Tahiti, le 8 mai 2025 - L’ambassadrice de France pour le Pacifique, Véronique Roger-Lacan, est en Polynésie pour dix jours afin de travailler sur la mise en œuvre du Fonds Pacifique visant à l’intégration des collectivités française dans leur environnement régional. Elle aborde aussi avec Tahiti Infos la prochaine réunion du C24 de l’ONU, la position de l’État sur le sujet de la décolonisation et les tentatives d’ingérence de l’Azerbaïdjan. Interview.
Madame l’ambassadrice, vous êtes en Polynésie pour dix jours. Quel est le but de cette mission ?
“Nous sommes présents pour le Comité directeur du Fonds Pacifique. C’est un fonds créé en 1985 qui varie entre 2,5 à 3 millions d’euros [ 3 à 3,6 milliards de francs, NDLR] chaque année et qui vise à l’intégration des collectivités française du Pacifique dans leur environnement régional. Il est présidé par la Polynésie depuis deux ans et nous sommes en train de mener le dernier comité directeur sous la présidence de Moetai Brotherson.”
Que permettent de financer ces fonds ?
"Cela finance des projets de coopération régionale qui incluent au minimum une collectivité et un État indépendant du Pacifique sur trois thématiques : le développement durable, la sécurité et la culture. On essaie surtout d’avoir de grands projets structurants afin d’éviter tout saupoudrage des subventions ou logique d’abonnement à l’aide qui, de ce fait, ne rend pas compte de la vraie image de la contribution de ce fonds à l’intégration régionale, ce qui est pourtant le véritable enjeu. Le président de la République, Emmanuel Macron, est allé en Nouvelle-Calédonie, en Polynésie française, en Papouasie Nouvelle-Guinée, au Vanuatu pour renforcer aussi la présence diplomatique de la France dans le Pacifique avec comme objectif le renforcement de la coopération régionale. De fait, mon poste, qui a toujours été basé à Paris, a été déplacé dans le Pacifique. Ainsi, on a plus d’impacts, même si le Pacifique est très vaste et que les connexions aériennes ne sont pas toujours faciles. On a visité ici des institutions qui bénéficie du Fonds Pacifique, comme l’Institut Malardé. Ils ont un potentiel d’intégration régionale énorme à partir d’une excellence de la Polynésie française. C’est ce que nous voulons mettre en valeur. C’est aussi ce que fait le président Moetai Brotherson lorsqu’il se déplace à l’étranger. Il essaye d’établir des coopérations entre la Polynésie et l’étranger pour faire valoir l’excellence du Fenua. C’est ce que souhaite le président Macron. Il l’a dit à Tahiti : ‘Nous souhaitons faire des collectivités françaises du Pacifique des puissances régionales et des instruments de rayonnement de la France’.
Jusqu’à présent, ce rayonnement de la France, il est surtout symbolisé par la présence militaire et la fonction d’Alpaci du commandement supérieur des Forces armées…
“C’est possible, mais c’est vrai que les armées ont une vraie mission de rayonnement régional et aussi une mission très claire d’assistance dans la surveillance des pêches, la lutte contre les trafics et les évacuations sanitaires. Cela se fait au service de la population de la Polynésie mais aussi au service de la population régionale. Ce n’est pas pour autant une ‘militarisation du Pacifique’ par la France. C’est surtout le symbole d’une coopération transversale entre le haut-commissariat, les armées et le pôle diplomatique qui s’est renforcé dans la région.”
Diplomatiquement, est-ce que l’État, avec les troubles en Nouvelle-Calédonie, et la présence d’un gouvernement indépendantiste en Polynésie, pourrait avoir peur de voir le Pacifique lui échapper ?
