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Un parking de 500 places gratuites à Papeete qui ne fait pas l'unanimité


Tahiti le 05 juillet 2021 – Dans les mois qui viennent, un parking de plus 500 places devrait voir le jour à Papeete, dans le quartier de l'ancien hôpital de Vaiami. Un projet qui pourrait faire l'unanimité, mais certains pointent du doigt le “gaspillage de l'argent public".

Un projet sorti des cartons du ministère de l'Équipement devrait voir le jour d'ici l'an prochain. Il s'agit d'un parking de cinq étages comptant plus de 500 places gratuites dans le quartier de l'ancien hôpital de Vaiami à Papeete. Ainsi les vieux bâtiments de la Direction de la santé qui abritaient jusqu'à présent, les structures annexes telles que la salle de réunion, le centre d'alcoologie et de toxicomanie ou encore le fare potee, devraient tous être détruits.

Le permis de construire est sorti en septembre 2020 mais les études concernant ce projet datent du temps de l'ancien ministre décédé depuis, Albert Solia, nous dit-on du côté du ministère de l'Équipement. Le Pays est le maître d'ouvrage de ce projet et la direction de l'Équipement le maître d'œuvre et le conducteur d'opération. Pour l'heure, le coût des travaux ayant trait à la construction de ce parking n'est pas encore connu puisque le marché devrait être attribué la semaine prochaine.

​Un parking qui ne fait pas l'unanimité


Certains fonctionnaires de la santé ne voient pas ce projet d'un bon œil. Ils affirment que des travaux ont été effectués dans les bâtiments qui doivent être détruits. “Ce qui est dommageable, c'est qu'on a procédé à des rénovations depuis plus de 10 ans et cela représente plus de 100 millions de Fcfp. On a l'impression qu'on jette l'argent public par les fenêtres”, assure l'un d'eux.
Autre grief reproché au Pays, celui de ne pas être clair à ce sujet et surtout de tenir à l'écart les fonctionnaires de la santé concernés par ce projet de parking : “On nous déplace sans discussions, sans consensus, c'est vraiment déplorable”. Plus encore ils craignent que les différents services qui étaient rassemblés à Papeete soient tous dispersés. “La direction va se retrouver toute seule, le centre de l'alcoologie et de toxicomanie va se retrouver à Pira'e et nous on sera peut-être à Mama'o. Mieux vaut centraliser qu'éparpiller les services pour une meilleure efficacité”.

Autre reproche fait au Pays, la location de locaux provisoires qui appartiennent à un privé. “Cela va encore coûter des sous aux administrés de ce Pays puisque le coût annuel devrait avoisiner les 600 millions de Fcfp”. Selon lui, les locaux de l'Institut Louis Malardé ainsi que celui de Mathilde Frébault devraient subir le même sort.

​“Bricoler n'est pas rénover”

Interrogé quant à la rénovation des bâtiments annexes de la santé, le ministre de l'Équipement René Temeharo répond tout simplement qu'il ne s'agissait pas de rénovation : “Bricoler ce n'est pas rénover”. Il explique également que par rapport à la future construction du centre administratif A3 situé avenue Pouvana'a a Oopa, le Pays a des obligations. En effet, il doit proposer des parkings pour les fonctionnaires mais également pour le public. “Aujourd'hui on n'a pas encore assez de place”, rappelle le ministre.
Il assure au passage que les places de parking seront gratuites.

Rédigé par Vaite Urarii Pambrun le Lundi 5 Juillet 2021 à 20:21 | Lu 6992 fois