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Terrain militaire : le maire de Mahina veut favoriser la jeunesse et la culture


MAHINA, le 06/04/2016 - L'administrateur des îles du Vent et des îles Sous-le-Vent, Christophe Lotigié, a rencontré mardi le maire de Mahina, Damas Teuira, pour faire le point sur l'avancement du dossier concernant la reconversion des terrains militaires. À Mahina, la priorité serait de favoriser les activités dédiées aux jeunes tout en maintenant la tranquillité publique. Une réunion de travail est prévue la semaine prochaine.

La reconversion des terrains militaires fait son petit bout de chemin dans chaque commune. L'État et le Pays continuent leurs rencontres avec les différentes communes concernées. Une loi du Pays, autorisant des communes à intervenir dans certaines matières relevant des compétences de la Polynésie française pour la mise en oeuvre d'un contrat de redynamisation des sites de défense (CRSD), a été publiée, en début de semaine, au Journal officiel.

"Au travers de cette loi du Pays, les communes sont autorisées à intervenir en matière d'interventions économiques et d'urbanisme pour la réalisation des projets suivants :
- création de zones d'activités économiques (ZAE) ;
- requalification de zones et aménagements urbains ;
- création de zones d'activités touristiques et de loisirs.
"

À Mahina, plus d'une trentaine d'entreprises se sont déjà manifestées. Mais la municipalité doit encore voir si les différentes parcelles, qui seront attribuées à ces entreprises, seront louées ou vendues. D'ailleurs, un comité de pilotage communal se réunira la semaine prochaine pour discuter de la gestion de ce site. "On va faire appel à une maîtrise d'ouvrage pour voir de quelle manière, on va exploiter ce terrain militaire. Aujourd'hui, on a eu l'occasion de visiter les bâtiments qui sont encore sur place. Il y a beaucoup de bâtiments où l'on ne trouve que des bureaux. On est en train de voir si les bâtiments que l'on a visités peuvent être ré-exploités pour accueillir les sièges de certaines sociétés, ça serait intéressant."

Le maire a rencontré également ce mardi, le vice-président du Pays, Nuihau Laurey et là, le mot d'ordre est clair : "Il faut diversifier l'offre afin que l'on ne trouve pas les mêmes enseignes partout, d'une commune à une autre. Il faut que tout le monde soit gagnant. Il tient vraiment à ce que la partie jeunesse, etc. soit un moment fort dans la reconversion des terrains militaires, parce qu'aujourd'hui, on n'a pratiquement rien", assure le maire de Mahina.

La loi affirme que le Pays peut apporter une aide financière maximale de 500 millions de francs aux projets communaux. Ces financements seront accordés sur la base d'une programmation retenue par le comité de pilotage du CRSD et n'empêcheront pas l'octroi d'autres participations.

LES NUISANCES SONORES, UN FACTEUR IMPORTANT DANS LA PRISE DE DÉCISION

Même si aucun projet concret n'a encore été défini à Mahina, la mise en place d'une salle multifonction insonorisée sur l'ancien terrain du groupement du service militaire adapté (GSMA), ne serait pas écartée. "Nous souhaitons ériger un espace dédié à toute la partie culturelle, aux activités sociales, sportives et aux loisirs", précise Damas Teuira, "parce qu'aujourd'hui Mahina n'a pas été gâtée ces dernières années, en matière d'infrastructures destinées aux jeunes."

"L'objectif de cette démarche est de permettre aux gens de faire du bruit (matches, festivités, mariages…) sans déranger ton voisin", explique Damas Teuira.

Lors d'un de ses déplacements à Paris, il y a deux ans, Damas Teuira a été attiré par une infrastructure métropolitaine. "Il y avait un projet similaire. La particularité de cette salle, c'est que tu as la moitié du bâtiment qui a été construit en sous-sol. Il y a juste deux ou trois mètres qui sortent de terre. Le toit c'est un grand dôme et toute la partie animation se fait en sous-sol. Donc cela va atténuer un peu le bruit."

Depuis plusieurs années, les communes font face à une pluie de plaintes contre les nuisances sonores. Et à Mahina, la salle omnisports n'est pas épargnée. "Elle a été érigée à l'époque parce qu'il n'y avait pas d'habitations. Après les gens ont construit autour parce qu'ils sont propriétaires terriens. Aujourd'hui, on ne peut plus garantir la tranquillité publique parce que cet espace, qui est dédié à des manifestations sportives, culturelles ou de jeunesse, n'a plus sa place", confie le maire.


Damas Teuira
Maire de Mahina


"La salle omnisports sera toujours exploitée"

La salle omnisports été insonorisée. De l'argent a été investi ?

"On a investi de l'argent, en effet, mais cela ne répond pas à nos attentes. Aujourd'hui, on passe notre temps à ramener les panneaux qui servent à insonoriser en hauteur. Peut-être que la conception n'était pas adaptée à cette salle. On va peut-être revoir une nouvelle conception qui va garantir le nombre de décibels afin de ne pas déranger le voisinage."

Que va-t-elle devenir ?

"Elle sera toujours exploitée en journée, on va éviter peut-être l'utilisation en soirée. Il faut voir... Les plaintes pour nuisances sonores pour le Heiva et les activités sportives seront classées sans suite par le procureur. D'un côté, cela nous arrange, mais je me mets à la place des riverains..."

Les jeunes danseurs n'ont pas de salle de répétition. Est-ce que vous avez pensé à eux aussi ?

"C'est pour cela que la polyvalence de cette salle doit atteindre son optimum, pour permettre à tout le monde de s'adonner à la danse. Je pensais à cela notamment. Pour que ces jeunes puissent utiliser cette salle, comme moyen d'expression sans déranger le voisinage. C'est le "sans déranger le voisin" qui m'intéresse. Après tu fais ce que tu veux dedans, à partir du moment que tu ne casses pas les murs. Mais c'est plutôt les nuisances que cela produit."


le Mercredi 6 Avril 2016 à 17:20 | Lu 1014 fois