“Non, parce que la présence du haut-commissariat, des forces armées et du corps diplomatique, en plus de tous nos contacts avec les pays du Pacifique, est appréciée. Elle est fondée sur la stratégie Indo-Pacifique, sur des partenariats de souveraineté, c’est-à-dire qu’on est là pour aider chaque territoire à préserver son autonomie, pour les collectivités françaises, et chaque Etat indépendant à préserver ses choix stratégiques propres. Nous œuvrons en dehors de toute appartenance à un groupe, ou à un autre, Chine ou Etats-Unis par exemple. Les États-Unis savent que nous sommes des alliés, mais nous ne sommes pas forcément alignés. Nous ne sommes ni contre, ni avec la Chine. Tout n’est pas binaire, mais notre dialogue est sans concessions. La liberté de circuler dans le Pacifique doit être garantie, tout comme le respect des règles de droit, la liberté de chaque État de choisir ses alliances ou ses partenaires. Nous travaillons avec tout le monde, ce qui correspond bien à l’esprit ‘Friend to everyone, enemy to none’. C’est au bénéfice du Pacifique.”
Le Pacifique est une sorte de nouvel Eldorado pour les puissances internationales. La Polynésie va devenir un hub pour la fibre, il y a les spéculations sur les terres rares, la pêche. Ce sont des sujets sur lesquels vous êtes vigilante ?
“Nous avons le souhait de contribuer à préserver tous les atouts du Pacifique dans le cadre de la stratégie 2050 du Forum des îles du Pacifique. Il faut préserver l’ intégrité de chaque Etat et collectivité, de leurs ressources et les protéger contre la montée des eaux, l’érosion côtière. Nous contribuons aussi à la promotion et la protection de la culture océanienne. Nous déposerons en octobre prochain dans ce cadre un projet soutien à la création audiovisuelle océanienne. Il s’agira de créer un fonds fiduciaire hébergé à la communauté du Pacifique qui permettra le développement d’une filière audiovisuelle océanienne et le soutien d’initiatives audiovisuelles. Des documentaires, de la fiction, et de la promotion de l’emploi local pour les réaliser.”
Vous serez au séminaire régional pour le Pacifique du C24 (commission spéciale des Pays non autonomes de l’ONU), fin mai ?
“Oui [longue pause]. C’est assez antagoniste comme ambiance. Le Comité des 24 doit se focaliser sur les territoires non autonomes. Or la Polynésie n’est pas un territoire administré. Elle a toutes les compétences pour gérer sa vie, sa population, son territoire. Le C24 a une terminologie des années 70 qui ne correspond pas du tout à la réalité du terrain et aux évolutions statutaires. Cette autonomie, on aurait pu l’appeler autrement. La Polynésie française bénéficie d’une large autonomie au sein de la République et les forces armées qui sont ici, elles agissent au bénéfice total des populations locales. La ZEE est protégée par les forces armées françaises. L’État est au service de la collectivité.”
L’État sera ouvert au dialogue, mais dans une certaine mesure.
“Oui. L’État ne reconnait pas la compétence du C24 sur la Polynésie. Il y a une évolution. Avant, l’État pratiquait la politique de la chaise vide mais notre position a évolué au gré de la réalité électorale polynésienne. Là, on accepte le dialogue avec le président Brotherson au sein du C24, mais nous considérons que cette autonomie, elle existe. De plus, la demande au sein du C24 d’un calendrier pour arriver à un référendum d’autodétermination ne correspond pas à la volonté démocratique des Polynésiens. Bien entendu, cela constitue un point de divergence avec notamment le président de l’assemblée de Polynésie française, Tony Géros, mais nos relations restent très cordiales. Nous préférons agir sur les sujets qui nous rassemblent. L’avenir institutionnel du Pays revient au peuple, autant qu’ aux élus. La constitution française reconnait le droit inaliénable à l’autodétermination, mais ce n’est pas la volonté actuelle de la population. L’expression « peuple premier » ne correspond à aucune réalité institutionnelle et juridique définie par l’organisation des Nations Unies où on légifère plutôt, pour ces situations, sur la base du concept de « peuples autochtones ». Tout en rappelant que le droit à l’autodétermination est défini dans les résolutions pertinentes de l’assemblée générale des Nations Unies, comme un choix entre quatre options, soit l’intégration dans un Etat déjà indépendant, soit l’Etat-association, soit l’indépendance, soit toute autre solution négociée."
