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Un jeune imprime des masques en 3D pour le personnel de santé


Un jeune imprime des masques en 3D pour le personnel de santé
Tahiti, le 27 mars 2020 – Les actions citoyennes se multiplient pour venir en aide aux personnels de santé et autres acteurs en première ligne face au coronavirus. Maxime Holvoet, un adolescent de 14 ans, s’est lui engagé pour produire des visières de protection pour les personnes qui œuvrent chaque jour pour limiter la propagation du virus en Polynésie.
 
Comme beaucoup de jeunes, Maxime Holvoet est en vacances anticipées depuis mercredi dernier. Pour occuper son temps, cet adolescent de 14 ans n’aurait pas pu trouver d’activité plus louable que celle de participer à la production de visières de protection pour la protection du personnel de santé.

Une passion pour l’impression 3D

En effet, Maxime est un passionné des nouvelles technologies, et plus particulièrement de l’impression 3D. « Je m’intéressais à l’impression 3D depuis longtemps et un jour mon père m’a dit qu’il souhaitait voir s’il était possible de m’en acheter une ». Maxime a donc appris sur le tas, en suivant les instructions de la personne à qui il a racheté l’imprimante 3D. Il n’aime pas dire qu’il a tout appris tout seul, mais quant à savoir s’il pense que ses impressions sont de qualité, il répond « je ne sais pas, mais je pense que je me débrouille ».

Impression 3D et engagement

Depuis les vacances anticipées et le confinement, Maxime n’avait « plus rien à faire, ni à imprimer ». Mais mardi, son père lui a annoncé qu’un certain Raitini Rey demandait de l’aide aux imprimeurs 3D pour produire des visières. Ces visières serviraient à protéger les personnels de santé, mais aussi « toutes les personnes qui sont en contact fréquent avec le public » et potentiellement avec des personnes infectées par le coronavirus. En effet, cette visière est « une barrière qui permet d’éviter les projections dans les yeux et dans les muqueuses », pouvait-on lire dans la fiche explicative de Raitini Rey.

Mercredi, Maxime a pris contact avec Raitini et mis en place les programmes à suivre pour permettre d’imprimer les visières de protection. Ces programmes étaient disponibles en open source sur internet, et les 3D makers locaux ont pu les utiliser pour produire les pièces. Il fallait néanmoins respecter une contrainte : celle d’utiliser un matériel nommé « PETG », le copolymère le plus connu et le plus utilisé dans le monde de l'impression 3D, qui peut être désinfecté. « J’ai eu du mal pour la première pièce… On a eu un problème », mais une fois la première pièce passée, la production a pu être lancée. Ainsi, à raison de deux masques toutes les trois heures, Maxime a pu imprimer huit visières au total entre mercredi et vendredi. « Je suis actuellement en train de couper les feuilles transparentes pour faire la visière ». Il s’agit d’une étape cruciale puisque les 3D makers doivent également suivre des règles d’hygiène pour produire ces masques, comme le fait de porter des gants et de désinfecter systématiquement le matériel utilisé.

S’adapter au confinement

La problématique principale des personnes qui, comme Maxime, se sont lancées dans l’impression 3D pour venir en aide aux personnes en première ligne face à l’épidémie de coronavirus en Polynésie est l’adaptation au confinement. En effet, il n’est pas simple de livrer les masques visières puisque cela ne rentre dans aucun des motifs qui figurent sur les attestations de déplacement. Une liste d’une douzaine de professionnels participant à cette initiative a été déposée jeudi soir au haut-commissariat. Elle devrait servir à leur permettre de circuler librement pour livrer les masques de protection aux personnes qui en auraient besoin. Vendredi en fin de journée, le collectif était encore en attente d’une réponse du haussariat.
 
Par ailleurs, les commandes augmentent de jour en jour. Les urgences ont demandé 50 pièces et 200 pièces pour Carrefour, entre autres. Si Raitini a réussi à rameuter des acteurs de l’impression 3D comme 17SUD CompositesIdeOkub Papeete3D Technologies - TahitiYohann Florentin ArchitecteMataraiÉcole Robots -Algora Tahiti et Move On Tahiti, ils sont tous unanimes : « il faut trouver un relai industriel pour être en capacité de répondre à la demande ». Une levée de fonds s’est organisée jeudi soir. Elle a permis de récolter environ 250 000 Fcfp, dont 120 000 Fcfp pour financer les protections pour les agents des forces de l’ordre qui contrôlent la population.

le Vendredi 27 Mars 2020 à 16:43 | Lu 5677 fois