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"Une carrière, pourquoi pas ? Si on ne touche plus aux rivières"


Le syndicat No Te Aru Tai Mareva s'est réuni lundi dernier. A l'ordre du jour notamment, le début des discussions sur un projet d'ouverture de carrière sur la Papenoo.
Le syndicat No Te Aru Tai Mareva s'est réuni lundi dernier. A l'ordre du jour notamment, le début des discussions sur un projet d'ouverture de carrière sur la Papenoo.
PAPEETE, le 1er février 2015. Le gouvernement travaille à un projet d'ouverture de carrières en roches massives à Tahiti. Une étude a démarré, la semaine dernière, sur la faisabilité de l'exploitation d'une carrière dans la vallée de la Papenoo. Une alternative aux extractions en rivières, mais qui pose d'autres inquiétudes.
A peine créé, le comité syndical No Te Aru Tai Mareva qui fédère les associations de 37 rivières de Tahiti a du pain sur la planche et des réflexions urgentes à mener. A la recherche de matériaux de construction pour les grands chantiers, le ministère de l'Equipement envisage l'ouverture de carrières sur l'île de Tahiti. Si cinq sites au moins ont été recensés, celui qui paraît le plus facile à exploiter dans un délai raisonnable d'étude d'impact, de concertation avec les propriétaires fonciers riverains et d'aménagement, se situe en amont de la vallée de Papenoo.

Un projet qui ne remporte pas que des avis favorables bien entendu. "Je ne suis pas contre l'ouverture d'une carrière, du moment qu'on ne touche plus aux rivières ! Mais quelle vallée acceptera réellement ? Quelle sera la compensation pour les propriétaires ?" interroge Denis Helme, président du syndicat No Te Aru Tai Mareva. Cet avis mesuré semble partagé par une douzaine de représentants de ce syndicat réunis la semaine dernière. "Le site du projet de carrière sur la Papenoo, pose problème car Titia Faatau c'est un site culturel. De plus le projet empiète sur des terres privées de Horo Hei Hei. Il faudra proposer une autre montagne" poursuit Denis Helme.

Le syndicat est bien décidé à discuter ouvertement avec le gouvernement et à dire non quand il le faudra. "Le statut de cette fédération d'associations en syndicat a été choisi pour qu'on évite de se faire débouter chaque fois qu'on va en justice. C'est arrivé récemment pour les associations de la Taharu'u et pour Mahaena. Trop souvent les décisions du tribunal administratif s'arrêtent à la forme. Maintenant nous sommes armés pour nous défendre. Or, nous avons bien l'intention d'attaquer certaines décisions et arrêtés ministériels".
Pour travailler sur différents fronts à la fois, le syndicat No Te Aru Tai Mareva va se structurer en commissions pour aborder tous les aspects fonciers, environnementaux par exemple et faire appel à des juristes. "Notre volonté est aussi de pouvoir proposer des alternatives, une solution. Ainsi, l'ouverture de carrières nous ne sommes pas opposés farouchement mais il va falloir penser à réduire nos besoins ou trouver d'autres méthodes de construction".




Rédigé par Mireille Loubet le Dimanche 1 Février 2015 à 18:25 | Lu 1240 fois