Tahiti Infos

Territoriales 2013 : "nous ferons barrage au Tavini", annonce Teva Rohfritsch


Territoriales 2013 : "nous ferons barrage au Tavini", annonce Teva Rohfritsch
Le leader du rassemblement autonomiste A Tia Porinetia répond aux questions de Tahiti infos.



Dans quelle section vous présentez-vous aux prochaines élections territoriales ?

Teva Rohfritsch : Sur Faa’a, Punaauia.

Vous vous êtes exprimé contre la démarche de réinscription menée par le gouvernement Temaru et positionné comme une force autonomiste nouvelle, vis-à-vis du Tahoera’a Huiraatira. Quel sera le thème directeur de la campagne A Tia Porinetia ?

Teva Rohfritsch : Notre thème principal de campagne sera celui de l’Emploi. Notre programme sera orienté principalement sur une reprise de l’emploi. Pour rendre la dignité aux Polynésiens, il faut redonner de l’emploi aux familles. C’est l’attente principale qui ressort de nos rencontres avec la population.
Cela ne nous empêche pas d’avoir un avis sur le processus de décolonisation. Je trouve que ce que fait M. Temaru est inadmissible. Il n’a reçu aucun mandat pour cela. Il va nous engager à New York. Il m’a l’air bien pressé, puisqu’il souhaite aboutir avant le premier tour des élections. Peut-être anticipe-t-il une défaite de l’UPLD ? Je trouve en attendant qu’il s’agit d’un véritable hold-up : les populations n’ont pas été consultées. Il s’appuie sur un texte fondateur des Nations Unies, qui est le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes. Or le peuple polynésien n’a jamais été consulté. Cela est inadmissible.


Quel diagnostic faites-vous de la situation économique de la Polynésie française ? Quelles solutions envisage A Tia Porinetia concernant la situation de la PSG, celle de l’autonomie énergétique du Pays, la politique de prévention en matière de santé, une politique de relance de l’Emploi ?

Teva Rohfritsch : Il faudrait 3 heures pour développer toutes les solutions. Nous préparons un programme qui répondra à ces inquiétudes fondamentales des Polynésiens. Mais encore une fois le maître-mot c’est l’Emploi. La PSG est affectée par un déficit de recettes. Certainement faudra-t-il également travailler sur les dépenses, mais nous avons là un système très généreux mis en place. Et en matière de protection sociale il faut voir ce que nous sommes en mesure de nous offrir dans un pays comme le notre. Nous sommes 270.000 habitants. Très clairement, la crise de l’emploi provoque un déficit de recettes parce qu’il y a moins de cotisants. On pourra toujours inventer des artifices pour subventionner la protection sociale, à la base c’est par le biais de l’emploi que l’on finance les cotisations sociales.
Notre programme sortira prochainement. Mais en termes de grands axes, il va falloir redéfinir la notion de service public et faire en sorte que l’administration se concentre sur ses missions essentielles et qu’elle libère des secteurs dans lesquelles elle intervient en se substituant à l’entreprise privée. (…) Je pense au secteur de la pêche, à celui de la perle. Dans la pêche on est venu avec Tahiti Nui Ravai construire des navires, financer des installations à terre, on a certainement oublié de s’occuper de la formation des hommes. (…) Les sociétés d’économie mixte doivent cesser de s’occuper de ce qui relève du privé. Notre mot d’ordre consiste à redonner de la place au secteur privé, parce que c’est dans le privé que l’on crée de l’emploi.


Parmi les projets chers au gouvernement Temaru, il y a la société aquacole sino-polynésienne Tahiti Nui Jingmin ocean farm.

Teva Rohfritsch : Je me suis déjà exprimé contre. C’est un projet obscur et monté à la légère. (…) Je pense qu’il y a un partenariat économique très important à nouer avec la Chine, dans le secteur du tourisme. Le Tourisme est le principal relai de croissance de la Polynésie. Je pense que les Chinois doivent jouer un rôle majeur dans le développement de ce secteur, qui doit rester le moteur de notre économie. Qu’ils viennent construire des hôtels, qu’ils nous envoient des ressortissants pour consommer en Polynésie : je serai le premier à leur dérouler le tapis rouge. Mais je crois qu’il ne faut pas mettre en jeu nos ressources alimentaires et notre environnement. (…)
Sur l’alimentaire je pense que nous devons rester méfiants. Les défis des trente prochaines années se joueront sur l’eau, sur la qualité de l’air et sur la ressource alimentaire.


Un mot sur la politique. Le Tahoeraa a organisé ses primaires pour Tahiti, ce week-end. Le parti orange érige ce principe en gage de renouveau de son fonctionnement. Qu’en pensez-vous ?

Teva Rohfritsch : J’ai l’impression que c’est un bel effet de style. M. Flosse reconnait lui-même qu’il n’y a qu’un candidat. Des primaires pour désigner un seul candidat, cela laisse dubitatif. Ensuite chaque commune est chargée d’élire deux représentants. Nous avons 48 communes en Polynésie, cela fait donc plus de place qu’il n'y en a sur la liste. Cela signifie que le président du Tahoera’a va choisir ensuite, parmi ces candidats élus, qui figurera sur la liste. Le système demeure très centralisé. Au final, le choix revient au président du parti. C’est un mode d’organisation. Je ne suis pas là pour critiquer, mais ne montrons pas la démocratie là où elle n’est pas.

