Résident de Mahaena, le couple affectionne la baie de Anapu, réputée pour la pêche aux īna’a (Crédit : Anne-Charlotte Lehartel).
Tahiti, le 11 octobre 2025 – Viriamu Tinorua a “baigné dans la pêche” depuis l’enfance à Mahaena, tandis que Vanessa Niuaiti, originaire de Faa’a, a “appris à aimer petit à petit”. Le couple de trentenaires vit au rythme des saisons, misant actuellement sur les īna’a qui arrivent par vagues sur la côte est. Fiers de perpétuer la tradition familiale, ils assurent tout eux-mêmes de la pêche jusqu’à la vente, exprimant une forme de liberté malgré les difficultés du métier.
Ils sont de retour, exposés en bord de route ou livrés à grands coups de klaxon dans les quartiers. Les īna’a, ces minuscules poissons qui sont en fait des alevins de gobiidés, constituent une source de revenus parmi d’autres pour les pêcheurs. Résidents de Mahaena, Viriamu Tinorua, 39 ans, et sa compagne, Vanessa Niuaiti, 36 ans, guettent les bancs depuis le mois de juillet sur la côte est, de Tiarei à Tautira, en passant par Faaone. Leur 4x4 est facilement reconnaissable avec des glacières, des filets et des épuisettes. Autre outil indispensable : un téléphone portable pour rester en contact avec les autres pêcheurs.
Il faut dire que Viriamu Tinorua est issu d’une famille de spécialistes. “J’ai baigné dans la pêche aux īna’a depuis petit. J’ai commencé vers 8 ans avec mon oncle et mes parents. J’ai quitté le collège pour les aider. J’ai été agent de sécurité pendant dix ans, puis j’ai arrêté pour retourner dans la pêche. Je pense que le lien avec la nature et ma famille me manquait”, confie-t-il. Ce détour par le salariat lui a tout de même permis de rencontrer la femme de sa vie en 2009, tandis qu’elle était étudiante à l’université. Un double coup de foudre pour Vanessa Niuaiti, qui a embrassé l’homme et progressivement sa passion pour en faire à son tour son métier. Ce n’était pourtant pas gagné d’avance pour la jeune femme : “À la base, je n’aime pas la pêche ! Je viens de la ville, donc je ne connaissais pas vraiment la vie à la Presqu’île. J’ai appris à aimer petit à petit, et maintenant c’est une activité que j’adore, surtout la pêche aux īna’a”.
Ils sont de retour, exposés en bord de route ou livrés à grands coups de klaxon dans les quartiers. Les īna’a, ces minuscules poissons qui sont en fait des alevins de gobiidés, constituent une source de revenus parmi d’autres pour les pêcheurs. Résidents de Mahaena, Viriamu Tinorua, 39 ans, et sa compagne, Vanessa Niuaiti, 36 ans, guettent les bancs depuis le mois de juillet sur la côte est, de Tiarei à Tautira, en passant par Faaone. Leur 4x4 est facilement reconnaissable avec des glacières, des filets et des épuisettes. Autre outil indispensable : un téléphone portable pour rester en contact avec les autres pêcheurs.
Il faut dire que Viriamu Tinorua est issu d’une famille de spécialistes. “J’ai baigné dans la pêche aux īna’a depuis petit. J’ai commencé vers 8 ans avec mon oncle et mes parents. J’ai quitté le collège pour les aider. J’ai été agent de sécurité pendant dix ans, puis j’ai arrêté pour retourner dans la pêche. Je pense que le lien avec la nature et ma famille me manquait”, confie-t-il. Ce détour par le salariat lui a tout de même permis de rencontrer la femme de sa vie en 2009, tandis qu’elle était étudiante à l’université. Un double coup de foudre pour Vanessa Niuaiti, qui a embrassé l’homme et progressivement sa passion pour en faire à son tour son métier. Ce n’était pourtant pas gagné d’avance pour la jeune femme : “À la base, je n’aime pas la pêche ! Je viens de la ville, donc je ne connaissais pas vraiment la vie à la Presqu’île. J’ai appris à aimer petit à petit, et maintenant c’est une activité que j’adore, surtout la pêche aux īna’a”.
La pêche à deux
Depuis environ sept ans, le couple vit au rythme des saisons, alternant entre diverses ressources comme les ature et les oursins, et la pêche lagonaire en général. Ces derniers mois ont tourné autour des īna’a, à raison d’une à deux sessions par semaine en moyenne. Si certaines parties de pêche sont collectives, ils ont aussi l’habitude d’être à deux. “On pose le filet et je plonge avec mon masque pour voir où est le banc. On les rassemble dans une zone moins profonde, puis on filtre les pehu et les grains de sable pour que ce soit bien propre”, explique Viriamu Tinorua. Idéalement, les alevins doivent être roses ou translucides. Ce n’était pas le cas ce vendredi à la pointe Anapu de Mahaena, malgré la présence d’oiseaux. “Ils sont peu nombreux et noirs à cause du sable. Ce n’est pas ce que recherchent les clients, donc on préfère les laisser pour la reproduction et les prochaines fois”, remarque Vanessa Niuaiti.
Quand la nature le permet, le couple pêche le matin pour vendre les īna’a “bien frais” l’après-midi à Taravao, à Punaauia ou à Faa’a. Le paquet, qui équivaut à deux bols, est vendu 1.000 francs. “On n’a pas vraiment de souci pour écouler : les gens en raffolent ! On en consomme aussi nous-mêmes en beignets, c’est le grand classique”, s’amusent les deux amoureux.
“Une grande liberté”
Viriamu Tinorua et Vanessa Niuaiti apprécient ce rythme de vie. “C’est une grande liberté, mais ça ne veut pas dire qu’on ne travaille pas et que tout est facile. On a aussi la chance de passer beaucoup de temps ensemble : on se soutient mutuellement”, souligne-t-elle. Après plusieurs années à faire la navette “à des heures impossibles”, son conjoint est dans le même état d’esprit : “On a la chance de pouvoir travailler chez nous. Avec la pêche, on n’est jamais sûr de ce qu’on va avoir et c’est du travail jusqu’à la vente, mais je suis heureux de continuer à faire comme mes ancêtres. Si on ne perpétue pas ces pratiques, ça va se perdre. D’ailleurs, on voit de moins en moins de jeunes s’y intéresser”. En tant que croyants, ils ne dérogent pas à une autre tradition : une prière avant et après chaque pêche.





































