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Saga Tahiti iti : un esprit solidaire autour de la voile


La 23e édition de la Saga Tahiti iti se déroule du 28 juin au 9 août à la presqu’île sur le site de Puunui. 720 enfants seront accueillis pendant 5 semaines.
La 23e édition de la Saga Tahiti iti se déroule du 28 juin au 9 août à la presqu’île sur le site de Puunui. 720 enfants seront accueillis pendant 5 semaines.
PAPEETE, le 17 juin 2015. A quelques jours du début de la Saga Tahiti iti, Henri Cornette de Saint-Cyr appelé plus communément « Doudou », revient sur les derniers préparatifs et la vocation sociale de ces stages d’été. Egalement directeur de l’école de voile d’Arue, il est à l’origine de la Saga. Pour cette 23ème édition, toujours plus d’enfants aux parcours de vie souvent difficiles sont accueillis. Une initiative unique dans le Pacifique.


La Saga Tahiti iti démarre le 28 juin à Puunui, sur la presqu’île, êtes-vous prêts ?
Nous vérifions le matériel nautique, les bateaux, les moteurs, les gréements, les voiles, les outillages … Plus d’une centaine de bateaux vont être déplacés de Moorea et d’Arue la semaine prochaine grâce à des entreprises de transport d’ici. Nous aurons également douze bateaux de sécurité, autant d’ateliers de voile et de moniteurs pour accueillir 144 enfants par semaine.

Pendant une semaine les enfants apprennent la voile et à vivre ensemble.
Oui, ils naviguent le matin et l’après-midi. Entre-temps, ils ont accès à d’autres activités avec un clown, des animateurs mais aussi avec la brigade de prévention de la délinquance juvénile qui les sensibilisera aux dangers de l’alcool, de la drogue, d’Internet … Et plein d’autres surprises les attendent.

Vous permettez aux enfants issus de milieux défavorisés d’avoir des vacances. Sur quels critères peuvent-ils participer à la Saga ?
Beaucoup de stagiaires sont des enfants placés en famille d’accueil, sous la responsabilité de la direction des affaires sociales ou du juge des enfants. Ceux-là sont prioritaires. On tente de leur apporter un cadre de vie particulier avec un regard neuf. Nous les valorisons, leur apprenons le respect mutuel et l’écoute.

Les stagiaires vivent dans des familles d’accueil pendant une semaine, comment sont-elles sélectionnées ?
Les deux communes de Taiarapu-Est et Taiarapu-Ouest nous soutiennent énormément, les familles sont principalement installées là-bas. Les agents du service social valident les critères d’accueil : que chacun ait un lit, la maison ne doit pas trop être éloignée de la route, le voisinage correct, etc. Les enfants doivent prendre l’arrivée dans cette famille comme un cadeau, comme une confiance qu’on leur accorde. Le principe de la famille d’accueil prend tout son sens dans la Saga. Un vieux proverbe africain dit : « il faut un village pour élever un enfant ». Nous reconstituons ce village.

Qu’apporte la voile à ces enfants ?
Tout d’abord, ils ont le devoir de bien se tenir, montrer l’exemple en respectant les autres et le matériel. La voile leur apporte des valeurs, ils développent le goût du courage, de l’effort, du sens marin, de l’esprit d’initiative et de la camaraderie. Tout cela, c’est à nous de l’enseigner, d’être dans une démarche de valorisation. Beaucoup d’enfants ont perdu confiance en eux et renoncent même parfois à pratiquer une activité par la peur de l’échec. Nous entendons souvent dire « oh c’est nul » ! Derrière ce mot, il y a une peur. C’est à nous de les encourager. Nous avons toujours un regard bienveillant. Chaque année, des enfants se transforment complètement. Nous avons la chance d’avoir des partenaires qui nous suivent ; la direction des affaires sociales et le ministère de la solidarité nous aident beaucoup. Sans les travailleurs sociaux, les ministères des sports, de la culture, le contrat urbain de cohésion sociale (CUCS), l'Etat, les clubs-services, les entreprises, les associations et les particuliers, nous ne serons rien !


Rédigé par Noémie Debot-Ducloyer le Mercredi 17 Juin 2015 à 16:28 | Lu 978 fois