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Sarkozy pas favorable à des élections anticipées en Polynésie (entretien)


Sarkozy pas favorable à des élections anticipées en Polynésie (entretien)
PARIS, 15 juillet 2011 (AFP) - Nicolas Sarkozy s'est déclaré opposé à la tenue d'élections générales anticipées en Polynésie après le vote de la réforme de la loi électorale censée ramener un peu de stabilité politique dans l'archipel du Pacifique, dans un entretien à la Dépêche de Tahiti.

"Compte tenu de ce que je viens de dire sur le besoin de stabilité en Polynésie, je crois que la réponse s'impose d'elle-même", explique M. Sarkozy dans le journal polynésien à paraître samedi, en réponse à une question sur l'opportunité d'organiser un scrutin anticipé.

La loi adoptée par le Parlement le 30 juin "va créer les conditions de la stabilité politique en Polynésie", estime-t-il. "L'Etat aura, après chaque renouvellement général, un interlocuteur installé, sauf accident, pour cinq ans. Les Polynésiens pourront alors juger, en conscience, leurs responsables politiques sur la base d'une action dont ils auront pu mesurer les effets".

"Il n'y a pas de calcul politique pour préparer la prochaine élection. Je veux ce dont la Polynésie a besoin: davantage de stabilité politique", insiste le chef de l'Etat dans le quotidien.

Le prochain scrutin territorial polynésien est programmé en 2013.

Depuis la victoire en 2004 de l'indépendantiste Oscar Temaru, aux dépens du sénateur DVD (ex-UMP) Gaston Flosse, pas moins de treize gouvernements se sont succédé à Papeete, au gré des changements d'alliances à l'assemblée locale entre ces deux hommes et l'autonomiste Gaston Tong Sang.

Nicolas Sarkozy s'oppose par ailleurs à toute perspective d'un "processus de décolonisation" avancée par les indépendantistes.

"Je n'ai pas été élu pour cela et, tant que je serai président de la République, je protègerai les Polynésiens contre cette démagogie", dit-il. "Il n'est pas nécessaire de perdre du temps et de l'énergie dans un tel combat".

Dans cet entretien, le chef de l'Etat balaie également toute idée d'un abandon de la Polynésie par la métropole, rappelant que son soutien financier ne "faiblit pas". "Ce n'est pas parce que la place de l'armée se réduit que la Polynésie perd tout intérêt pour notre pays", plaide-t-il, en référence à la fin des essais nucléaires sur le site polynésien de Mururoa.

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Rédigé par AFP le Vendredi 15 Juillet 2011 à 05:07 | Lu 2140 fois