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Un premier cas “autochtone”


Tahiti, le 1er avril 2020 - Si aucun cas nouveau de coronavirus n’a été détecté hier en Polynésie, le ministre de la Santé a annoncé qu’un cas “autochtone” avait été identifié pour la première fois parmi les dépistages positifs de ces derniers jours. Ce qui signifie que le virus circule effectivement au fenua en dehors des cas formellement identifiés.
 
La bonne nouvelle était tombée hier matin avec l’annonce de l’absence de nouveau cas de coronavirus dans les dernières 24 heures en Polynésie française. La mauvaise a été annoncée par le ministre de la Santé, Jacques Raynal, lors du point de la cellule de crise Covid-19 dans l’après-midi : un premier cas “autochtone” de coronavirus a été enregistré par le bureau de veille sanitaire. Il s’agit en fait d’un des cas dépistés ces derniers jours que les autorités sanitaires n’ont pu relier à aucun cas importé connu au cours de leur enquête. Que signifie cette première au fenua ? Que le cas “autochtone” a pu être contaminé par un cas positif qui a échappé à la vigilance du bureau de veille sanitaire et qu’il y a donc vraisemblablement d’autres cas réels non identifiés. “Ça laisse à penser qu’on a la circulation du virus. On en était pratiquement persuadé. Mais on en a la démonstration”, a expliqué Jacques Raynal, qui effectivement rappelait régulièrement ces derniers jours que des “cas réels” circulaient très vraisemblablement en plus des 37 cas actuellement confirmés.
 
Dans la foulée, le ministre a annoncé que la cellule de crise avait demandé à ce que soit “élargie” la procédure de dépistage. Un dialogue va donc être engagé avec les médecins libéraux et de la santé publique “pour qu’ils puissent relever tous les symptômes de cas qui peuvent ressembler éventuellement aux signes de la maladie Covid-19”. “On reconstitue un réseau sentinelle”, a résumé Jacques Raynal, en référence au réseau épidémiologiste mis en place lors des épidémies de dengue ou de grippe au fenua. Ce réseau commencera à être opérationnel en fin de semaine et s’étendra aux îles à partir de la semaine suivante.
 
Les enfants et le confinement
 
Par ailleurs, la cellule a axé sa communication du jour sur les enfants. “Les enfants peuvent vivre difficilement le confinement en lien avec l’interdiction de sortie et le manque de contact (camarades, famille, parents qui travaillent, etc)”, précisait hier le communiqué de la cellule. Plusieurs attitudes sont possibles pour répondre à la situation : “Expliquez les mesures barrière de façon simple, en faisant du lavage des mains un jeu, par exemple en musique rythmée, chantée. Vous pouvez faire dessiner aux jeunes enfants les mesures barrière contre le coronavirus, pour mieux les intégrer. Si le message des adultes est clair et ludique, il sera vite mémorisé. Ecoutez leurs questions, montrez leur que vous vous souciez de leurs préoccupations. Evitez les informations anxiogènes. Faites des jeux en famille, essayez d’utiliser les moyens de communication numériques et visuels pour leur permettre de garder contact avec leurs copains une fois par jour.”

Rédigé par Antoine Samoyeau le Mercredi 1 Avril 2020 à 23:04 | Lu 13418 fois