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Usine de nickel en Calédonie: intervention des forces de l'ordre pour lever des blocages


Photo d'archives - AFP / Marc Le Chelard
Photo d'archives - AFP / Marc Le Chelard
Nouméa, France | AFP | mardi 17/11/2020 -Les forces de l'ordre sont intervenues tôt mardi matin à Nouméa pour lever le blocage des accès au gouvernement local et à la province Sud par des militants opposés à la vente d'une usine de nickel à un consortium piloté par le géant suisse Trafigura, a constaté l'AFP. 

Environ une centaine de militants, selon les médias locaux, ont été dispersés par des gardes-mobiles, qui ont fait usage de gaz lacrymogènes, occasionnant des bousculades. 

Depuis jeudi dernier, le collectif "usine du sud: usine pays" et l'ICAN (Instance coutumière autochtone de négociations) multiplient les actions sur le terrain pour s'opposer à la vente par le groupe brésilien Vale de son usine métallurgique de nickel et de cobalt à un consortium calédonien et international, dans lequel Trafigura, géant du négoce de matières premières détient 25%. Les deux parties sont en négociations exclusives jusqu'au 4 décembre.     

Le port autonome de Nouméa est bloqué depuis cinq jours, tandis que l'usine, située dans le Sud de l'archipel, tourne au ralenti car elle n'est plus alimentée en minerai, les accès à la mine de Goro étant eux aussi entravés.

Jugeant "inenvisageable de mettre en péril l'activité économique", le président du gouvernement local, Thierry Santa, a indiqué avoir déposé un référé au tribunal administratif pour que le port soit libéré par la force publique.      

Lundi, les manifestants, qui ont le soutien des indépendantistes du FLNKS, avaient organisé des barrages sur plusieurs axes routiers menant à Nouméa, qui ont été levés à la mi-journée par la gendarmerie.       

Le collectif et l'ICAN ont fait savoir qu'elles allaient "monter en pression durant toute la semaine" avec "une journée pays mort vendredi" pour "empêcher Trafigura de mettre la main" sur le fabuleux gisement de Goro. 

Ils défendent une offre concurrente, qui n'a pas été retenue par Vale, portée par Korea Zinc et la société financière de la province Nord. Le projet prévoit 56% de participation publique calédonienne.       

"Nous voulons que l'Etat fasse bouger les lignes et qu'il organise une table ronde. On ne lâchera pas", a déclaré Raphaël Mapou, porte-parole du collectif.      

Dans un courrier rendu public lundi par Vale-NC, le ministère des outre-mer a toutefois indiqué "qu'à ce jour l'offre portée par le consortium Prony Ressources (Trafigura, investisseurs privés et intérêts calédoniens, ndlr) est la seule offre viable dont l'Etat ait eu connaissance".

"Cette offre est en outre largement soutenue par les salariés de l'usine", écrit le directeur de cabinet du ministre des outre-mer, Sébastien Lecornu. L'Etat est impliqué dans ce dossier par le biais d'importants soutiens financiers.      

le Mardi 17 Novembre 2020 à 05:37 | Lu 986 fois