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Sida: le malade toujours mal accepté par la société


Sida: le malade toujours mal accepté par la société
PARIS, 01 déc 2012 (AFP) - Etre atteint par le virus du Sida reste "extrêmement lourd" pour le malade du point de vue médical, mais surtout sociétal, a déclaré samedi sur France Inter le professeur Jean-François Delfraissy, directeur de l'Agence Nationale de Recherches sur le Sida.

"Bien sûr, c'est mieux qu'il y a une dizaine d'années mais être infecté par le VIH c'est extrêmement lourd, à la fois au niveau médical, mais aussi et peut-être plus encore, sociétal", a dit le Pr Delfraissy, également directeur de l'Institut microbiologie des maladies infectieuses, à l'occasion de la journée mondiale de lutte contre cette maladie.

"Autant des progrès ont été faits au niveau médical, autant pour l'acceptabilité de la maladie dans la société, au plan familial, au travail, nous avons fait relativement peu de progrès par rapport à il y a 10 ans", a-t-il ajouté.

Le Pr Delfraissy a également insisté sur l'importance du dépistage de la maladie, alors que 30.000 personnes en France ne savent pas qu'elles sont séropositives.

"L'épidémie continue. C'est pas du tout une maladie du passé. Il y a 2,3 millions de nouvelles contaminations chaque année dans le monde, principalement en Afrique subsaharienne mais aussi en France, (où il y a, NDLR) 6.500 nouvelles contaminations par an. C'est une maladie qui est avec nous", a-t-il déclaré.

Vendredi, la ministre de la Santé, Marisol Touraine, a estimé qu'il ne fallait "pas baisser la garde" et annoncé un plus grand accès aux tests de dépistage rapide du sida ainsi qu'une campagne pour relancer l'usage du préservatif pour combattre cette maladie qui touche 150.000 personnes en France.

Le Pr Delfraissy s'est dit "très très prudent" à ce stade quant à l'espoir que pourrait susciter l'annonce faite vendredi par la société biopharmaceutique française InnaVirVax, au sujet de premiers résultats positifs sur son vaccin thérapeutique VAC-3S contre le sida.

InnaVirVax a annoncé vendredi que les premières études cliniques avaient montré que le traitement était bien toléré.

"C'est un essai qui est au tout début, qui porte sur 24 personnes et qui permet uniquement d'étudier la tolérance (...) C'est la responsablité de cette PME de ne pas donner de faux espoirs aux patients", a réagi le Pr Delfraissy.

L'étude d'InnaVirVax comporte des objectifs secondaires sur l'évaluation de la réponse immunitaire, la tolérance à long terme du traitement et le suivi de différents marqueurs biologiques. Les résultats complets seront présentés ultérieurement.

bow/fm

Rédigé par AFP le Samedi 1 Décembre 2012 à 06:25 | Lu 473 fois