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Sur ce squat de Vaitavatava, la ville de Papeete veut créer un jardin communautaire


Sur ce squat de Vaitavatava, la ville de Papeete veut créer un jardin communautaire
Il faut beaucoup d’imagination pour l’imaginer en entrant dans ce squat de Vaitavatava… Ici, à quelques mètres d’un lotissement social enclavé et fortement dégradé, une famille a construit sa maison, au milieu des immondices. Aujourd’hui, elle reçoit la visite du ministre de l’aménagement, Louis Frebault, qui a invité la presse à la suivre, et de l’adjoint au maire de Papeete, René Temeharo, un peu embêté de devoir présenter un projet de serre communautaire qui n’est encore qu’au stade embryonnaire.

« C’est un terrain qui appartient au Pays, et la commune souhaite le récupérer afin d’en faire autre chose qu’un squat » explique René Temeharo. « On imagine d’occuper les lieux avec une serre afin d’y faire de l’agriculture bio, par exemple », précise l’élu, qui est aussitôt interpellé par une habitante. Décidée à ne pas partir, elle s’inquiète des projets de la commune. « Et si on nettoyait nous-même ? » propose-t-elle. Derrière, un membre de l’équipe municipale soupire : « On avait déjà nettoyé il y a deux ans…Il n’a pas fallu longtemps pour que les tas d’ordures reviennent. La nature a horreur du vide »…


Sur ce squat de Vaitavatava, la ville de Papeete veut créer un jardin communautaire
C’est pourquoi la mairie devra agir vite si elle veut aménager ce lieu après l'avoir libéré. Le concept est à priori séduisant : construire une serre biologique, où les familles auront leur petit lopin de terre, et pourront faire pousser fruits et légumes pour leur propre consommation. Mais pour l’heure, les plans ne sont pas encore disponibles, le coût n’a pas été évalué, le financement reste à trouver… « C’est pas demain matin qu’on va nettoyer » explique René Temeharo à cette habitante pour la rassurer.

Connu pour ses vendeurs de « boîtes d’allumettes », le quartier social de Vaitavatava est une enclave de pauvreté parmi beaucoup d’autres dans Papeete. Construit en 1996, il est géré par l’OPH, qui doit encore aménager la tranche qui jouxte l’avenue du prince Hinoi. Cette résidence qui abrite 900 habitants est fortement dégradée. Ce projet de serre biologique fait partie d’un vaste plan de réhabilitation. Inspiré des jardins communautaires anglo-saxons, il pourrait permettre d’améliorer les conditions de vie et la santé des habitants de ces quartiers.



le Mercredi 10 Août 2011 à 17:38 | Lu 1780 fois