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Un Fa’a’ati Memorial Tour pour Afaahiti


Tahiti le 18 décembre 2025 - L’association Local Rider 987 organise un Fa’a’ati Memorial Tour ce dimanche pour rendre hommage aux personnes décédées à Afaahiti lors de l’éboulement du 26 novembre. L’organisation met en place une urne pour recueillir les dons qui seront remis aux familles.
 
“C’est un appel aux dons, un appel participatif (…), un appel à la solidarité polynésienne (…) qui vous permettra aussi de nous rejoindre sur des points d'arrêt spécifiques”, indique le président de l’association Local Rider 689, qui organise ce dimanche un tour de l’île en hommage aux victimes de l’éboulement du 26 novembre, à Afaahiti. Une opération au cours de laquelle seront recueillis des dons en faveur des familles sinistrées. Le tour de l'île sera ponctué de six escales d'une durée de 30 à 40 minutes. À l’occasion de chacune d’elles, une urne sera installée pour recevoir les dons.
 
Le lieu de rendez-vous pour le début de ce tour de l’île hommage est fixé à Aorai Tinihau, Pirae, à 7 heures dimanche pour un départ à 8h30. Les six escales sont fixées : Parc Vaira’i à Punaauia, au parc Atimaono, à Taravao pour le déjeuner, au parc de la plage de Tatatua à la pointe de Tautira pour se rendre ensuite à Afaahiti où un recueillement est prévu avant de boucler ce tour de l’île par un dernier arrêté à la Pointe vénus.
 
“Ce n'est pas la première fois que l'association Local Rider organise des événements de la sorte”, rappelle son président, Jackie Teuru en présence de Yoan Barff et de Sylvain, tous deux proches de disparus.
 
Si l’association Local Rider 689 a comme objectif principal de sensibiliser à la sécurité routière, à la création de cette structure les membres avaient décidé de mettre en place un Memorial Tour pour “commémorer et rendre hommage à nos disparus”. Les victimes des accidents de la routes, mais pas uniquement comme cela avait déjà été le cas en novembre 2022 en hommage aux disparus de la Papenoo.
 
C’est pourquoi dimanche, notamment lors des six arrêts, des rappels à la sécurité sont prévus pour sensibiliser sur le “savoir rouler ensemble”.
 
Deux-cents engins sont attendus pour ce Fa’a’ati Memorial Tour, soit 400 personnes. “S'il y en a plus, ce n'est pas un souci. Venez, c'est un moment qui nous permettra de rendre hommage à tous nos disparus”, invite Jackie Teuru.
 
L’association a décidé cette fois-ci de dédier ce tour de l’île aux “familles endeuillées de Afaahiti. Et pour leur venir en aide “on a mis en place une urne, qui nous permettra de récolter des dons. Une fois fait, nous allons nous diriger vers Afaahiti sur la zone du sinistre pour remettre l'urne à toutes les familles qui seront présentes”, explique Jackie Teuru. “Ça va les aider financièrement, et à réussir à surmonter ces difficultés. Je ressens la douleur de toutes les familles qui sont touchées et endeuillées.”
 
Un recueillement est prévu sur place avec une chanson qui a été retenue pour l’occasion : “Metua Paari”. Le dress code a également été établi. Les participants sont invités à se vêtir de blanc : “Ça représente la paix et c'est la couleur de la colombe, oiseau messager qui t'envoie et qui t'accompagne jusqu’au paradis”, explique Jacky Teuru.
 
“Je fais mon enquête pour que ça avance plus vite”
 
Yoan Barff, qui a perdu deux membres de sa famille lors de l’éboulement de novembre considère ce Fa’a’ati Memorial Tour comme étant un “soutien fondamental (…) surtout pour avoir des dons. Et avoir un soutien du nunaa, des personnes qu'on ne connaît pas mais qui sont toujours là”.
 
Il a perdu sa tante et son cousin lors de l’éboulement. Et pour lui la douleur est toujours vive : “Rien que le fait d'y penser, d'en parler, ou de voir sur les réseaux sociaux des vidéos (…). Je suis toujours abattu, toujours abattu, toujours dans la détresse, dans le besoin et il y a un gros manque aussi qui s'est installé tellement il y avait une habitude qu’on se voit souvent, qu’on s'appelle souvent, et surtout, dans l'attente de réponses sur le pourquoi.”
 
Il dit avoir rencontré le tāvana Anthony Jamet mardi en quête de ces réponses “concernant les travaux qui ont été effectués. Comme moi, tāvana est aussi dans l'attente de réponses”. Dans ce contexte, il a décidé de mener son “[son] enquête, pour avoir des infos, des renseignements, des preuves tangibles, écrites noir sur blanc, pour pouvoir aider l'enquête”.
 
Yoan Barff est mitigé quant à l’ouverture de l’enquête judiciaire car il craint que cela prenne du temps. “Donc de mon côté je fais mon enquête pour que ça avance plus vite”, dit-il. Il assure qu’avec “les preuves”, et “renseignements” qu’il a pu recueillir ici et là, il se sent “rassuré”. Il considère que cette affaire est “un combat de David contre Goliath, parce qu’on est petit, et là, on a affaire à des personnes qui se renvoient la balle”.
 
Il affirme aussi avoir une personne en particulier “dans le collimateur” : “Cette personne-là est coupable, et ce n’est pas la Nature.” Il demande que justice soit faite et surtout “des réponses à [ses] questions (…) pour donner un sens” au décès de ses proches “pour qu'ils ne soient pas morts pour rien et pour que ce drame ne se reproduise plus”.
 
De son côté Sylvain, le papa de la petite fille décédée lors du drame du 26 novemre, a un unique message : “Profitez à fond avec vos proches, parce qu'on ne sait pas ce qui va arriver demain !”

Rédigé par Vaite Urarii Pambrun le Jeudi 18 Décembre 2025 à 18:11 | Lu 388 fois