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Street Shop : le gérant et ses associés sous contrôle judiciaire


une perquisition avait été menée mercredi matin dans ce smoke shop de Tahiti
une perquisition avait été menée mercredi matin dans ce smoke shop de Tahiti
PAPEETE, le 02 avril 2018 - Après la perquisition du Street Shop, mercredi matin, puis le placement sous scellé et la saisie de la marchandise et des équipements de la boutique, le gérant et ses associés ont été placés sous contrôle judiciaire, dimanche. Ils devraient comparaître devant le tribunal correctionnel en septembre prochain.


Placés en garde à vue mercredi, le gérant du smoke shop et ses associés ont été déférés, dimanche, devant le procureur de la République puis présenté au juge des libertés et de la détention.
Libres, mais sous contrôle judiciaire les trois hommes ont été maintenus en garde à vue pendant 96 heures a révélé la rédaction de Polynésie 1ere. Toujours selon nos confrères, les trois hommes devraient être convoqués en septembre devant le tribunal correctionnel.

Quinze agents des forces de l’ordre avaient participé à la perquisition du Street Shop, mercredi matin, avec le concours de Jipsy, la chienne de détection de stupéfiant de la police. Nous avions révélé dans nos pages [cf article Le Street Shop perquisitionné et placé sous scellés] que le magasin avait été placé sous scellés en fin de matinée. La totalité de la marchandise avait été saisie pour inventaire, de même que de l'équipement informatique pour les besoins de l'enquête. Le gérant et ses deux associés avaient été placés en garde à vue.

Le Street Shop de Papeete avait déjà fait l'objet d'un arrêté de fermeture administrative pour non-respect de la réglementation imposée aux établissements recevant du public (ERP). L'arrêté municipal 2018-111/DGS du 8 mars 2018, notifié le jour-même aux gérants du "smoke shop", constatait que les travaux mobiliers préalables à l'ouverture du commerce avaient été conduits sans autorisation, avant l'ouverture de la boutique faite sans l'aval de la commission de sécurité de Papeete. Il ordonnait en conséquence la fermeture administrative du magasin. Mais l'injonction était restée lettre morte depuis.

Dans le cadre d'une procédure parallèle, et à l'appui d'un possible délit d'incitation à la consommation de produits stupéfiants, l'opération coup-de-poing de ce mercredi aura visiblement mis un terme à ce commerce dont l'ouverture avait suscité une levée de bouclier des confessions religieuses et d'une partie de la société civile. Commerce pour lequel les gérants s'abritaient derrière un flou juridique en prétendant s'adresser à des "collectionneurs".

Début mars, un arrêté gouvernemental avait été pris par le conseil des ministres pour interdire l'importation de graines de cannabis. Le Street Shop se faisait en effet fort, auprès de ses "collectionneurs", de proposer un référencement rare en graines de cannabis issues de croisements, tout en reconnaissant que leur culture relevait de l'infraction pénale.

L'enquête préliminaire confiée aux agents de la DSP avait démarré peu après l'ouverture de la boutique, en février dernier. Elle semble avoir conduit, mercredi, vers l'épilogue d'un commerce que les autorités ne souhaitaient pas voir prospérer plus longtemps à Tahiti.

Rédigé par Marie Caroline Carrère le Lundi 2 Avril 2018 à 13:54 | Lu 3201 fois