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Sébastien Lecornu nommé ministre des Outre-mer


Tahiti, le 6 juillet 2020 - Sébastien Lecornu succède à Annick Girardin au poste de ministre des Outre-mer. L'ancien ministre chargé des Collectivités territoriales et secrétaire d'Etat auprès du ministre de la Transition écologique et solidaire connaît bien la Polynésie française pour s'y être rendu à deux reprises en 2019 et 2017.
 
C'est un ministre déjà bien connu en Polynésie française qui a été nommé lundi rue Oudinot dans le nouveau gouvernement de Jean Castex. A 34 ans, Sébastien Lecornu est le nouveau ministre des Outre-mer. Il succède à Annick Girardin, en poste depuis l'élection d'Emmanuel Macron en mai 2017, elle-même nommée lundi ministre de la Mer.
 
Ancien secrétaire d'Etat auprès du ministre de la Transition écologique et solidaire, puis ministre chargé des Collectivités territoriales, Sébastien Lecornu a effectué deux visites en Polynésie française en 2017 et 2019 sous chacune de ses deux anciennes casquettes. En septembre 2017 d'abord, le secrétaire d'Etat s'était rendu à Tahiti et Bora Bora sur le thème des priorités environnementales du Pays, avant de représenter la France au Forum des îles du Pacifique. Puis en juillet 2019, une seconde visite officielle l'avait conduit à Tahiti, Ana'a, Makemo, Taenga puis Rikitea pour assister à l'ouverture du congrès des communes de Polynésie française. Particulièrement sensible à la situation des territoires isolés et insulaires, Sébastien Lecornu avait déclaré à cette occasion sur l'archipel des Gambier : "Il faudra penser à alléger les normes pour les communes de Polynésie française. Parce qu'on ne peut pas appliquer à un petit atoll les mêmes normes qu'à Paris."
 

Sébastien Lecornu, un élu de terrain aux Outre-mer

AFP |  - À tout juste 34 ans, le précoce Sébastien Lecornu nommé lundi ministre des Outre-mer est un ancien des Républicains, qui a accompagné Emmanuel Macron lors de l'organisation du Grand débat pour sortir de la crise des "gilets jaunes", en tant que ministre chargé des Collectivités territoriales.

Né le 11 juin 1986 à Eaubonne (Val-d'Oise), le nouveau ministre a battu plusieurs records de précocité. Il a été le plus jeune assistant parlementaire à l'Assemblée nationale en 2005, le plus jeune conseiller dans un cabinet ministériel -celui de Bruno Le Maire aux Affaires européennes en 2008- et le plus jeune président d'un département, celui de l'Eure, en 2015. Et c'est à droite qu'encore lycéen, il s'engage, dans sa ville de Vernon (Eure), dont il sera élu maire en 2014.

Un profil qui lui vaut un nouveau coup de pouce au moment où les élus locaux, en pointe au plus fort de la crise sanitaire, reviennent en grâce aux yeux de l'exécutif.

"J'ai toujours eu un intérêt pour la chose publique", expliquait-il à son entrée au gouvernement. "J'aime l'ordre. Pour moi, la gauche représente le désordre. Et malgré mes origines populaires, je n'ai jamais cru à l'excuse sociale. Quand on travaille, on y arrive toujours", affirmait-il dans un entretien à Libération.

Depuis 2017 et l'avènement de la macronie, cet élu de l'Eure, proche de Bruno Le Maire et très proche de Gérald Darmanin, poursuit sa discrète ascension.

Secrétaire d'État auprès du ministre de la Transition écologique, sous Nicolas Hulot, en juin 2017, il a pris le galon de ministre chargé des Collectivités territoriales en octobre 2018, sous la houlette de Jacqueline Gourault, à la faveur de l'inflexion d'Emmanuel Macron vers le local et les territoires.

"Sébastien, on dirait un sénateur romain, on dirait qu'il a 45 ans de mandats. Il connaît tous les résultats des élections cantonales depuis trente ans", confie l'un de ses amis.

Il a surtout marqué des points en animant début 2019 les nombreuses rencontres entre le chef de l'État et les élus locaux dans le cadre du Grand débat pour trouver une issue à la crise des "gilets jaunes". La première s'était d'ailleurs tenue sur ses terres normandes, à Grand Bourgtheroulde, avant un tour de France présidentiel.

Fibre locale, parcours national

Volontaire, adepte de la "confrontation frontale" avec ses détracteurs, Sébastien Lecornu a rejoint LREM en 2017 après son exclusion des Républicains pour avoir accepté un poste au gouvernement.

À l'heure de la poussée écologiste, lui qui se définit comme proche du monde agricole, se veut "tenant d'une écologie pragmatique qui croit plus à la preuve qu'aux slogans".

Comme secrétaire d'État, il s'est plutôt approprié les sujets épineux liés à l'énergie, se confrontant aux intérêts, souvent divergents, des entreprises, des écologistes et des élus locaux.

Il pilotait ainsi la délicate fermeture de la centrale nucléaire de Fessenheim (Haut-Rhin), où il s'est rendu à plusieurs reprises pour rencontrer les élus et les salariés d'EDF, hostiles à l'arrêt du site. Fessenheim, qui a finalement été débranchée fin juin du réseau électrique national.

Il était aussi à la manœuvre sur les Contrats de transition écologique (CTE), censés aider les territoires à organiser leur transition dans l'énergie, le recyclage, la protection de l'environnement...

Ministre chargé des Collectivités, il a porté fin 2019 la loi "engagement et proximité" visant à faciliter l'exercice du mandat de maire en assouplissant certaines contraintes.

Malgré ses responsabilités nationales, il veille d'ailleurs à son ancrage local. La liste sur laquelle il figurait l'a emporté en mars à Vernon dès le premier tour des municipales.

Loin de la formation traditionnelle des responsables politiques, Sébastien Lecornu, diplômé de droit public de l'université Panthéon-Assas, est aussi officier de réserve de la gendarmerie. Il a même commandé dans l'Eure le peloton auquel a appartenu l'ex-monsieur sécurité d'Emmanuel Macron, Alexandre Benalla.

Rédigé par Antoine Samoyeau le Lundi 6 Juillet 2020 à 08:22 | Lu 3531 fois