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Tourisme : tapis rouge pour les projets de 40 milliards et plus


Le 4 juillet 2013, Gaston Flosse dévoile l'ampleur du projet Mahana Beach de Tahiti
Le 4 juillet 2013, Gaston Flosse dévoile l'ampleur du projet Mahana Beach de Tahiti
PAPEETE, 19 mai 2014 - L’assemblée de la Polynésie se penche jeudi un projet de loi visant à favoriser les grands investissements touristiques. Ce dispositif prévoit un ensemble d’exonérations fiscales en faveur des projets d'un investissement supérieur à 40 milliards Fcfp.

"L’accroissement de la capacité hôtelière, par des acteurs économiques nouveaux sur le marché polynésien, permettra de dynamiser le tourisme et de susciter un effet d’entrainement auprès des prestataires qui interviennent dans ce secteur économique", estime le rapport sur le projet de loi du Pays instituant un dispositif d’aide en faveur des grands investissements hôteliers et touristiques. Le texte doit être évoqué jeudi matin en ouverture de séance à l’Assemblée de Polynésie française. Il propose d’instituer un régime d’exonération douanière et d'impôts directs (fonciers, sur les bénéfices) pour une période allant de 10 à 15 ans en faveur des projets justifiant un investissement minimum cumulé de 40 milliards Fcfp sur six ans, où qu’ils soient réalisés en Polynésie française.

Le projet de loi vise "toute opération d’investissement ayant pour objectif la construction, l’extension ou la rénovation d’un ou plusieurs ensembles immobiliers à destination hôtelière et touristique".

Peuvent figurer au nombre de ces investissement, pour peu qu’ils aient une vocation touristique, "des unités d’hébergement (chambres, appartements, villas), des espaces de restauration ou de stockage" ou encore "des espaces commerciaux, des centres d’affaires, des bureaux, des espaces destinés à l’accueil de congrès ou de séminaires, à l’exercice d’activités culturelles, sportives ou au bien-être, à la détente ou aux soins à la personne" et même "les terrains aménagés destinés à l’exploitation d’un golf" ou "la réalisation de marinas". La création d'un casino est éligible à ce dispositif d'incitation fiscale.

Les projets éligibles auront dû solliciter et obtenir un agrément auprès du président de la Polynésie française pour bénéficier de ces avantages fiscaux.

En dehors des centimes additionnels, la seule taxe à laquelle seront assujettis ces "grands projets hôteliers et touristique" sera calculée sur une base forfaitaire de 2% de l’ensemble des importations exonérées, reversée au Fonds pour l’emploi et la lutte contre la pauvreté, le FELP.

"Ramasser des miettes", pour l'opposition

"C’est un dispositif d’incitation à l’investissement sur des grosses zones d’aménagement", a commenté Maina Sage lundi matin au sujet de ce projet passé en commission la semaine dernière. "Ce texte cible l’ensemble de la Polynésie. Nous sommes sur des projets d’envergure qui concernent outre les projets hôteliers toutes les infrastructures de type marinas, golf, espaces de commerce qui participent à un complexe touristique. Le projet du Mahana Beach sur la zone de Punaauia pourrait bénéficier de ce cadre, tout comme le Mahana Beach de Moorea ou tout autre projet comme celui de Atimaono (deux hôtels et un golf neuf trous en marge du golf international, ndlr)".

"Venez, construisez ! Nous avons des hectares de terrains : installez-vous !", Gaston Flosse était engageant, le 4 juillet 2013 à la présentation de l’ambitieux projet Mahana Beach. Envisagé sur les 52,8 hectares de foncier domanial dont dispose le Pays sur le littoral de Punaauia, entre la pointe Tata’a et la marina Taina, avec ses quatre hôtels, son palais des congrès, son auditorium, son "market place", ses magasins de luxe, sa marina, sa promenade en bord de mer et pourquoi pas son casino : le projet était présenté comme le premier vrai complexe touristique polynésien.

Depuis le Pays a adopté une loi sur les partenariats public-privé lui permettant notamment de mettre son foncier domanial à la disposition de porteurs de projets intéressant le Pays, pour de très longues durées allant jusqu’à 90 ans.

Reste à devenir attractif au plan fiscal comme l’annonçait la mesure n°10 présentée dans le cadre du plan de relance, qui porte sur les exonérations ou allègements fiscaux en faveur du développement de grands projets touristiques.

"Nous voulons faire du tourisme la base essentielle de notre développement", expliquait Gaston Flosse dimanche soir sur le plateau de l’Hebdo de Polynésie 1ère. "D’où ce projet de Tahiti Mahana Beach, de Moorea Mahana Beach, le projet de Atimaono, le projet de la Hainan Airlines qui veut desservir notre pays d’ici la fin de l’année et racheter trois hôtels". Le blog Tahiti Today croit savoir à ce sujet qu'il s'agit d'hôtels détenus par Louis Wane à Moorea et Bora Bora : le Hilton Moorea, le St Régis et le Bora Bora Nui.

Jeudi matin, l’Assemblée prévoit de consacrer 90 minutes à un débat qui s'annonce contradictoire au sujet de ce projet de loi. Un temps de parole aménagé à la demande de l’opposition dont le représentant indépendantiste Oscar Temaru rappelait ce samedi que "compter uniquement sur ces grands projets pour se développer" nous exposait au risque de ne "ramasser que des miettes".

4e séance de la session administrative

Six rapports sont à l’ordre du jour de la séance de jeudi 22 mai, dès 9 heures. Le projet de loi du Pays sur les grands investissements touristiques sera évoqué en ouverture de séance. Les autres rapports susceptibles d’être évoqués sont :

Un projet de délibération modifiant les règles destinées à assurer la sécurité contre les risques d'incendie et de panique dans les Etablissements recevant du public (ERP) : cinémas, magasins, bibliothèques, écoles, universités, hôtels, restaurants, hôpitaux.

Le Rapport d’observations définitives de la chambre territoriale des comptes de la Polynésie française concernant la gestion de la flottille administrative pour les exercices 2008 à 2012.


Un projet de loi du pays portant création de la convention d’engagement éducatif.

Un projet de délibération portant approbation du compte financier de l’exercice 2012 de l’établissement d’achats groupés. Le compte financier de l’établissement public présentait à l'issue de cet exercice un résultat global négatif de 47,5 millions Fcfp.

Un projet de délibération portant approbation du compte financier de l’exercice 2012 de l’Institut de la jeunesse et des sports de la Polynésie française qui présentait à la clôture de l'exercice 2012, un résultat global négatif de 15,2 millions Fcfp.


Rédigé par JPV le Lundi 19 Mai 2014 à 14:26 | Lu 2901 fois