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Tahoeraa : Pourquoi Oscar Temaru et Richard Tuheiava ont-ils si peur du référendum d’autodétermination ?


Communiqué du Tahoeraa:

Finalement, c’était encore une fois beaucoup de bruit pour rien. Cela faisait un bon moment que notre cher président de la Polynésie – toujours – française, Oscar Temaru, faisait des pieds et des mains pour tenter de justifier sa demande de réinscription de notre Pays sur la liste des territoires non-autonomes de l’ONU. Il a eu beau avoir reçu le soutien des dirigeants des pays polynésiens et mélanésiens, cela n’aura pas servi à grand-chose puisqu’au final le Forum des Iles du Pacifique a encore refusé son soutien à sa demande, réitérant simplement leur soutien au principe du droit d’autodétermination de la Polynésie française.

Il était évident que le Forum des Iles du Pacifique, avec l’Australie et la Nouvelle-Zélande en tête, n’allait pas « fâcher » la France, membre permanent du conseil de sécurité de l’ONU, l’organe exécutif de l’organisation, dont la présence dans le Pacifique est un atout stratégique indéniable et dont seul Oscar Temaru semble ne pas comprendre l’importance. Il était également évident que le Forum allait aussi renvoyer le président de « Maohi Nui » dans ses baskets, l’encourageant à intensifier son dialogue avec la France.

C’est justement là où il manque un boulon dans la logique d’Oscar Temaru. On sait qu’il est fondamentalement anti-français. D’accord. Mais pourquoi s’entêter, au point de stigmatiser la France devant les autres puissances, alors même que c’est son ami François Hollande qui en est le nouveau président et que le parti socialiste assure sa majorité au Parlement, après avoir été fortement soutenus localement par le Tavini Huiraatira aux dernières élections ? Ne valait-il pas mieux entamer un dialogue franc sur un processus d’autodétermination ? Oscar Temaru a-t-il peur du référendum ?

Après Oscar Temaru et sa « force occulte », c’est maintenant au tour de son poulain Richard Tuheiava de voir « des signes » du côté de l’ONU qui pourrait bien, selon lui, accéder à la demande de réinscription. « Ce n’est pas inamical, vis-à-vis de la France. C’est même un acte de confiance plutôt que de défiance », nous ressort-il sur le mode « salade à la vinaigrette allégée ». On verra bien ce qu’en dit le ministre de l’Outre-mer, en espérant qu’il ne réponde pas par signaux de fumée !

Pour continuer dans sa fuite en avant, Richard Tuheiava évoque une excuse vaseuse concernant l’article 53 de la Constitution française, qui dispose que « nulle cession, nul échange, nulle adjonction de territoire n’est valable sans le consentement des populations intéressées ». Il estime que parce que cet article « ne mentionne pas le terme de référendum d'autodétermination », il faut d’abord être sur la liste de l’ONU avant d’entamer le processus du référendum d’autodétermination. Bien sûr.
Et si tout simplement Oscar Temaru et Richard Tuheiava cherchaient à gagner du temps, sachant pertinemment que leur demande de réinscription à l’ONU est un combat perdu d’avance, mais qui permet de laisser du temps… du temps à la pédagogie, pour tenter d’expliquer aux Polynésiens le bien-fondé de l’indépendance de notre Pays.

Parce que le dernier « référendum » le plus exact que nous ayons est bien celui des dernières élections législatives où, au premier tour, ce sont 73% des suffrages exprimés, soit 61 201 voix, qui ont soutenu l’autonomie, contre 27%, soit 22 785 voix, pour l’indépendance.

Pourquoi Oscar Temaru et Richard Tuheiava ont-il si peur du référendum d’autodétermination ? La réponse est simple : ils ont peur que les Polynésiens confirment leur rejet de leur idéologie de l’indépendance, aussi bien soit-elle cachée derrière la réinscription sur la liste de l’ONU, et votent massivement en faveur de l’autonomie de notre Pays avec son maintien au sein de la République française.



Rédigé par () le Lundi 3 Septembre 2012 à 14:12 | Lu 612 fois