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Un fonds de dotation pour protéger la lavande, menacée par une bactérie


Un fonds de dotation pour protéger la lavande, menacée par une bactérie
MARSEILLE, 27 mai 2012 (AFP) - Un fonds de dotation pour la sauvegarde de la lavande et de son patrimoine en Provence vient d'être lancé à Manosque (Alpes de Haute-Provence), un outil destiné à récolter des financements en faveur de la recherche sur le "dépérissement" de cette plante, menacée par une bactérie.

Si la maladie, due au phytoplasme du Stolbur, est ancienne, "une recrudescence est observée depuis une quinzaine d'années", explique Eric Chaisse, directeur du Crieppam (Centre régionalisé interprofessionnel d'expérimentation en plantes à parfum).

En cause, "les évolutions climatiques, avec des périodes de sécheresse et de fortes chaleurs néfastes à la lavande et favorables à l'insecte vecteur de la maladie", la cicadelle.

Quand la plante est contaminée, les canaux de circulation de la sève se bouchent, provoquant son affaiblissement, puis sa mort.

L'utilisation d'un antibiotique contre la bactérie étant interdite en France, la maladie se propage rapidement aux autres plants et à terme, l'arrachage de la parcelle reste la seule réponse possible.

"Entre 2005 et 2010, on a perdu 50% des surfaces", rappelle M. Chaisse, et la France a été déchu de son rang de premier producteur mondial d'huile essentielle de lavande, destinée à la parfumerie fine et aux cosmétiques, quand le lavandin (hybride naturel de la lavande, fabriqué quasi-exclusivement dans l'Hexagone) est utilisé pour les lessives et savons.

Des programmes de recherche ont donc été lancés pour sélectionner des variétés tolérantes à la bactérie et mettre au point des techniques de lutte, comme l'argile kaolinite. Mais "en raison du coût de ces recherches, il faut trouver des financements complémentaires aux aides de l'Etat", relève le directeur du Crieppam.

D'où l'idée de ce fonds de dotation, présidé par Olivier Baussan, fondateur de l'entreprise de cosmétiques L'Occitane, basée à Manosque, qui a d'ores et déjà apporté la somme de 50.000 euros pour lancer l'aventure.

Ouvert aux entreprises et aux particuliers, il vise aussi à "sensibiliser tous les acteurs économiques de Provence (apiculteurs, tourisme, parfumeurs) qui bénéficient de l'image de la lavande", souligne Eric Chaisse.

Cette plante emblématique de la région, produite essentiellement dans trois départements (Alpes de Haute Provence, Vaucluse et Drôme), représente 50 millions d'euros de chiffre d'affaires et 9.000 emplois directs.

Ailleurs dans le monde, on en trouve en Bulgarie, Ukraine, Chine et dans une moindre mesure en Moldavie.

Rédigé par () le Samedi 26 Mai 2012 à 22:22 | Lu 604 fois