En tant qu’Ambassadrice française pour le Pacifique, comment réagissez-vous au tir chinois qui s’est échoué non loin de la ZEE polynésienne, et l’action de l’Azerbaïdjan ? “Le tir chinois était régulé dans le cadre d’enceintes dédiées . Le tir respectait un certain nombre de normes. Bien sûr, politiquement et en termes de perception, cela a été très choquant et inacceptable. La France et d’autres puissances ont signifié à la Chine que cela était perçu comme une agression par les Etats et collectivités du Pacifique. Ce qui créée tout autant d’inquiétudes est l’action navale de la Chine dans le Pacifique comme par exemple le passage récent de son groupe naval au sud de la Tasmanie ou de la pêche illégale au détriment de la biodiversité de l’Océan. Nous maintenons en toute hypothèse un dialogue sans concessions lorsque cela s’impose. Il s’agit en toute circonstance de faire respecter le droit international. Ensuite, l’impact de l’action de l’Azerbaïdjan dans le Pacifique paraît moindre. L’action menée est une action de désinformation et d’influence nocive. Je suis allée en Azerbaïdjan lorsque j’étais ambassadrice de France auprès de l’OSCE [Organisation pour la Sécurité et la Coopération en Europe] et j’ai rencontré beaucoup de journalistes azerbaidjanais qui avaient passé de nombreuses années en prison pour avoir dénoncé le système de corruption là-bas. L’Azerbaïdjan est un régime qui ne peut pas être un modèle et qui ne peut donner de leçons à aucun autre État. La France est un État démocratique qui donne le droit à tout Polynésien ou Calédonien d’être élu. Et si les indépendantistes veulent être élus à l’Assemblée nationale ou au Sénat, ils le peuvent. Un sénateur calédonien sur deux est indépendantiste, un député calédonien sur deux est indépendantiste. Et la Polynésie française a aussi compté trois députés indépendantistes. Avec la législature actuelle l’équilibre a changé. C’est le jeu démocratique. J’admire la tribune de Tematai Le Gayic sur le sujet et je le remercie pour cette argumentation brillante sur le fait que le combat indépendantiste ne doit pas être perverti par le recours à un État dont le record en matière de Droits de l’homme et de liberté de la presse et d’opinion le place au bas de la liste.”
Madame l’ambassadrice, vous êtes en Polynésie pour dix jours. Quel est le but de cette mission ?
“Nous sommes présents pour le Comité directeur du Fonds Pacifique. C’est un fonds créé en 1985 qui varie entre 2,5 à 3 millions d’euros [ 3 à 3,6 milliards de francs, NDLR] chaque année et qui vise à l’intégration des collectivités française du Pacifique dans leur environnement régional. Il est présidé par la Polynésie depuis deux ans et nous sommes en train de mener le dernier comité directeur sous la présidence de Moetai Brotherson.”
Que permettent de financer ces fonds ?
"Cela finance des projets de coopération régionale qui incluent au minimum une collectivité et un État indépendant du Pacifique sur trois thématiques : le développement durable, la sécurité et la culture. On essaie surtout d’avoir de grands projets structurants afin d’éviter tout saupoudrage des subventions ou logique d’abonnement à l’aide qui, de ce fait, ne rend pas compte de la vraie image de la contribution de ce fonds à l’intégration régionale, ce qui est pourtant le véritable enjeu. Le président de la République, Emmanuel Macron, est allé en Nouvelle-Calédonie, en Polynésie française, en Papouasie Nouvelle-Guinée, au Vanuatu pour renforcer aussi la présence diplomatique de la France dans le Pacifique avec comme objectif le renforcement de la coopération régionale. De fait, mon poste, qui a toujours été basé à Paris, a été déplacé dans le Pacifique. Ainsi, on a plus d’impacts, même si le Pacifique est très vaste et que les connexions aériennes ne sont pas toujours faciles. On a visité ici des institutions qui bénéficie du Fonds Pacifique, comme l’Institut Malardé. Ils ont un potentiel d’intégration régionale énorme à partir d’une excellence de la Polynésie française. C’est ce que nous voulons mettre en valeur. C’est aussi ce que fait le président Moetai Brotherson lorsqu’il se déplace à l’étranger. Il essaye d’établir des coopérations entre la Polynésie et l’étranger pour faire valoir l’excellence du Fenua. C’est ce que souhaite le président Macron. Il l’a dit à Tahiti : ‘Nous souhaitons faire des collectivités françaises du Pacifique des puissances régionales et des instruments de rayonnement de la France’.
