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Secosud : Anthony Jamet rappelle le "devoir de réserve" imposé au comité directeur


TARAVAO, 20 février 2017 - Le président du Secosud est sorti de sa réserve, lundi, pour rappeler son obligation de réserve, alors que le syndicat pour l’électrification des communes du Sud de Tahiti se réunit jeudi pour voter l’attribution de la délégation de service public jusqu’en 2034 en faveur de l’un des deux soumissionnaires encore en compétition.

D’ici-là, dans cette phase finale de la procédure, le président du Secosud le rappelle, pour sa part ce sera motus et bouche cousue. Antony Jamet, organisait une conférence de presse, lundi en fin de matinée à Taravao, dans les locaux de Secosud. Et c’est entouré de 7 des 8 membres du conseil syndical qu’il a rappelé le devoir de réserve auquel il est astreint. Son silence dans le barnum médiatique autour des rebondissements de la procédure d’attribution dans laquelle est actuellement le Secosud ; le mutisme qu’il observe face aux accusations de favoritisme que lui adressent, via les médias, ses opposants : cette agitation lui fait redouter de donner, aux yeux des administrés du Sud de Tahiti, l’image de celui qui serait dans un consentement silencieux, comme il l’a expliqué à la presse lundi.

"Je crois qu’il était utile de rappeler à certain les obligations qui s’imposent aux membres du comité. Et en particulier sur le mutisme observé actuellement vis-à-vis de la divulgation du contenu de l’analyses faites au sujet des offres, tout dernièrement", a-t-il dit évoquant la dernière intervention publique de l'UPLD Valentina Cross, jeudi.

Vous comprenez l’inquiétude qui peut exister dans la population, actuellement ?
Anthony Jamet : Oui, les inquiétudes portent essentiellement sur le devenir de Secosud et de ses relations avec le futur délégataire de service public. Dans quelles conditions vont s’opérer ces relations ? Répondent-elles aux inquiétudes de la population ?

Les questions portent aussi sur les tarifs. Une fiche comparative circule en ce moment. S’agit-il de tarifs réels ou de chiffres partiels ?
Ce que je peux dire aujourd’hui, c’est que les tarifs annoncés ne reflètent pas la réalité. Autour de cette affaire, qui représente un enjeu capital, un engagement sur 17 ans, il y a beaucoup d’agitation. Et surtout une agitation médiatique, dans le but de réveiller la population sur des informations annoncées mais qui ne reposent pas sur le fond de l’affaire.

Sur quoi va reposer votre choix au final ?
Je tenais simplement à rappeler que le 23 février, une séance va se tenir à Secosud et porter sur le choix que je vais présenter.

Sur quoi fondez-vous ce choix ?
Comme je l’ai rappelé, il y a des critères très objectifs (sur la qualité de prestation ; la garantie financière ; l’offre financière des prestations). Une analyse technique a été menée sur les offres par les différents experts qui nous ont accompagnés durant la période qui a précédé cette affaire. Cette analyse fine nous permet de proposer un candidat pour la prochaine réunion.

Certains insinuent qu’en dépit des annonces faites, une forme de favoritisme est à l’œuvre. Que leur répondez-vous ?
Je tiens d’abord à rappeler que nous ne sommes pas dans un cadre d’appel d’offres. Il s’agit d’une délégation de service public. Une loi fixe le cadre des interventions de chacun. Aucun élément n’aurait dû sortir des différentes séances et de différentes négociations. Après tout cela, un travail a été mené, des analyses ont été faites. C’est vrai qu’aujourd’hui, des gens se posent des questions ; mais malheureusement je ne peux pas donner l’information sous peine de voir la procédure menée depuis 3 ans arrêtée nette.
Il reste 3 jours avant que la décision ne soit prise. Laissez faire la procédure. Après (…
) je suis sûr que l’on m’attend au tournant. Et je devrai donner les informations qu’il faut pour essayer de calmer les tensions au sein de la population.

Par rapport au premier vote, l’offre des candidats a-t-elle été modifiée ?
Ce que je peux dire c’est que l’offre retenue présente de gros avantages pour la population. (…) Le contrat qui va nous lier à ce futur délégataire de service public met en place un certain nombre de règles.

Le prix de l’électricité baissera-t-il dans les communes du Sud de Tahiti ?
C’est le vœu de la population et c’est le vœu des membres du Secosud.

Le 11 janvier dernier, le conseil syndical du Secosud avait voté contre la proposition faite par Anthony Jamet de confier la délégation de service de l'électricité à la société Edt-Engie. Depuis, le comité directeur du syndicat a été remodelé avec l'entrée, le 2 février dernier, de Henri Flohr et Dauphin Domingo, qui se présentent eux-mêmes comme des soutiens à Anthony Jamet.
Avant le 1er mars, la délégation de service public de l'électricité doit être renouvelée pour fournir les 11700 abonnés des communes de Hitia’a o te Ra, Teva i Uta et de la Presqu’île, jusqu’en 2034. En 2017 ce marché représentera une consommation de près de 53 gigawatt-heure (GWh).

Rédigé par Jean-Pierre Viatge le Lundi 20 Février 2017 à 14:23 | Lu 1444 fois