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Vendée Globe: Gros coup de froid pour rejoindre le Pacifique


© Vincent Curutchet/Alea/Disobey/Apivia
© Vincent Curutchet/Alea/Disobey/Apivia
Paris, France | AFP | lundi 14/12/2020 - Collés les uns aux autres, Charlie Dalin, Thomas Ruyant et Yannick Bestaven longent lundi, au plus près, la zone des glaces pour aller chercher les vents qui les porteront vers l'océan Pacifique, alors que le Vendée Globe entre dans sa sixième semaine.

Dalin (Apivia), qui a vu ses deux rivaux Ruyant (LinkedOut) et Bestaven (Maître Coq IV) fondre sur lui depuis vendredi, n'a pas cédé les rênes de la course autour du monde en solitaire.

Aux commandes depuis trois semaines, le marin normand file dans l'océan Indien pour rejoindre le Pacifique et a choisi pour cela de s'éloigner des la Nouvelle-Zélande pour naviguer le long de la Zone d'Exclusion Antarctique (ZEA), mise en place par la direction de course pour protéger les skippers des morceaux de glace dérivants.

Cette option, également retenue par Ruyant (à 69 milles nautiques/128 km de Dalin) et Bestaven (à 73 nm/136 km), donne l'opportunité au trio de faire une échappée.

"J'ai passé le cap Leeuwin en tête et, maintenant, on peut plonger plus Sud pour aller chercher du vent fort le long de la zone des glaces", a indiqué Dalin lundi matin lors d'une vacation avec le PC Course.

"Dans les prochains jours, on va changer de système, on aura un vent un peu différent le long de la zone des glaces, on va continuer à avancer, mais le vent va graduellement tourner. (...) Actuellement il fait 7, 8 degrés dans le cockpit. C'est en train de se rafraîchir. Cette nuit il va faire autour de 4, 5 degrés", a prévenu Dalin. 

"Ca caille!"

Le leader participe pour la première fois au Vendée Globe et découvre également les mers du Sud, à bord d'un bateau de dernière génération, que l'on dit "volant" car capable de s'élever presque entièrement au dessus de l'eau grâce à des foils (appendices latéraux) pour filer à vive allure.

Ruyant sent lui aussi le froid l'envahir.

"La nuit, ça caille! Je mets plusieurs couches de polaires et de pulls et je dors avec une couette. Mon cockpit est fermé donc dans le cockpit et dans le bateau, il fait bon. Nous allons descendre sous les 50es (Hurlants) bientôt, et là ça va cailler sérieusement", a souligné Ruyant, qui pilote lui aussi un voilier "volant" mais le sien a été amputé de la partie haute du foil bâbord endommagé le 27 novembre.

Le skipper nordiste n'en est pas à sa première participation et connait déjà cette première partie de course. Mais il n'est encore jamais allé au delà. En 2016, il s'était déjà élancé mais avait dû abandonner après un choc avec un ofni (objet flottant non identifié) alors qu'il naviguait entre l'Australie et la Nouvelle-Zélande.

"Géographiquement, nous sommes toujours dans l'océan Indien et je suis impatient de doubler la longitude de la Nouvelle-Zélande, d'être dans le Pacifique que je ne connais pas. J'ai eu mon lot de galères, et maintenant tout va bien! J'espère que dans le Pacifique on aura une houle rangée et de belles glissades. Je savoure maintenant ces journées dans le grand sud", s'est-il réjoui.

Au chapitre des galères, c'est Maxime Sorel (V And B Mayenne) qui souffre le plus lundi. Il a découvert deux grandes déchirures sur deux des voiles d'avant du voilier et a passé neuf heures à tenter de réparer, y compris en montant en haut du mât dans des conditions de mer difficiles.

le Lundi 14 Décembre 2020 à 05:04 | Lu 637 fois