Jusqu’à présent, ce rayonnement de la France, il est surtout symbolisé par la présence militaire et la fonction d’Alpaci du commandement supérieur des Forces armées…
“C’est possible, mais c’est vrai que les armées ont une vraie mission de rayonnement régional et aussi une mission très claire d’assistance dans la surveillance des pêches, la lutte contre les trafics et les évacuations sanitaires. Cela se fait au service de la population de la Polynésie mais aussi au service de la population régionale. Ce n’est pas pour autant une ‘militarisation du Pacifique’ par la France. C’est surtout le symbole d’une coopération transversale entre le haut-commissariat, les armées et le pôle diplomatique qui s’est renforcé dans la région.”
Diplomatiquement, est-ce que l’État, avec les troubles en Nouvelle-Calédonie, et la présence d’un gouvernement indépendantiste en Polynésie, pourrait avoir peur de voir le Pacifique lui échapper ?
“Non, parce que la présence du haut-commissariat, des forces armées et du corps diplomatique, en plus de tous nos contacts avec les pays du Pacifique, est appréciée. Elle est fondée sur la stratégie Indo-Pacifique, sur des partenariats de souveraineté, c’est-à-dire qu’on est là pour aider chaque territoire à préserver son autonomie, pour les collectivités françaises, et chaque Etat indépendant à préserver ses choix stratégiques propres. Nous œuvrons en dehors de toute appartenance à un groupe, ou à un autre, Chine ou Etats-Unis par exemple. Les États-Unis savent que nous sommes des alliés, mais nous ne sommes pas forcément alignés. Nous ne sommes ni contre, ni avec la Chine. Tout n’est pas binaire, mais notre dialogue est sans concessions. La liberté de circuler dans le Pacifique doit être garantie, tout comme le respect des règles de droit, la liberté de chaque État de choisir ses alliances ou ses partenaires. Nous travaillons avec tout le monde, ce qui correspond bien à l’esprit ‘Friend to everyone, enemy to none’. C’est au bénéfice du Pacifique.”
Le Pacifique est une sorte de nouvel Eldorado pour les puissances internationales. La Polynésie va devenir un hub pour la fibre, il y a les spéculations sur les terres rares, la pêche. Ce sont des sujets sur lesquels vous êtes vigilante ?
“Nous avons le souhait de contribuer à préserver tous les atouts du Pacifique dans le cadre de la stratégie 2050 du Forum des îles du Pacifique. Il faut préserver l’ intégrité de chaque Etat et collectivité, de leurs ressources et les protéger contre la montée des eaux, l’érosion côtière. Nous contribuons aussi à la promotion et la protection de la culture océanienne. Nous déposerons en octobre prochain dans ce cadre un projet soutien à la création audiovisuelle océanienne. Il s’agira de créer un fonds fiduciaire hébergé à la communauté du Pacifique qui permettra le développement d’une filière audiovisuelle océanienne et le soutien d’initiatives audiovisuelles. Des documentaires, de la fiction, et de la promotion de l’emploi local pour les réaliser.”
Vous serez au séminaire régional pour le Pacifique du C24 (commission spéciale des Pays non autonomes de l’ONU), fin mai ?
“Oui [longue pause]. C’est assez antagoniste comme ambiance. Le Comité des 24 doit se focaliser sur les territoires non autonomes. Or la Polynésie n’est pas un territoire administré. Elle a toutes les compétences pour gérer sa vie, sa population, son territoire. Le C24 a une terminologie des années 70 qui ne correspond pas du tout à la réalité du terrain et aux évolutions statutaires. Cette autonomie, on aurait pu l’appeler autrement. La Polynésie française bénéficie d’une large autonomie au sein de la République et les forces armées qui sont ici, elles agissent au bénéfice total des populations locales. La ZEE est protégée par les forces armées françaises. L’État est au service de la collectivité.”
