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Une jeune fille devant les assises pour avoir étouffé son bébé à la naissance


Pontoise, France | AFP | vendredi 06/04/2018 - "J'avais peur, je ne savais pas quoi faire": le procès d'une jeune femme de 24 ans, accusée d'avoir étouffé le bébé à qui elle venait de donner naissance, s'est ouvert vendredi à Pontoise, où comparaît également son ancienne colocataire.

Dans la nuit du 14 mars 2012, à Sannois (Val-d'Oise), la jeune femme, alors âgée de 18 ans, s'était enfermée dans la salle de bains, prétendant qu'elle était malade, pour accoucher d'un bébé qu'elle avait ensuite étouffé en obstruant ses voies respiratoires avec du papier toilette. 
L'autopsie pratiquée sur le garçon, "né vivant, viable et à terme", devait également révéler des traces de brûlure et une fracture du crâne. 
Aux côtés de l'accusée, jugée jusqu'à mercredi devant la cour d'assises du Val-d'Oise pour meurtre d'un mineur de 15 ans, comparaît son ancienne colocataire, de six ans son aînée.
Au cours de l'instruction, l'amie avait raconté avoir entendu un bruit s'apparentant à un "miaulement de chat, suivi de coups sourds" avant de voir la jeune majeure ressortir dix minutes plus tard de la salle de bains, un sac en plastique jaune à la main, dont elle s'était ensuite débarrassée en le déposant dans le local à poubelles de l'immeuble.
L'amie, à qui sa partenaire avait raconté avoir fait une fausse couche, avait nettoyé les traces de sang dans la baignoire, ce qui lui vaut d'être jugée pour non-assistance à personne en danger, non-dénonciation de crime et modification de scène de crime.
C'est finalement la demi-soeur de l'accusée qui préviendra la police, l'amie ayant préféré fermer les yeux sur le geste de celle dont elle était éperdument amoureuse, d'après son entourage.
"J'essayais de me convaincre que je n'avais rien", avait déclaré la jeune fille aux enquêteurs, en niant toute préméditation à son infanticide. "J'avais peur, je savais pas quoi faire", a-t-elle dit vendredi à propos de sa grossesse. Cette coiffeuse, à l'enfance malheureuse, avait tenté d'oublier sa grossesse en sortant tous azimuts en discothèque.
Une photo la montre posant tout sourire dans une robe fourreau bleue, qui laisse cependant deviner son début de grossesse. C'était le jour de ses 18 ans, et la soirée, avec option limousine, lui avait été offerte par son amie. 
Les deux femmes, dont le contrôle judiciaire comportait l'interdiction de tout contact, seront interrogées mardi sur les faits.

le Vendredi 6 Avril 2018 à 03:55 | Lu 397 fois