Tahiti Infos

Territoriales : Ronald Tumahai barreur de la "pirogue" des maires


Territoriales : Ronald Tumahai barreur de la "pirogue" des maires
PUNAAUIA, vendredi 26 octobre 2012 – Après une difficile gestation, le rassemblement des maires Te Amuitahiraa, voulu par Ronald Tumahai, dévoile ses ambitions territoriales et ses soutiens.
D’un côté il s’agit d’offrir une alternative terre-à-terre au redressement de la situation économique polynésienne, au-delà des clivages politiques, vision et popularité de terrain pour appréhender les affaires du pays ; de l’autre difficile de fixer l’horizon des territoriales sans trébucher sur les querelles intestines qui divisent les maires, au sujet de ce rassemblement.
A commencer par Teina Maraeura (représenté par Daniel Herlemme, vendredi), dont la présence sur la liste donne de l’urticaire aux élus du RAP (Philip Schyle, maire d’Arue, Béatrice Vernaudon, maire de Pirae et Nicole Bouteau, élu de Papeete et leader du parti autonomiste No oe e te Nunaa), et que Gaston Tong Sang présente comme une fin de non recevoir.

Te Amuitahiraa annonce cependant une liste en constitution comptant une trentaine de personnes, alors que la mouture finale devra présenter 73 noms et une parfaite parité hommes-femmes.

Le rassemblement des maires a réglé la question du leadership en laissant le premier rôle à Ronald Tumahai, le maire de Punaauia. Quatre des huit sections de la circonscription unique de Polynésie française sont menées : Bruno Sandras, maire de Papara pour la 2e section des îles-du-vent, Ronald Tumahai sur la 3e section des îles-du-vent, Teina Maraeura pour la section des Tuamotu de l’ouest, Benoît Kautai ou Joseph Kaiha sur les îles Marquises.

"Un parti politique à lui tout seul !"

Les tractations sont toujours à l'oeuvre. Les maires se donnent jusqu’à la fin de l’année pour rassembler sous la bannière Te Amuitahiraa. "A titre personnel j’ai milité pour que nous soyons tous dans cette pirogue", explique Bruno Sandras, maire de Papara, "on appelle ça le rassemblement des maires. Mais admettons que tous les tavana se réunissent tous -- il y en a 48 en Polynésie : nous n’aurions toujours pas de quoi constituer une liste de 57. Vous avez bien compris. Je veux dire à nos amis qui ne sont pas tavana qu’ils ont leur place ici. Il y a des maires qui ne quitteront jamais leur formation politique d’origine. Oscar Temaru ne sera jamais ici, Tina Cross ne sera jamais ici à moins d’un miracle, Henri Flohr ne sera jamais ici… Parce qu’au moment des élections leur appartenance à leur famille politique est plus importante que leur situation municipale. Mais on ne leur en veut pas. On sait que leur cœur balance. Et le maire de Papara de conclure : "A part le Tahoera’a ou le Tavini, qui sont des partis bien installés dans le paysage, qui peut prétendre lever 20% de voix dans sa commune ? Le tavana ! Le tavana est un parti politique à lui tout seul ! On veut susciter un espoir ; on y croit."

Territoriales : Ronald Tumahai barreur de la "pirogue" des maires
Ronald Tumahai : " Il suffit de très peu de choses pour que les élus du RAP nous rejoignent."


Quel est le principe de ce rassemblement des maires ?

Ronald Tumahai : Les maires sont des élus de proximité. Géographiquement ce sont des personnes qui sont déjà sur le terrain et qui disposent d’un fond d’électorat dans leur commune. C’est déjà pas mal de pouvoir compter sur 20% des voix dans les communes que nous représentons. Ensuite, au niveau de la gestion du Pays, il me semble qu’il est normal que les maires soient représentés au niveau du Territoire, ne serait-ce qu’en raison des nouvelles compétences qui sont transférées aux communes, depuis 2004, gestion de l’eau potable, des ordures… C’est une manière de montrer à la population que les élus de proximité doivent être impliqués dans la gestion du pays.

Un certain nombre des maires qui vous accompagnent sont déjà impliqués dans la gestion du Pays, notamment le maire de Rangiroa Teina Maraerura, représenté aujourd’hui par Daniel Herlemme, ministre du développement des archipels.

Ronald Tumahai : Ces maires n’ont pas de réelle appartenance politique. (…)

Où en est la constitution de votre liste d’élus municipaux pour le prochain scrutin territorial, aujourd’hui ?

Ronald Tumahai : Elle est en voie de constitution. Il nous reste à rassembler quelques leaders des îles-sous-le-vent et des îles-du-vent. Il suffit de très peu de choses pour que les élus du RAP nous rejoignent.
Nous avons jusqu’à la fin de l’année pour compléter notre équipe.


Gaston Tong Sang reste sur sa position, par rapport aux Raromatai : lui ou les élus de Te Mana o te mau Motu. Une position aussi ferme n’est-elle pas une manière de fermer la porte ?

Ronald Tumahai : C’est le préalable qu’il a donné. Maintenant que se passera-t-il ensuite ? En attendant, je vois mal quelqu’un qui a occupé les plus hautes fonctions du Pays ne pas vouloir être leader. C’est une personne qui va certainement créer sa propre liste avec d’autres. Par rapport à nos discussions, c’est vrai qu’il a confirmé qu’il y a certains élus qu’il ne souhaite pas voir à ses côtés, notamment des Tuamotu. Mais je pense qu’il y a autre chose.

Par rapport aux RAP qu’est-ce qui explique leur absence aujourd’hui ?

Ronald Tumahai : La même chose. Même si nous avons résolu le problème Klarence Vernaudon, puisqu’il s’est retiré du rassemblement, la présence de Teina Maraeura demeure un problème à leurs yeux. Il est en France pour un bon bout de temps, dans l’attente d’une greffe de rein. Rien ne nous assure qu’il sera présent pour les élections territoriales. D’ici là, s’il nous dit que quelqu’un d’autre le représente sur la liste, le préalable sera levé. Mais ne sera-t-il pas trop tard ? Nous devons constituer notre liste avant la fin de l’année.

Bruno Sandras vous présente comme le leader de ce rassemblement. Cela signifie-t-il que si Te Amuitahiraa remporte les élections vous serez président du Pays ?

Ronald Tumahai : Logiquement oui.

Quels sont les learders de section identifiés dans votre rassemblement, aujourd’hui ?

Ronald Tumahai : Au niveau de la deuxième section Bruno Sandras, aux Marquises soit Benoît Kautai, soit Joseph Kaiha, au niveau des Tuamotu (5e section) pour l’instant c’est Teina Maraeura, nous n’avons pas de leader sur les raromatai, sur la troisième section c’est moi-même.


Rédigé par Jean-Pierre Viatge le Vendredi 26 Octobre 2012 à 13:51 | Lu 2325 fois