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Tunisie: l'un des deux policiers poignardés par un "extrémiste" est décédé


Tunis, Tunisie | AFP | jeudi 02/11/2017 - L'un des deux policiers tunisiens poignardés par un "extrémiste" devant le Parlement à Tunis a succombé jeudi à ses blessures, a annoncé le ministère de l'Intérieur à l'AFP.

Le commandant Riadh Barrouta, grièvement atteint au cou lors de l'attaque de mercredi, "est décédé", a indiqué le porte-parole du ministère, Yasser Mesbah. 
L'assaillant avait tenté de frapper un autre policier, l'atteignant sans gravité au front, avant d'être interpellé.
Ce jeune homme né en 1992 et titulaire d'une maîtrise en informatique "avait l'intention de rejoindre des groupes terroristes en Libye", pays voisin en proie au chaos depuis des années, a affirmé jeudi à l'AFP le porte-parole du Parquet de Tunis et du Pôle antiterroriste, Sofiène Sliti.
L'assaillant "n'appartient à aucun groupe ou organisme terroriste" et son acte semble être "isolé", a ajouté M. Sliti. Il a précisé que ce jeune chômeur du quartier populaire de Cité Ettadhamen, dans la banlieue de Tunis, serait présenté au Pôle antiterroriste vendredi.
Mercredi, le ministère de l'Intérieur a indiqué que l'assaillant avait dit "avoir adopté la pensée takfiriste (extrémiste, ndlr) il y a trois ans". Il "considère les membres des forces de l'ordre comme des +tawaghit+ selon ses propres termes. Les tuer, croit-il, est une forme de jihad", a affirmé le ministère.
"Tawaghit" est le pluriel de "taghout", terme signifiant "tyran" en arabe et utilisé par la mouvance extrémiste pour qualifier les policiers et militaires.
Depuis la révolution qui a renversé la dictature en 2011, la Tunisie a fait face à un essor de la mouvance jihadiste qui a fait plusieurs dizaines de morts, notamment des policiers, des militaires et des touristes étrangers.

- 'Protection' des forces armées -

 
Les autorités affirment avoir fait "des pas très importants dans la guerre contre le terrorisme", mais elles appellent toujours à la vigilance et des démantèlements de cellules jihadistes sont régulièrement annoncés.
"Il faut que nous soyons prudents", même si "la Tunisie a réalisé d'importants succès", a déclaré mercredi soir le chef du gouvernement Youssef Chahed.
M. Chahed a par ailleurs ordonné l'ouverture d'une enquête après la diffusion d'une courte vidéo montrant une partie de l'interrogatoire de l'assaillant.
"Le chef du gouvernement a chargé le ministre de l'Intérieur d'ouvrir une enquête sur les circonstances de la fuite d'une vidéo de la personne impliquée dans l'agression du Bardo et de déterminer les responsabilités", a affirmé à l'AFP une source gouvernementale ayant requis l'anonymat.
Cette vidéo d'un peu plus d'une minute, semblant avoir été prise par téléphone portable, a circulé sur les réseaux sociaux et montre l'auteur présumé de l'attaque interrogé par un policier.
De leur côté, trois organismes syndicaux émanant des forces de l'ordre ont fixé un ultimatum au Parlement, menaçant d'organiser des sit-in si les élus ne mettaient pas à leur programme le passage en plénière d'un projet de loi controversé sur la "protection" des policiers et militaires.

La société civile juge ce texte "dangereux" pour la transition démocratique.

Ces syndicats sont allés dans leur communiqué jusqu'à menacer de "lever la protection sécuritaire fournie aux députés et aux présidents des partis représentés au Parlement à partir du 25 novembre" si leurs demandes sont "ignorées".


le Jeudi 2 Novembre 2017 à 05:37 | Lu 218 fois