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Une semaine après le séisme, Mexico cherche encore des survivants


Mexico, Mexique | AFP | mardi 25/09/2017 - Une semaine après le séisme qui a fait plus de 300 morts au Mexique, un infime espoir de retrouver des survivants poussait encore les secouristes à poursuivre leurs opérations dans la capitale, où la tension montait parmi les proches.
Les sauveteurs mexicains et étrangers s'activaient sur une poignée de sites de la capitale mexicaine. Le gros des effectifs se concentrait sur un immeuble de bureaux de sept étages du quartier branché de Roma.
Ici, à la tombée de la nuit lundi, sous une pluie incessante qui a contraint à suspendre le travail des sauveteurs, la tension s'est amplifiée quand une centaine de personnes en colère, se présentant comme des proches de victimes, ont exigé des nouvelles des leurs en menaçant de rompre le cordon de sécurité autour des décombres. 
"Nous voulons des informations (...). Ils nous ont menti. Hier ils voulaient me remettre un corps qui n'était pas celui de ma nièce, je l'ai déjà retrouvée au Semefo" (service de médecine légale), a déclaré une femme vers minuit, lors d'une conférence de presse improvisée.
 

- 'Une semaine c'est trop long' -

 
"On ne nous dit que des mensonges, qu'ils vont les sortir, qu'ils travaillent, et puis rien", se désolait Anel Jimenez, commerçante de 42 ans qui attend des nouvelles de son cousin, Martin Estrada, comptable - comme la plupart des disparus dans cet immeuble - âgé de 30 ans. "Une semaine c'est trop long". 
La Protection civile a signalé qu'une quarantaine de familles étaient toujours sans nouvelles des leurs, au milieu de rumeurs persistantes qui évoquent des corps retrouvés, dont 15 seraient encore non identifiés dans un service médico-légal.
Ces derniers jours, les autorités mexicaines, jusqu'au président Enrique Peña Nieto, ont tenté de rassurer les familles en assurant qu'aucun immeuble ne serait démoli tant que tous les corps n'auront pas été récupérés.
Le séisme de magnitude 7,1 qui a frappé le pays le 19 septembre a fait 326 morts, dont plus de la moitié dans la capitale où vivent 20 millions de personnes, selon un dernier bilan officiel.
Franchi vendredi, le délai critique des premières 72 heures, au-delà duquel les chances de survie sont très faibles, paraît désormais bien loin. Même si les Mexicains se souviennent des sauvetages "miracles" accomplis après le grand séisme du 19 septembre 1985, qui avait fait plus de 10.000 morts et jusqu'à 30.000 selon certaines estimations.
Un détachement français d'intervention spéciale est arrivé lundi après-midi à Mexico. Cette équipe de la Birta (Brigade internationale de recherches techniques et d'assistance) doit se rendre dans l'Etat de Morelos, proche de l'épicentre au sud de Mexico, où le séisme a fait plus de 70 morts et où les secours ont été plus rares que dans la capitale.
Pendant ce temps, une polémique enflait concernant l'école Enrique Rebsamen à Mexico, où ont péri 19 enfants et sept adultes: selon des médias locaux, l'établissement privé aurait produit de faux documents aux autorités pour pouvoir fonctionner. 
"Si cela devait se confirmer, ce serait très grave", a déclaré lundi à la chaîne Televisa le ministre de l'Education Aurelio Nuño, ajoutant que ses services allaient enquêter.
 

- Stress post-traumatique - 

 
Les embouteillages ont réapparu sur les grandes avenues de Mexico. Les passagers étaient nombreux dans le métro. Dans les rues, cyclistes et automobilistes reprenaient leurs trajets quotidiens et des joggeurs renforçaient l'impression de normalité.
Mais l'angoisse persiste chez de nombreux habitants, dont les nerfs ont été soumis à rude épreuve samedi par une nouvelle secousse de 6,1. Deux personnes sont mortes d'un infarctus "à cause" de ce séisme dans la capitale, selon la Protection civile. Près de l'épicentre, dans l'Etat de Oaxaca, la secousse a causé la mort d'un homme et d'une femme.
Il faut "apprendre à vivre dans un endroit où il y a des séismes, apprendre à vivre avec les alertes", explique Raquel Gonzalez, une psychologue qui s'est installée dans un parc tout proche de l'immeuble du quartier de Roma. Avec ses collègues, ils ont reçu quelque 50 patients par jour depuis mardi, dit-elle.
"Les gens qui viennent nous voir ont l'impression que la terre bouge encore, ils ont très peur d'entendre l'alerte sonner à nouveau", poursuit-elle. Si Mexico revient peu à peu à la normale, beaucoup "souffrent de stress post-traumatique, ils ont eu très peur au début et maintenant ils sont angoissés". 
Sur les 8.700 établissements scolaires primaires et secondaires de la capitale, seuls 103 ont rouvert leurs portes lundi matin, selon le ministère de l'Education. Tous les autres doivent être inspectés avant de pouvoir recommencer les cours. 
Plus de 9.000 immeubles de Mexico ont déjà été inspectés et la plupart sont habitables, selon le maire de la capitale. Quelque 700 bâtiments nécessitent une intervention et 300 présentent des dommages importants, a-t-il ajouté.

le Mardi 26 Septembre 2017 à 05:38 | Lu 404 fois