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Six élus LR saisissent la justice après la parution du livre "Bienvenue place Beauvau"


Paris, France | AFP | lundi 26/03/2017 - Six responsables LR ont saisi lundi le procureur de Paris et le procureur national financier pour des "infractions" commises selon eux par l'exécutif et pointées du doigt par le livre "Bienvenue Place Beauvau", selon un courrier obtenu par l'AFP.
"Sa lecture révèle la commission d'un certain nombre de faits d'une particulière gravité qui seraient susceptibles de revêtir différentes qualifications pénales", estiment Bruno Retailleau et Christian Jacob, chefs de file respectivement des sénateurs et députés LR, Valérie Pécresse, présidente de la région Ile-de-France et Luc Chatel, porte-parole de François Fillon, dans ce courrier révélé initialement par Le Figaro sur son site.
Avec également Nathalie Kosciusko-Morizet et Philippe Bas, ces élus LR demandent à François Molins et Eliane Houlette de donner "les suites" qu'ils jugent "utiles", certaines infractions supposées pouvant selon eux "relever de la juridiction du parquet national financier".
Ils ont joint un tableau recensant 17 passages du livre d'Olivia Recasens, Didier Hassoux et Christophe Labbé, relevant selon eux des qualifications de "corruption", "trafic d'influence", "atteinte à la vie privée", et encore "abus d'autorité". 
Le candidat de la droite à la présidentielle a affirmé jeudi s'être inspiré des "bonnes feuilles" de "Bienvenue Place Beauvau" pour dénoncer l'organisation par François Hollande, à la tête d'un "cabinet noir", de fuites dans la presse sur ses affaires judiciaires, le chef de l'Etat dénonçant en retour des "allégations mensongères".
M. Fillon avait annoncé lui-même durant le week-end ce travail de recensement. "On demandera qu’une enquête soit ouverte", avait-il confié en petit comité.     
Ce qui est décrit dans l'ouvrage comme un éventuel "cabinet noir anti-Sarkozy", "structure clandestine, aux ramifications complexes", est qualifié par les élus LR d'"association de malfaiteur".
Ces derniers mettent en cause directement François Hollande pour "collecte frauduleuse de données" personnelles, lui qui aurait déclaré en février 2014, selon l'ouvrage: "Sarkozy, je le surveille, je sais tout ce qu'il fait".
L'ancien ministre de l'Intérieur Manuel Valls est aussi épinglé dans le courrier pour "non-dénonciation de crime ou de délit", notamment pour avoir assuré qu'aucune "enquête parallèle" n'avait été menée concernant le compte caché de Jérôme Cahuzac.
En outre, les responsables LR voient de la "corruption des autorités judiciaires" dans le fait que "chaque fois, ce sont les mêmes juges d'instruction qui sont désignés pour les affaires qui intéressent le château" et qu'une juge a été faite chevalier de la Légion d'honneur en 2014.
L'enquête qu'ils appellent de leurs voeux, "ça ne sert pas François Fillon, ça doit servir la démocratie française" et "les Français ont le droit de savoir", a justifié auprès de BFMTV Bruno Retailleau, proche de l'ancien Premier ministre.
Mme Pécresse a déjà fait savoir pour sa part qu'elle déposerait plainte, se disant "victime d'une tentative de déstabilisation politique" de la part de l'exécutif et de son ancien adversaire PS Claude Bartolone, après la fuite dans la presse de l'arrestation de son fils en possession de cannabis, épisode narré dans le livre.

le Lundi 27 Mars 2017 à 05:20 | Lu 651 fois