New York, Etats-Unis | AFP | mercredi 08/08/2018 - Tesla s'est lancé mercredi dans l'examen du projet de son retrait de la Bourse évoqué la veille par son PDG Elon Musk, une annonce inattendue qui a éveillé les soupçons de manipulation de cours des autorités boursières.
Le conseil d'administration du fabricant de voitures électriques haut de gamme a affirmé dans un communiqué s'être réuni "plusieurs fois au cours de la semaine passée" pour évoquer ce sujet et "prendre les mesures nécessaires pour l'évaluer".
Les discussions ont notamment tourné autour des avantages que représenteraient "pour les intérêts à long terme de Tesla" le fait de ne plus être coté à Wall Street, ainsi qu'autour du "financement nécessaire" pour mener à bien une telle opération, y est-il ajouté.
L'entrepreneur sud-africain avait semé le trouble mardi en envoyant en cours de séance une salve de messages sur Twitter faisant part de son intention de retirer Tesla de la cote et d'en rester le PDG quoi qu'il arrive.
Ces déclarations inopinées, en pleine séance, ont particulièrement surpris.
Rien n'empêche a priori les entreprises cotées à Wall Street de faire des annonces sur les réseaux sociaux si elles ont auparavant prévenu qu'elles pouvaient utiliser ces moyens de communication. Ce que Tesla avait fait.
Mais quand en deux mots, "financement assuré", le patron de Tesla a assuré avoir déjà l'argent nécessaire pour mener à bien l'opération, il a suscité de nombreuses interrogations.
Selon le Wall Street Journal, le gendarme américain des marchés financiers, la SEC, a demandé à l'entreprise si l'affirmation de M. Musk était bien "réelle". L'institution voudrait aussi savoir pourquoi ces annonces ont été faites sur Twitter plutôt que dans un document officiel et si elles respectent bien les règles des marchés.
Contactée par l'AFP, la SEC n'a pas souhaité faire de commentaire.
"S'il avait simplement dit +je réfléchis à l'idée de retirer l'entreprise de la cote+, cela n'aurait pas posé de problème particulier", a souligné John Coffee, spécialiste du droit à l'université Columbia.
"Mais quand il ajoute à la fois le prix de l'action (auquel il prévoit de retirer le groupe) et le fait que les financements sont assurés, ce sont des affirmations qui peuvent être considérées comme trompeuses" si elles ne se concrétisent pas, a-t-il ajouté.
Il souligne qu'il est "très peu probable" que M. Musk ait déjà obtenu les dizaines de milliards de dollars nécessaires.
Non seulement le montant serait le plus élevé jamais obtenu pour un telle opération, mais surtout Tesla n'a pas encore fait la preuve de sa capacité à gagner de l'argent sur une année entière. Et il est encore en train d'affiner sa stratégie: le groupe mise beaucoup sur le succès de son dernier-né, le Model 3, qui connaît de gros retards de production.
De plus, en annonçant vouloir retirer l'entreprise de la Bourse lorsque l'action atteindrait 420 dollars, le PDG s'est, selon M. Coffee, bien avancé.
"M. Musk ne peut pas juste aller sur les marchés et acheter des actions. Il doit s'en référer au conseil d’administration, qui doit former un comité indépendant, qui engagera ses propres conseillers juridiques et bancaires afin de déterminer un prix leur semblant juste et le négocier", a-t-il expliqué.
A Wall Street, le titre de Tesla a terminé en hausse de près de 11% mardi après la salve de tweets du patron de Tesla, ce qui s'est matérialisé par de lourdes pertes pour les financiers ayant spéculé sur son effondrement.
"Il a été estimé que les investisseurs qui parient sur une baisse du titre ont perdu 1,3 milliard de dollars", avance M. Coffee, concluant par conséquent que si les annonces de M. Musk se révélaient trompeuses, ces financiers pourraient attaquer l'entreprise en justice.
Contrairement à une entreprise cotée en Bourse, une société évoluant hors des plateformes financières n'est pas soumise à des obligations légales contraignantes en matière de transparence comme la publication de ses résultats tous les trimestres ou la rémunération de ses dirigeants.
