Paris, France | AFP | mercredi 31/01/2023 - Face à une mobilisation record contre la réforme des retraites, et en attendant deux nouvelles journées d'action, le gouvernement dit "entendre" et "comprendre" la colère des Français, sans renoncer au report de l'âge de départ à 64 ans qui cristallise la colère.
"Hier (mardi) c’était la plus grande manifestation (depuis 30 ans), 1995 compris!", a salué sur RTL le secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger, en première ligne de la contestation.
Les manifestations ont réuni mardi plus de 1,27 million de personnes selon le ministère de l'Intérieur (plus de 2,5 millions selon les syndicats), soit davantage que la première mobilisation du 19 janvier, et que le record historique de 2010.
Dans la foulées, les huit principaux syndicats français ont annoncé deux nouvelles journées de mobilisation, mardi 7 et samedi 11. "On accentue cette mobilisation" et "on donne la possibilité (...) à des gens qui ne peuvent pas toujours manifester en semaine de venir exprimer leur mécontentement", a expliqué M. Berger.
Sa numéro deux, Marylise Léon, a souligné mardi la volonté des syndicats de mobiliser "au moment où les débats ont lieu" au Parlement, sachant que la "séquence va être courte".
Ces journées de grève et de manifestation coïncideront avec le mouvement social chez les raffineurs, appelés à faire grève pour 72 heures à partir du 6 février. La CGT Cheminots et SUD-Rail ont proposé une grève les 7 et 8 février, avant éventuellement une grève reconductible dès la mi-février.
"J'appelle le gouvernement à arrêter d'être droits dans vos bottes, discutons et entendez que cette mesure d'âge, elle n'est pas du tout acceptée, elle est rejetée", a intimé M. Berger.
Le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez, a lui mis en garde sur France Inter contre un durcissement du mouvement et des grèves reconductibles: si le gouvernement continue à "minimiser le mécontentement, il va falloir passer à la vitesse supérieure", a-t-il dit, accusant l'exécutif de "jouer le bras de fer".
"Respect"
Interviewé sur France Inter mercredi, le ministre délégué aux Comptes publics Gabriel Attal a adopté une posture d'ouverture, faisant part de son "respect" pour "les Français qui prennent de leur temps, une journée pour faire valoir leurs convictions" - une manière de corriger le tir, après avoir appelé la veille les syndicats à se mobiliser "en respectant les Français qui travaillent".
"Evidemment il faut non seulement entendre mais comprendre le message qui est passé à l'occasion de ces mobilisations (...) il y a des inquiétudes, il y a des doutes, évidemment qu'on les écoute", a-t-il dit, comme en écho à la Première ministre, qui avait affirmé mardi soir entendre les "interrogations" et les "doutes" suscités par la réforme.
Pour autant, Mme Borne a assuré ne pas vouloir dévier de son "cap", quelques jours après avoir affirmé que les 64 ans n'étaient "pas négociables".
"L'alternative à ce que nous proposons, qui est proposé par les oppositions, c’est une augmentation massive des impôts pour payer les retraites", a fustigé M. Attal.
Le ministre du Travail, Olivier Dussopt, a lui aussi adopté un ton conciliant mais ferme, sur France 2: "la mobilisation est très importante, ça doit nous amener à toujours essayer de discuter, à convaincre, à le faire avec humilité", a-t-il affirmé, tout en défendant une réforme "nécessaire, parce que le système ne tient pas aujourd'hui".
Du côté des syndicats comme du gouvernement, l'attention est désormais tournée vers le Parlement, où le projet a commencé d'être examiné lundi en commission des Affaires sociales, et va continuer à l'être mercredi jusqu'à 20H00, heure couperet.
Les députés n'ont aucune chance de venir à bout des milliers d'amendements en discussion, déposés principalement par les élus de la Nupes. Ils pourraient ne pas même parvenir à examiner l'article 7 qui porte sur le report de l'âge légal à 64 ans. "Nous prendrons acte" de cet arrêt des travaux et "marquerons le coup", indique-t-on à gauche.
