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Trophées du sport 2018 - Interview-vérité d'Henri Burns : " Mon histoire, c'est ce qui fait ma force. "

La 4e édition des Trophées du sport 2018 a vu le couronnement d'Henri Burns, adepte de sports de combat. Il est revenu avec nous sur son parcours, sur ses objectifs, sur ses 40 kg en moins, sur l'importance du soutien de sa compagne Maire et de celui de ses sponsors…Interview-vérité du chouchou du public polynésien.


Mairearii Tauira et Henri Burns
Mairearii Tauira et Henri Burns
Henri Burns n’a pas remporté par hasard le titre du sportif préféré des Polynésiens. Son parcours est atypique : ballotté d’une famille d’accueil à une autre, Henri Burns s’est construit grâce aux sports de combat. Pudique sur son passé, Henri n’a jamais connu son père et il n’a vu sa mère que trois-quatre fois au total. Mais il n’a pas de rancœur et préfère aller de l’avant. Sa famille s’est agrandie car c’est toute la Polynésie qui le porte désormais dans son cœur.
 
Henri rêve de devenir combattant d’arts martiaux mixtes. Pour ses détracteurs, cette discipline, qui autorise les coups à terre, fait l’apologie de la violence. Pour les autres, le contexte professionnel de ce sport, bénéficiant d’énormes moyens financiers, ne le rend pas plus accidentogène pour ses pratiquants que le rugby ou le motocross. C’est en tous cas la voie qu’a choisi Henri Burns pour de tenter de vivre de son sport. SB

Henri Burns avec Michel Bourez, parrain des Trophées du sport 2018
Henri Burns avec Michel Bourez, parrain des Trophées du sport 2018
Parole à Henri Burns :
 
C’est une joie de succéder à Michel Bourez ?
 
« C’est une joie et un immense plaisir d’avoir pu succéder à Michel Bourez qui est de mes plus grands idoles. C’est un des exemples à qui je pense pendant mes combats. »
 
Comment as-tu pu arriver jusque-là ?
 
« Cela a été beaucoup de persévérance, de confiance en soi. Les performances physiques, à la limite, ne comptent pas tant que ça, il faut croire en soi pour se surpasser. Dans mon sport, je suis obligé d’être toujours au top, de me surpasser. J’ai fixé quelques objectifs en 2017 et j’ai pu en atteindre certains. Pour moi c’est grandiose. Il y a une préparation mentale, physique, il y a la partie nutrition. Cela n’a pas été toujours facile. Je viens de perdre 40 kilos les gars ! Il faut le faire, il faut avoir un mental de quelqu’un qui veut vraiment réussir. »
 
Tu as pourtant eu une enfance difficile ?
 
« Avant chaque combat, je me remémore les moments où j’ai trimé dans ma vie, où j’ai dû affronter de plus grands monstres que ceux que j’ai affrontés sur le ring. C’est ce qui me propulse pour aller au-delà de mes capacités physiques du moment, pour atteindre ce qui semble impossible. Mon histoire, c’est ce qui fait ma force. On parle d’Henri Burns parce qu’il a vécu ça. J’espère être un exemple pour la jeunesse, ces jeunes dont on a besoin pour demain. J’essaie de montrer une image où je partage mes valeurs de tous les jours, une hygiène de vie irréprochable, c’est ce qui fait la magie de mes combats, de cette aventure. »

Henri avec ses amis
Henri avec ses amis
Comment gères-tu la peur face à de gros gabarits ?
 
« Comparé à ce que j’ai vécu, ces géants-là ne me font pas peur. C’est un peu une métaphore de mon enfance, je me dis que si je ne les affronte pas aujourd’hui, demain je ne pourrais jamais affronter mes peurs, alors il faut y aller. Il faut aller de l’avant, il ne faut pas rester là où tu ne pourras pas progresser. Même si tu vas échouer, ce n’est pas grave, il faut se relever et y aller encore et encore. C’est ça mon mana. »
 
Un mot pour ta compagne Maire ?
 
« Ma copine, c’est mon pilier. Sans elle, je ne pense pas que j’aurais pu aller aussi loin. Elle m’a toujours soutenu malgré les hauts et les bas, les départs à l’étranger pendant des mois. De mon côté, j’essaie d’aller réaliser les rêves que je me suis fixé. Depuis petit, je rêve d’être champion du monde à l’UFC et je sais que je vais y arriver. J’ai ses ondes positives pour y arriver. On en a déjà discuté, c’est sûr, c’est pas toujours rose, mais c’est ça la vie d’athlète pour pouvoir représenter la Polynésie. »
 
Tu as su convaincre des sponsors ?
 
« On m’a appris qu’il fallait oser dans la vie pour recevoir. C’est ce que j’ai fait. C’est aussi grâce à eux que je suis là. Je remercie Tahiti Infos, tous les partenaires, merci au Président Fritch qui nous a fait l’honneur d’être là avec nous. J’étais dans les nominés en 2015, il y avait moins de moyens, aujourd’hui le concours a vraiment été grandiose, merci à toute la Polynésie. Merci aussi à toi Simoné. Avec Oriano, vous êtes les deux journalistes qui me suivent depuis mes débuts, mauruuru à vous deux. » Propos recueillis par SB

Rédigé par SB le Mardi 20 Février 2018 à 13:34 | Lu 3827 fois