Certains actionnaires ont déjà apporté leur soutien au projet d'Elon Musk, qui a insisté que toute décision finale reviendrait aux actionnaires.
Le conseil d'administration du fabricant de voitures électriques haut de gamme a affirmé dans un communiqué s'être réuni "plusieurs fois au cours de la semaine passée" pour évoquer ce sujet et "prendre les mesures nécessaires pour l'évaluer".
Les discussions ont notamment tourné autour des avantages que représenteraient "pour les intérêts à long terme de Tesla" le fait de ne plus être coté à Wall Street, ainsi qu'autour du "financement nécessaire" pour mener à bien une telle opération, y est-il ajouté.
L'entrepreneur sud-africain avait semé le trouble mardi en envoyant en cours de séance une salve de messages sur Twitter faisant part de son intention de retirer Tesla de la cote et d'en rester le PDG quoi qu'il arrive.
Ces déclarations inopinées, en pleine séance, ont particulièrement surpris.
Rien n'empêche a priori les entreprises cotées à Wall Street de faire des annonces sur les réseaux sociaux si elles ont auparavant prévenu qu'elles pouvaient utiliser ces moyens de communication. Ce que Tesla avait fait.
Mais quand en deux mots, "financement assuré", le patron de Tesla a assuré avoir déjà l'argent nécessaire pour mener à bien l'opération, il a suscité de nombreuses interrogations.
Selon le Wall Street Journal, le gendarme américain des marchés financiers, la SEC, a demandé à l'entreprise si l'affirmation de M. Musk était bien "réelle". L'institution voudrait aussi savoir pourquoi ces annonces ont été faites sur Twitter plutôt que dans un document officiel et si elles respectent bien les règles des marchés.
Contactée par l'AFP, la SEC n'a pas souhaité faire de commentaire.
"S'il avait simplement dit +je réfléchis à l'idée de retirer l'entreprise de la cote+, cela n'aurait pas posé de problème particulier", a souligné John Coffee, spécialiste du droit à l'université Columbia.
"Mais quand il ajoute à la fois le prix de l'action (auquel il prévoit de retirer le groupe) et le fait que les financements sont assurés, ce sont des affirmations qui peuvent être considérées comme trompeuses" si elles ne se concrétisent pas, a-t-il ajouté.
Il souligne qu'il est "très peu probable" que M. Musk ait déjà obtenu les dizaines de milliards de dollars nécessaires.
- Procès en vue -
Non seulement le montant serait le plus élevé jamais obtenu pour un telle opération, mais surtout Tesla n'a pas encore fait la preuve de sa capacité à gagner de l'argent sur une année entière. Et il est encore en train d'affiner sa stratégie: le groupe mise beaucoup sur le succès de son dernier-né, le Model 3, qui connaît de gros retards de production.
De plus, en annonçant vouloir retirer l'entreprise de la Bourse lorsque l'action atteindrait 420 dollars, le PDG s'est, selon M. Coffee, bien avancé.
"M. Musk ne peut pas juste aller sur les marchés et acheter des actions. Il doit s'en référer au conseil d’administration, qui doit former un comité indépendant, qui engagera ses propres conseillers juridiques et bancaires afin de déterminer un prix leur semblant juste et le négocier", a-t-il expliqué.
A Wall Street, le titre de Tesla a terminé en hausse de près de 11% mardi après la salve de tweets du patron de Tesla, ce qui s'est matérialisé par de lourdes pertes pour les financiers ayant spéculé sur son effondrement.
"Il a été estimé que les investisseurs qui parient sur une baisse du titre ont perdu 1,3 milliard de dollars", avance M. Coffee, concluant par conséquent que si les annonces de M. Musk se révélaient trompeuses, ces financiers pourraient attaquer l'entreprise en justice.
Contrairement à une entreprise cotée en Bourse, une société évoluant hors des plateformes financières n'est pas soumise à des obligations légales contraignantes en matière de transparence comme la publication de ses résultats tous les trimestres ou la rémunération de ses dirigeants.
Certains actionnaires ont déjà apporté leur soutien au projet d'Elon Musk, qui a insisté que toute décision finale reviendrait aux actionnaires.