Le parti orange appelle au vote autonomiste utile en sa faveur, lors du premier tour le 21 avril. Quel appel lancez-vous ?

Teva Rohfritsch : On appelle le changement. Deux partis ont pesé sur la vie politique ces trente dernières années. Les mêmes leaders sont toujours à leur tête. La Polynésie a besoin d’autre chose aujourd’hui. Les cinq prochaines années seront déterminantes pour l’avenir de notre pays. Nous ne sommes même plus dans l’après-nucléaire. Nous avons aujourd’hui notre destin entre les mains et nous devons choisir notre voie. ATP souhaite porter cette nouvelle voie qui, au-delà des hommes et des femmes politiques, est celle d’une société polynésienne en mutation. Entre l’indépendance avant tout du Tavini et un homme qui, de l’autre côté, veut à tout prix récupérer son siège – pace que c’est SON siège –, je pense que tout cela ne parle pas beaucoup d’avenir. ATP va venir avec un programme, avec une équipe qui sera en mesure de prendre les rênes du pays, dès le lendemain de l’élection, mais qui aussi sera porteuse de renouveau, puisque nous aurons sur la liste des personnes de la société civiles, des jeunes, des personnes engagées dans la sphère associative, qui agissent au quotidien. L’Assemblée a besoin de ce renouveau aussi.
J’appelle les électeurs à voter le changement dès le premier tour. (…) Notre challenge est de faire en sorte que les électeurs las de la politique, les abstentionnistes lors des dernières élections, se rendent compte qu’ils ont un élément de choix nouveau et qu’ils s’expriment dès le premier tour.


En cas de deuxième tour, si vous êtes qualifiés, êtes-vous prêt à vous acheminer vers une triangulaire, le 5 mai ?

Teva Rohfritsch : On souhaite se battre pour être en tête, dès le premier tour. Cette question se posera alors pour les autres.

Vous pensez donc que la liste autonomiste qui parviendrait en tête, dès le premier tour, aurait légitimement le rôle de rassembleur, en accueillant son challenger autonomiste ?

Teva Rohfritsch : En tout cas nous sommes clairs. Lors de ces élections nous ferons barrage au Tavini Huiraatira. J’espère que les autres partis autonomistes seront aussi clairs que nous. Mais je n'en suis pas sûr : souvenez-vous du 7/7/7...

Teva Rohfritsch “E ‘aro matou no te re matamua !”

Territoriales 2013 : "nous ferons barrage au Tavini", annonce Teva Rohfritsch
I teie monire 25 i maìri, ‘ua uiui hiatu te mau manaò o Teva Rohfritsch tane nonià i teie maìtiraa e piri mai ra. Àita òia i huna noa aè te fa rahi e titau hia e ana, maoti ra te tiàraa matamua. O ta na i haapapu mai : e horo ‘oia i te tuhaa toru, i te pae no Punaauia-fa’aa ma. ‘Ua ineine tana tapura. ‘Aita ra òia i faahohonu teie parau. O tei ìte hia, ‘ua tapiri mai tetahi a mau tavana mai ia Rony Tumahai, no Punaauia, raua o Teve Kaiha, te tavana ïa no te fenua no ‘Ua pou, i te mau pae ènana ma. ‘E riro tetahi atu mau tavana i te faao mai ia ratou i roto i taua tapura ra.

Taa noatu te parau no te tapura, ‘ua faahohonu mai o Teva Rohfritsch tane i tona hiòraa i te poritita no Porinetia ananahi : « ‘Aita toù manaò i tuàti i nià te mau ‘opuara’a a te pupu Tahoèraa Huiraatira, no temea, te hinaaro ra o Gaston Flosse tane e tarahu te hoê faito moni rahi roa ìno, e pae hanere miria farane. Naò ra oia, teie moni, no te faamahiti mai i to tatou nei fenua mai roto mai i te mau fifi e farerei hia nei e tatou. I nià i taua parau ra, ua patoì ùàna roa vau. Nahea tatou e faahoì i teie moni i muri mai ? »

I te pae no te òhiparaa, ‘ua ìte oia te mau fifi o tei òre i matara atu ra. « ia ù manaò, e tià paha ia te pupu poritia e manuia i roto teie hororaa i muri nei, e haapuai te mau tutavaraa i te pae o te mau taiete e ère na te hau.» ‘Ua faahiti atoà oia te parau no te poe parau : « A hiò noa te parau no ta tatou poe ! ia hiò anaè vau, te imi ra te hau fenua te mau raveà ato’a no te haru mai te tuhaa tapihooraa. Aita roatu vau i afaro i teie huru faanahoraa. Parau mau, e tià ia tatou e faatià faahou teie tuhaa òhipa, ma te àpee atu i te mau òna poe i te pae anei o te faaàfaroraa o te huru faaàpuraa. O te hau te tumu i topa roa ai te faufaa moni i noaa mai i roto i te ohipa poe. ‘Ua òpere ha noa oia i te mau tuha’a faaohiparaa, pii hia « concession ». ‘Ua ineine o Teva Rohfritsch tane no te àroraa.


Rédigé par Jean-Pierre Viatge le Lundi 25 Février 2013 à 17:32 | Lu 4465 fois