Quoi qu'il en soit, c'est le projet de loi initial, sans les quelques amendements adoptés en commission, qui sera au menu dans l'Hémicycle à partir de lundi prochain, et pour deux semaines.
"Hier (mardi) c’était la plus grande manifestation (depuis 30 ans), 1995 compris!", a salué sur RTL le secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger, en première ligne de la contestation.
Les manifestations ont réuni mardi plus de 1,27 million de personnes selon le ministère de l'Intérieur (plus de 2,5 millions selon les syndicats), soit davantage que la première mobilisation du 19 janvier, et que le record historique de 2010.
Dans la foulées, les huit principaux syndicats français ont annoncé deux nouvelles journées de mobilisation, mardi 7 et samedi 11. "On accentue cette mobilisation" et "on donne la possibilité (...) à des gens qui ne peuvent pas toujours manifester en semaine de venir exprimer leur mécontentement", a expliqué M. Berger.
Sa numéro deux, Marylise Léon, a souligné mardi la volonté des syndicats de mobiliser "au moment où les débats ont lieu" au Parlement, sachant que la "séquence va être courte".
Ces journées de grève et de manifestation coïncideront avec le mouvement social chez les raffineurs, appelés à faire grève pour 72 heures à partir du 6 février. La CGT Cheminots et SUD-Rail ont proposé une grève les 7 et 8 février, avant éventuellement une grève reconductible dès la mi-février.
"J'appelle le gouvernement à arrêter d'être droits dans vos bottes, discutons et entendez que cette mesure d'âge, elle n'est pas du tout acceptée, elle est rejetée", a intimé M. Berger.
Le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez, a lui mis en garde sur France Inter contre un durcissement du mouvement et des grèves reconductibles: si le gouvernement continue à "minimiser le mécontentement, il va falloir passer à la vitesse supérieure", a-t-il dit, accusant l'exécutif de "jouer le bras de fer".
"Respect"
Interviewé sur France Inter mercredi, le ministre délégué aux Comptes publics Gabriel Attal a adopté une posture d'ouverture, faisant part de son "respect" pour "les Français qui prennent de leur temps, une journée pour faire valoir leurs convictions" - une manière de corriger le tir, après avoir appelé la veille les syndicats à se mobiliser "en respectant les Français qui travaillent".
"Evidemment il faut non seulement entendre mais comprendre le message qui est passé à l'occasion de ces mobilisations (...) il y a des inquiétudes, il y a des doutes, évidemment qu'on les écoute", a-t-il dit, comme en écho à la Première ministre, qui avait affirmé mardi soir entendre les "interrogations" et les "doutes" suscités par la réforme.
Pour autant, Mme Borne a assuré ne pas vouloir dévier de son "cap", quelques jours après avoir affirmé que les 64 ans n'étaient "pas négociables".
"L'alternative à ce que nous proposons, qui est proposé par les oppositions, c’est une augmentation massive des impôts pour payer les retraites", a fustigé M. Attal.
Le ministre du Travail, Olivier Dussopt, a lui aussi adopté un ton conciliant mais ferme, sur France 2: "la mobilisation est très importante, ça doit nous amener à toujours essayer de discuter, à convaincre, à le faire avec humilité", a-t-il affirmé, tout en défendant une réforme "nécessaire, parce que le système ne tient pas aujourd'hui".
Du côté des syndicats comme du gouvernement, l'attention est désormais tournée vers le Parlement, où le projet a commencé d'être examiné lundi en commission des Affaires sociales, et va continuer à l'être mercredi jusqu'à 20H00, heure couperet.
Les députés n'ont aucune chance de venir à bout des milliers d'amendements en discussion, déposés principalement par les élus de la Nupes. Ils pourraient ne pas même parvenir à examiner l'article 7 qui porte sur le report de l'âge légal à 64 ans. "Nous prendrons acte" de cet arrêt des travaux et "marquerons le coup", indique-t-on à gauche.
Quoi qu'il en soit, c'est le projet de loi initial, sans les quelques amendements adoptés en commission, qui sera au menu dans l'Hémicycle à partir de lundi prochain, et pour deux semaines.