Tahiti, le 22 novembre 2025 - Samedi, toute la journée, avait lieu à Papara le Faahee Tino Contest, première compétition internationale de bodysurf à Tahiti. Comptant pour la qualification à la finale du Bodysurfing World Tour, qui aura lieu en France en septembre 2026, cette étape a réuni des bodysurfeurs hawaiiens et polynésiens sur les vagues du Taharuu. Entre échanges culturels et compétition, la première édition du Faahee Tino Contest a été une véritable réussite. C’est le Hawaiien Kealii Punley, vice-champion du monde 2024, qui s’impose chez les hommes, tandis que chez les femmes, c’est la Tahitienne Chloé Vercoutere qui l’emporte.
La tension était à son comble cette semaine du côté de l’organisation du tout premier Faahee Tino Contest. Cette première compétition internationale de bodysurf made in Fenua, intégrée au circuit mondial, a bien failli ne pas voir le jour. Les intempéries de ces derniers jours ont créé de l’incertitude jusqu’au dernier moment. Mais heureusement, Tahiti a offert aux compétiteurs une fenêtre de pratique d’une journée. Cela a suffi au bonheur de tous, tant les attentes étaient importantes du côté de la commission bodysurf de la Fédération tahitienne de surf, menée par Taimoana Chaulet et Philippe Moreno, deux hommes engagés pour une pratique qui se développe de plus en plus au niveau mondial.
Depuis 2018 et sa création, l’International Bodysurfing Association (ISBA) tente de développer et de structurer le bodysurf à travers le monde. Pour beaucoup, le bodysurf est plus qu’un sport : c’est une culture, un mode de vie. Et ce premier événement en Polynésie reflète cette philosophie. “Cette compétition est aussi et surtout un échange culturel avec nos amis hawaiiens. Depuis leur arrivée, nous partageons nos expériences, car nous développons cette pratique au sein de la fédération depuis la création de l’ISBA en 2018, où nous étions présents. La venue des Hawaiiens nous apporte énormément dans la vision du haut niveau, car ce sont des spécialistes du bodysurf. Ici, en Polynésie, nous pratiquons plusieurs sports de glisse comme le surf ou le bodyboard, mais le bodysurf vient en complément”, explique Taimoana Chaulet.
Les Tahitiens au niveau
Avec le travail accompli, la pratique commence à trouver sa place. Les sensations découvertes par les pratiquants sont surprenantes, différentes mais plus connectées à la nature, comme le souligne Chloé Vercoutere. La nageuse et surfeuse tahitienne, vainqueur de la première édition chez les vahine, prend de plus en plus de plaisir dans ce sport. “C’est vrai qu’au début, on fait du bodysurf lorsqu’on ne peut pas trop surfer. Mais à force de le pratiquer, on commence à se prendre au jeu. Quand on aime être dans l’eau, on ne peut qu’accrocher. C’est complètement différent finalement, à part dans la lecture de la vague. La glisse est plus pure, mais on a des repères différents. On a une connexion plus grande, car en surf, on a une planche, et là, tu es seule avec toi-même, face aux vagues. Je me suis vraiment amusée et je ferai la prochaine compétition avec plaisir”, explique-t-elle.
Celle-ci pourrait avoir lieu en décembre, cette fois-ci à Hawaii, comme l’indique le responsable de la commission bodysurf, Taimoana Chaulet : “Ce n’est pas encore sûr à 100 %, mais il y a de grandes chances que cela se fasse. Une délégation tahitienne sera présente, mais quoi qu’il arrive, il y aura au moins une Tahitienne et un Tahitien aux finales, car la sélection prévoit, en plus du classement, la présence d’un représentant masculin et féminin minimum par région du monde représentée.” Un objectif primordial pour donner de l’intérêt à cette discipline, pour l’instant dominée par les Hawaiiens.
Des finales relevées
Mais ce ne fut pas totalement vrai ce samedi, car sur dix représentants hawaiiens chez les hommes, seuls deux étaient présents en demi-finale. Et pas des moindres, puisque le vice-champion du monde 2024 Kealii Punley et son compatriote Conrad Morgan ont enchaîné des figures incroyables tout au long de la journée. “Je suis vraiment heureux d’être là, c’est la première fois que j’ai la chance de venir à Tahiti. C’est vrai que le temps n’est pas trop au rendez-vous, mais moi j’aime ce genre de conditions, car les vagues sont propres et très belles. Ça fait longtemps que je pratique le bodysurf et j’adore ça. Je fais beaucoup de compétitions pendant l’année et j’ai eu la chance de participer aux finales du World Tour, en espérant que cette année j’y sois aussi. C’est une très belle expérience de surfer ici, car il y a de très bons bodysurfeurs”, confie Conrad Morgan, qui a terminé quatrième de la finale.
Une finale à 50 % polynésienne et 50 % hawaiienne. Et qui de plus légitime que Steven Pierson pour faire briller le Fenua. Tout juste sorti d’une saison de surf magnifique, où il a remporté la catégorie master et open, le passionné de sports de glisse s’est pris au jeu du bodysurf pour cette première et finit deuxième au classement général. “C’est un sport très physique. On maîtrise beaucoup moins bien qu’eux (les Hawaiiens, NDLR), mais c’est super de progresser en les regardant et en les affrontant. La glisse est vraiment différente : on fait corps avec la vague, la sensation est vraiment incroyable. J’ai tenté de nouvelles figures aujourd’hui et je les ai bien passées, donc ça fait plaisir. ”
La délégation tahitienne fera sûrement une très belle impression sur le spot de Makapu’u fin décembre, en attendant d’épater le monde aux prochaines finales du Bodysurfing World Tour 2026.
Classement hommes
1 Kealii Punley (Hawaii) 11.67
2 Steven Pierson (Tahiti) 10.16
3 Narii Hoffmann (Tahiti) 9.77
4 Conrad Morgan (Hawaii) 9.3
Classement femmes
1 Chloé Vercoutere (Tahiti) 8.36
2 Sophie Friedheim (Hawaii) 6.23
3 Prisca Amaru (Tahiti) 3.63
4 Lena Palama (Hawaii) 1.37


































