamination touche quelque 25 pays, dont l'Iran qui a annoncé deux morts - les premières enregistrées au Moyen-Orient.
Au Japon, un homme et une femme octogénaires qui étaient en croisière à bord du Diamond Princess ont perdu la vie. Ce sont les premiers décès constatés parmi les porteurs confirmés du virus sur ce navire, au nombre de 634 après l'annonce jeudi soir de 13 nouveaux cas par le ministère japonais de la Santé.
 

- "Enormes progrès" -

 
En Corée du Sud voisine, où le nombre total des personnes contaminées a grimpé à 104, un sexagénaire est mort mercredi dans la province de Gyeongsang du Nord (sud-est). 
Dans la seule ville de Daegu, 39 personnes sont victimes d'une contamination massive, ont annoncé jeudi les autorités locales.
Ces cas sont liés à une femme de 61 ans membre de la secte chrétienne Shincheonji (ou "Temple du Tabernacle du témoignage"). Sans se savoir malade, elle aurait contaminé à elle seule 38 personnes, dont 37 croyants, en assistant à des offices religieux.
Le maire de cette ville de plus de deux millions d'habitants a appelé la population à rester chez elle.
En Chine, les autorités estiment que les mesures prises pour limiter les déplacements, notamment la mise en quarantaine de plus de 50 millions de personnes dans le Hubei, commencent à payer.
"Les mesures énergiques de la Chine ont permis de contenir la propagation du virus dans le pays et dans d'autres parties du monde", s'est félicité le ministre des Affaires étrangères, Wang Yi, citant les nouveaux chiffres, à l'occasion d'une rencontre avec des homologues d'Asie du sud-est.
Le nombre des nouveaux cas en Chine chute depuis quatre jours consécutifs. Et plus de 16.000 ex-malades y sont désormais rétablis, selon les chiffres officiels. 
Si l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a souligné mercredi qu'il était "encore trop tôt" pour parler d'endiguement du virus, elle a relevé les "énormes progrès" effectués dans la gestion de l'épidémie.
 

- Avion français -

 
Une conséquence des mesures prises par plusieurs villes chinoises, qui obligent leurs habitants à demeurer chez eux. La plupart des Chinois restent de toute façon cloîtrés à leur domicile par peur de la contagion.
Le Hubei et son chef-lieu Wuhan (11 millions d'habitants) font l'objet depuis fin janvier de réglementations encore plus draconiennes : toute entrée ou sortie est interdite - à l'exception des produits de première nécessité.
Une situation qui a poussé de nombreux pays à évacuer leurs ressortissants. 
Un nouvel avion affrété par la France a décollé mercredi soir de Paris pour Wuhan, d'où il devrait rapatrier une trentaine de Français supplémentaires (qui seront placés en quarantaine en Normandie) ainsi que des Européens. 
L'appareil achemine 17 tonnes de matériel (combinaisons médicales de protection, masques, gants et produits désinfectants) destinées au personnel soignant.
 

- Inquiétudes au Japon -

 
Mais si Pékin se montre optimiste quant à l'endiguement de l'épidémie, le Japon fait face à des critiques croissantes à propos de la quarantaine imposée au Diamond Princess, cet immense paquebot amarré à Yokohama théâtre de la plus grande concentration de personnes contaminées hors de Chine.  
Mercredi, 443 personnes ont pu débarquer après avoir été testées négatives et avoir subi une quarantaine de 14 jours. 
D'autres passagers ont quitté le navire jeudi, prenant place dans des cars jaunes à destination de gares et d'aéroports.
Mais certains au Japon s'inquiètent de voir ces anciens croisiéristes éparpillés dans la nature. 
Le ministère japonais de la Santé s'est voulu rassurant, soulignant avoir procédé avec des experts à des "consultations sur la manière adéquate de contrôler l'infection à bord du navire".

le Jeudi 20 Février 2020 à 05:43 | Lu 895 fois