L’État sera ouvert au dialogue, mais dans une certaine mesure.
“Oui. L’État ne reconnait pas la compétence du C24 sur la Polynésie. Il y a une évolution. Avant, l’État pratiquait la politique de la chaise vide mais notre position a évolué au gré de la réalité électorale polynésienne. Là, on accepte le dialogue avec le président Brotherson au sein du C24, mais nous considérons que cette autonomie, elle existe. De plus, la demande au sein du C24 d’un calendrier pour arriver à un référendum d’autodétermination ne correspond pas à la volonté démocratique des Polynésiens. Bien entendu, cela constitue un point de divergence avec notamment le président de l’assemblée de Polynésie française, Tony Géros, mais nos relations restent très cordiales. Nous préférons agir sur les sujets qui nous rassemblent. L’avenir institutionnel du Pays revient au peuple, autant qu’ aux élus. La constitution française reconnait le droit inaliénable à l’autodétermination, mais ce n’est pas la volonté actuelle de la population. L’expression « peuple premier » ne correspond à aucune réalité institutionnelle et juridique définie par l’organisation des Nations Unies où on légifère plutôt, pour ces situations, sur la base du concept de « peuples autochtones ». Tout en rappelant que le droit à l’autodétermination est défini dans les résolutions pertinentes de l’assemblée générale des Nations Unies, comme un choix entre quatre options, soit l’intégration dans un Etat déjà indépendant, soit l’Etat-association, soit l’indépendance, soit toute autre solution négociée."
En tant qu’Ambassadrice française pour le Pacifique, comment réagissez-vous au tir chinois qui s’est échoué non loin de la ZEE polynésienne, et l’action de l’Azerbaïdjan ? “Le tir chinois était régulé dans le cadre d’enceintes dédiées . Le tir respectait un certain nombre de normes. Bien sûr, politiquement et en termes de perception, cela a été très choquant et inacceptable. La France et d’autres puissances ont signifié à la Chine que cela était perçu comme une agression par les Etats et collectivités du Pacifique. Ce qui créée tout autant d’inquiétudes est l’action navale de la Chine dans le Pacifique comme par exemple le passage récent de son groupe naval au sud de la Tasmanie ou de la pêche illégale au détriment de la biodiversité de l’Océan. Nous maintenons en toute hypothèse un dialogue sans concessions lorsque cela s’impose. Il s’agit en toute circonstance de faire respecter le droit international. Ensuite, l’impact de l’action de l’Azerbaïdjan dans le Pacifique paraît moindre. L’action menée est une action de désinformation et d’influence nocive. Je suis allée en Azerbaïdjan lorsque j’étais ambassadrice de France auprès de l’OSCE [Organisation pour la Sécurité et la Coopération en Europe] et j’ai rencontré beaucoup de journalistes azerbaidjanais qui avaient passé de nombreuses années en prison pour avoir dénoncé le système de corruption là-bas. L’Azerbaïdjan est un régime qui ne peut pas être un modèle et qui ne peut donner de leçons à aucun autre État. La France est un État démocratique qui donne le droit à tout Polynésien ou Calédonien d’être élu. Et si les indépendantistes veulent être élus à l’Assemblée nationale ou au Sénat, ils le peuvent. Un sénateur calédonien sur deux est indépendantiste, un député calédonien sur deux est indépendantiste. Et la Polynésie française a aussi compté trois députés indépendantistes. Avec la législature actuelle l’équilibre a changé. C’est le jeu démocratique. J’admire la tribune de Tematai Le Gayic sur le sujet et je le remercie pour cette argumentation brillante sur le fait que le combat indépendantiste ne doit pas être perverti par le recours à un État dont le record en matière de Droits de l’homme et de liberté de la presse et d’opinion le place au bas de la liste.”