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Troisième chute du gouvernement en un mois en Nouvelle-Calédonie, les Calédoniens veulent un retour aux urnes


Les Calédoniens veulent un retour aux urnes
Les Calédoniens veulent un retour aux urnes
NOUMEA, 17 mars 2011 (AFP) - Un nouveau gouvernement a été élu jeudi en Nouvelle-Calédonie, mais est aussitôt tombé, avec la démission d'un de ses membres, qui souhaite un retour aux urnes face à la crise politique en cours depuis un mois.

Les 54 élus du Congrès ont désigné jeudi, selon un scrutin de liste proportionnel, un nouvel exécutif collégial, composé de onze membres, destiné à remplacer le gouvernement sortant, élu le 3 mars et déclaré démissionnaire sur le champ.

Le même scénario s'est déroulé jeudi. Leader de Calédonie Ensemble (droite modérée), Philippe Gomes a démissionné de l'exécutif, ainsi que ses suivants de liste, ce qui empêche l'institution de fonctionner. Les deux autres "ministres" élus de Calédonie ensemble sont en revanche restés en poste.

"Nous continuerons notre stratégie jusqu'au bout pour obtenir un retour aux urnes", a affirmé Philippe Dunoyer, membre du gouvernement Calédonie Ensemble.

Contre toute attente, jeudi, le Rassemblement-UMP avait perdu un siège au gouvernement avec trois "ministres" contre quatre précedemment, au profit de Calédonie Ensemble, qui avait reçu l'appui d'un petit parti.

Dans quinze jours, un nouveau gouvernement sera élu mais la crise devrait se poursuivre. D'ici là, Harold Martin, élu à la présidence du gouvernement, ne pourra qu'expédier les affaires courantes.

La crise a démarré le 17 février, avec cette fois la démission des trois "ministres" indépendantistes de l'Union calédonienne (UC), qui ont fait tomber le gouvernement présidé par Philippe Gomes, en place depuis 2009.

L'UC reprochait à M. Gomes de s'opposer au choix de deux drapeaux - tricolore et kanak - comme emblème du Caillou, choix soutenu par le Rassemblement-UMP.

Qualifiant sa mise à l'écart de "manoeuvre", M. Gomes espère, par sa stratégie, obtenir de Paris une dissolution des assemblées.

En face, ses adversaires l'accusent de "détournement de procédure" et de "stratégie irresponsable".

"Nous allons essayer de l'arrêter par la voie juridique. Mais si cela continue, il y a un risque de mise en péril de l'accord de Nouméa et de repli communautaire", a déclaré Roch Wamytan, élu de l'UC.

Ces tensions interviennent alors que les deux grandes familles politiques de Nouvelle-Calédonie - la droite non-indépendantiste et les indépendantistes kanak - sont chacune en proie à de profondes divisions.

Ces querelles sont exacerbées par les enjeux politiques majeurs qui se profilent en Nouvelle-Calédonie avec la sortie de l'accord de Nouméa.

Entre 2014 et 2018, un référendum d'autodétermination doit être organisé. Dans cette perspective, Paris et les élus locaux ont décidé d'entamer une réflexion pour envisager les futurs liens entre la Nouvelle-Calédonie et la France. Localement, le leadership pour mener ce débat accroît les rivalités.

cw/cgd

Rédigé par AFP le Mercredi 16 Mars 2011 à 22:09 | Lu 676 fois